Chapitre 1: Premier rêve

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La brosse à dents dans la bouche, du dentifrice en mousse sur mes lèvres, je me fixe nerveusement dans le miroir face à moi. Nous sommes samedi, il est actuellement quatorze heures quarante-huit et dans quelques minutes, je vais devoir aller dormir et rencontrer dans mes rêves la personne qui sera mon ou ma collègue...

Je suis stressée, qu'est-ce que je vais lui dire quand on se verra ? "Salut moi c'est Kira, j'aime les chips au vinaigre et dormir. Ouais je pourrais faire concurrence avec un paresseux...". Sûrement pas ça... Ou bien "Coucou je suis Kira ta collègue pendant un temps indéterminé, on dit que je suis du genre casse-pieds et sadique mais je suis gentille !". Rien de mieux pour le ou la mettre en confiance.

Bon pas besoin de se faire des nœuds au cerveau, je vais improviser sur le coup comme je sais si bien faire. J'espère juste que la personne n'est pas timide, un peu bavarde parce que je n'ai pas l'intention de faire la conversation toute seule. Et qu'aussi, comme elle habite dans un autre pays, qu'elle parle au moins une des langues que je connais...

Je crache dans mon lavabo, rince ma bouche et regarde une nouvelle fois mon reflet. J'ai de sacrés cernes sous les yeux car j'ai voulu me lever tôt pour être fatiguée pour réussir à faire la sieste, mais là ce n'est pas possible... J'ai une tête de zombi atteint de la grippe... Pourvu que dans nos rêves on soit plus beau que dans la réalité...

Je passe un peu d'eau sur mon visage histoire de le réveiller un peu puis sors de ma petite salle de bain en baillant. Finalement, je pense que cette petite sieste ne sera pas de trop. J'arrive dans ma chambre, je retire mon haut blanc simple et mon jogging avant de me laisser tomber comme une pierre sur mon matelas. Je m'enfouis sous la couette et prends une position bien confortable avant de fermer les yeux à la recherche du sommeil.

Mais malheureusement, je n'arrive pas à m'endormir. Je tourne, tourne et retourne dans mon lit en soupirant bruyamment par le nez, en passant une main dans mes cheveux sans toutefois relever mes paupières, me disant que si je fais ça, je risque de perdre complètement mon envie de dormir.

Je sens un petit courant d'air glisser sur mon visage. Punaise... j'ai oublié de fermer ma fenêtre. Je me redresse tout en soulevant mes paupières, mais ce que je vois devant moi est une tout autre chose que ma chambre. Je me trouve maintenant allongée sur un canapé, dans un grand hall lumineux et dont les fenêtres sont ouvertes d'où le courant d'air.

Je suis en train de rêver ? Je ne m'étais même pas rendue compte que je m'étais endormie... Je balance mes jambes en dehors du meuble et me remets sur mes pieds en écarquillant les yeux. La sensation des chaussures -parce que je suis de nouveau habillée-, du sol sous mes pieds est extraordinairement réelle. J'ai vraiment l'impression d'être dans le véritable monde et non dans celui imaginaire.

Je passe une main dans ma longue chevelure brune et regarde avec émerveillement en tournant sur moi-même l'endroit où je me trouve. Je crois que je suis dans une salle de concert, mais je ne suis pas sûre, je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'en visiter une... Je me demande à quel rêve appartient celui-là. Le mien ou bien le sien ?

Je baisse mon regard devant moi et remarque que tout à coup la salle s'est remplie de monde. J'étais toute seule il y a à peine deux secondes, mais ce n'est apparemment plus le cas. Peut-être que parmi cette foule se trouve mon ou ma collègue.

Je fais rouler mes épaules en arrière et m'approche de la masse de gens en regardant avec attention le visage des personnes. Je pose ma main sur l'épaule d'une femme et la retourne gentiment dans ma direction en souriant poliment.

« Excusez-moi, êtes-vous une personne réelle ? Demandé-je hésitante. »

L'inconnue me regarde de haut en bas en souriant puis se fige sur place avec la même expression du visage sans pour autant répondre à ma question. On dirait un bug d'ordinateur... Bon, je crois qu'elle fait partie du rêve. Je soupire et me mets à interroger d'autres personnes, mais toutes se révèlent n'être que le fruit de l'imagination de celui qui rêve.

Liés par les rêves [J.Jk]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant