Liés par les rêves [J.Jk]

Chapitre 33: 11h37

Un rayon de soleil éclatant brille au niveau de mes yeux, me faisant plisser les paupières en grimaçant légèrement, tandis que je sors de ce couloir dans lequel je marchais depuis quelques minutes sans en voir le bout. 

Je finis par arriver dans une grande clairière verdoyante et fleurie de pousses aux mille couleurs. Mes lèvres s'entrouvrent de surprise en voyant pour la première fois depuis plusieurs dizaines de jours un paysage calme, paisible... paradisiaque. 

Je m'avance lentement, posant un pied nu sur l'herbe douce puis un second avant de lever mon visage vers le ciel d'un bleu éclatant, inspirant une grosse bouffée d'air pur. 

Est-ce que je suis morte ? Est-ce que c'est à cela que ressemble le paradis ? Je ne sais pas, je n'en ai aucune idée et j'avoue que je m'en moque un peu. 

Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pas ressenti cette sérénité. Depuis trop longtemps j'ai vécu dans la peur et maintenant, on m'offre la possibilité de vivre un rêve de rêve j'aimerais dire. 

La plante de mes pieds foulent calmement la verdure, me faisant sourire à chaque pas que je fais. J'écarte les bras, mon faciès toujours tourné vers le haut tandis que je tourne sur moi-même, cet air joyeux qui ne veut pas s'effacer de mes lèvres. 

La robe blanche que je porte vole harmonieusement autour de ma silhouette, alors que je finis par me laisser tomber sur le dos, s'en faire attention de ne pas me salir. 

J'ai vécu presque dans ma propre sueur pendant presque plus de deux semaines, même si ce n'est que dans un rêve, je trouve que je ne suis plus à ça près que d'avoir de l'herbe sur mes vêtements. 

L'astre céleste au-dessus de moi déverse sa chaleur sur mon corps, le revigorant, me faisant me sentir dans une plénitude intense. Je pourrais rester étendue ainsi dans l'herbe pendant des heures et des heures. 

Je suis même sur le point de m'endormir tellement je suis bien en ce moment. 

Derrière mes paupières, je vois le soleil se fait masquer par une silhouette mais je ne bouge pas, n'essaye même pas de vérifier que je ne risque rien. 

Quelque chose frôle mes lèvres avant d'appuyer dessus avec une tendresse infinie. Je réponds automatiquement à ce baiser qui sans avoir la nécessité de la vue, me permet de comprendre qu'il est là. 

Ses doigts viennent glisser en douceur sur les bords de mon visage avant de se perdre dans ma chevelure, alors que mes bras viennent s'enrouler autour de sa nuque. 

Une de ses mains vient se positionner au creux de mes reins pour me redresser légèrement, tandis qu'il applique une pression délicieusement plus intense sur nos croissants de chair liés ensemble. 

Je souris naturellement durant cet échange intime et le sens faire de même, faisant alors battre joyeusement mon cœur dans ma poitrine. 

Nous finissons par nous détacher l'un de l'autre, restant tout de même front contre front alors que je soulève lentement mes paupières avec toujours, cette expression apaisée sur les lèvres. 

Mon regard se perd tout de suite dans le sien. Ses prunelles sombres me dévorent et laisse entrevoir parfaitement son amour et sa joie. 

« Tu as l'air de bonne humeur, lâché-je en caressant sa joue de mon pouce. 

- Je ne peux que l'être après avoir reçu deux bonnes nouvelles, répond-il joyeusement en s'écartant, mais me portant pour que je m'assois entre ses jambes pour ensuite entourer ma taille de ses bras et poser son menton dans le creux de mon cou. 

- Ah et quelles sont-elles ? Demandé-je en entrelaçant nos doigts ensemble tandis que l'arrière de mon crâne se place contre son épaule. 

- Anna est venue comme à chaque fois me chercher pour venir à l'hôpital et quand je suis arrivé, les médecins m'ont dit que ton état allait mieux. Ils sont optimistes sur l'idée que tu vas bientôt te réveiller, explique-t-il sans perdre de sa gaieté dans sa voix.