chapitre cinq

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Aurélien et Guillaume sont assis sur leur canapé, avec leur bière, la télé diffuse une émission qu'ils trouvent nulle, mais ils n'ont pas trouvé mieux.
Le plus grand cherche désespérément de rompre le silence installé entre eux.

-Sinon, euh, ça va avec ta meuf?, tente-t-il.

-Elle m'a largué il y a trois jours, répond Aurélien du tac au tac.

- Oh, je veux dire, merde, j'suis désolé mon pote, vraiment.

-Pas grave, j'l'aimais pas d'façon, repond-t-il en baissant les épaules.

-C'est vrai? Bah d'accord, de toute façon, tu retrouveras bien quelqu'un, t'as une touche?

-Y a quelqu'un que j'aime plutôt bien oui, mais j'pourrais jamais être avec.

-Ah oui, pourquoi?

-Je, j'ai pas envie d'en parler.

-Pardon, je voulais pas Orel, tu, tu sais que si tu as besoin, je suis là, je le serais toujours.

Aurélien a de plus en plus de mal à garder son calme. Il finit par se dire, qu'au fond, il a toujours été proche de son meilleur ami, alors pourquoi se ferait-il chopper maintenant?
Il s'approche de Guillaume et pose son front contre son épaule. Guillaume passe ses mains autour de son corps et lui carresse le dos. Aurélien remonte sa tête pour la caler dans le cou du plus grand.

La tête de Guillaume se met à tourner. Est-il en train de rêver?
Il ne peut que penser à ce qui tourmente son être,
à ce sentiment si destructeur,
au broyage de son bon sens,
à sa lucidité qui s'évapore au contact d'Aurélien.
Ce contact est plus que plaisant, pour l'un comme pour l'autre.
Il y a toujours quelque chose qui nous marque.
Qui s'enfonce dans le soi,
qui se cache du toi,
qui renie le moi,
qui rejette le nôtre,
qui crache sur tout ce qui nous est inconnu.
C'est quelque chose qu'on ne peut pas faire ressortir,
car la morale nous en empêche.
C'est plus osé qu'une baise bestiale dans une voiture,
plus puissant qu'un coup de poing en pleine figure,
plus artistique qu'un oeuvre d'art,
plus douloureux qu'un cri de désespoir.
C'est bien plus fort que ce qu'on a plus ressentir auparavant.
Ça vaut tellement plus que ça.
Et ça fait perdre la tête au brun.

Si bien qu'il se lève, passe devant le miroir ébréché, replace son bonnet sur sa tête,
balance un "je sors" à son meilleur ami,
Et quitte l'appartement, les mains dans les poches.

Ça fait mal.

Il fait beau [orelxgringe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant