Chapitre 18: Profonde réflexion

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Mon cœur bat fortement dans ma poitrine tandis que je pose ma main sur ma poitrine, à son emplacement et que j'expire longuement pour essayer de me calmer. 

Debout devant une porte d'entrée grise, je tends ma main et la ramène à moi, hésitant à frapper contre le battant pour informer de ma présence. Ou bien, je pourrais très bien rentrer sans frapper... 

Prise dans un dilemme, je fais demi-tour puis reviens à ma place pour encore repartir et revenir. Je fais ce petit manège au moins quatre fois avant de prendre mon courage à deux mains et d'abaisser la poignée d'un coup et de pénétrer dans la maison. 

« Je suis rentrée ! Lancé-je la gorge serrée. »

Je me déchausse sur le tapis noir présent juste à mes pieds et prends mes chaussons qui m'attendent depuis des mois sur mon étagère à chaussures qui n'a pas changé depuis la dernière fois que je suis venue. 

J'entends des pas précipités et vois ma mère arriver en courant vers moi avant de me prendre dans ses bras fermement. 

« Maman, tu m'étouffes, lâché-je dans un petit rire. 

- Ça te tuerait de nous envoyer ne serait-ce qu'un message ou bien de nous appeler ? Me réprimande-t-elle sans hausser la voix. On ne te demande pas de tout le temps venir nous rendre visite mais au moins que tu nous informes de comment tu vas... »

Mon cœur se serre en l'entendant et je réponds alors à son étreinte en m'excusant. Je n'avais pas l'intention de les blesser en choisissant de quitter la maison... 

Mon père apparaît soudainement dans l'entrée et m'offre un grand sourire en me voyant avant de me prendre dans ses bras à son tour. Il ne manque plus que mon grand frère et la famille est réunie. 

En parlant du loup, celui-ci arrive à toute vitesse et se jette sur nous en rigolant. 

« Je me sens exclu là ! Vous auriez pu le dire qu'on faisait un câlin familial ! Plaisante-t-il. »

Après une étreinte qui dure quelques minutes, nous finissons par se séparer pour changer de pièce et aller dans la cuisine, finir tous ensemble le repas de ce midi. 

Je m'approche de l'évier et remonte rapidement mes manches pour me laver en vitesse les mains, ne voulant pas garder mes poignets découverts trop longtemps. J'ai pris l'habitude de toujours cacher mes cicatrices avec des manches longues ou des bracelets, pas parce que j'en ai honte mais parce que je ne veux pas rappeler de vieux démons à ma famille. 

Je m'essuie les paumes puis attrape une planche à découper ainsi qu'un couteau que j'installe sur le plan de travail avant de récupérer les blancs de poulet. Dans ma famille, il n'y a que mon père et moi qui coupons le poulet car ma mère et mon frère en ont horreur. Ils sont incapables de toucher de la volaille crue, moi personnellement, cela ne me dérange pas. 

« Alors Kira, comment se passe la fac ? M'interroge gentiment mon paternel qui épluche des pommes de terre. 

- Pas trop mal, je pense bien m'en sortir pour l'instant, répondis-je simplement. 

- Et... qu'est-ce que tu fais comme travail ? Continue-t-il à me questionner avec hésitation, de peur de me braquer. 

- Je... Un travail qui ne déborde pas sur mes études, éludé-je la question. 

- D'accord mais qu'est-ce que tu fais exactement ? Insiste-t-il en arrêtant ce qu'il faisait. »

Je me stoppe dans mes gestes à mon tour, fixant le paysage à travers la fenêtre, tout en me pinçant les lèvres. Que répondre ? Que je suis un cobaye ? Mauvaise idée, ils vont tout de suite me demander d'arrêter... 

Liés par les rêves [J.Jk]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant