Il fait beau [orelxgringe]

chapitre vingt-six

Guillaume l'a compris.
Aurélien ne sait pas ce qu'il veut.
Cela fait une semaine qu'il n'adresse la parole au brun que pour coucher avec lui. Une dizaine de fois.

C'est une grande souffrance et pourtant Guillaume se tait. Bien sûr qu'il désire Aurélien, mais il voudrait être plus qu'un espèce de plan cul.

Il est 22h30, Guillaume a fini de travailler, il est allé boire un verre avec des collègues et désormais il rentre dans son appartement.
Il trouve Aurélien sur le balcon.

-Hey, ça te dit qu'on se fasse un joint?, demande le chatain.

-Putain Orel, t'es sérieux?

-Bah ouais pourquoi?

-J'sais pas mec, depuis des années, t'es toujours là à m'interdire de fumer et là, c'est toi qui m'propose.

-Exactement.

-Je veux savoir pourquoi?

-Pour que j'ai le pouvoir d'avouer certaines choses.

-Comme quoi?

-Comme le fait que je suis horriblement attiré par le mec juste à côté de moi.

-Le mec à côté de toi en a marre que tu fasses appel lui juste pour te baiser.

-Je pensais que c'était ce que tu voulais.

-Mais bien sûr que c'est ce que je veux! Mais qu'en partie, je ne veux pas que ton corps Orel, je veux que tu me parles, qu'on passe du temps ensemble, qu'on soit heureux, je ne veux pas que ton cul bordel, je suis amoureux de toi triple abruti!

-Je, je...

-Et jusqu'à la semaine dernière, je pensais que toi aussi, et ça me fait tellement de mal de voir qu'au final, tes sentiments ne veulent rien dire.

-Ils ne veulent pas rien dire, je suis juste perdu.

-Mais enfin on couche ensemble, si t'étais perdu tu n'oserais même pas m'embrasser!

-J'ai pas envie de m'afficher c'est tout, dit Aurélien en haussant les épaules.

-Mais il ne s'agit pas de s'afficher, même quand on est que tous les deux tu me traites comme un putain d'étranger!

-J'suis désolé Gringe. Si ça se trouve je suis pas amoureux de toi.

-"Si ça se trouve" putain j'y crois pas!

Guillaume se retourne et part. Aurélien le retient par le poignet.

-Guillaume.

-Quoi?

-Je..., commence-t-il à dire en se massant l'arête du nez. J'ai peur voilà.

-Mais peur de quoi?

-J'ai jamais été très doué en amour tu le sais, t'as été témoin de mes nombreuses conquêtes, et surtout, de mes nombreux échecs. Même quand j'étais amoureux, c'est moi qui finissais par tout gâcher. Et quand j'avais du mal, qui était là pour m'aider à aller mieux, à me relever, hein?

-Bah, moi, murmure Guillaume d'un ton détaché.

-Exactement! Et si je te fais du mal, et si tout ce qu'on a vécu prenait fin maintenant, qui sera là pour nous relever. Je supporterai pas de te faire du mal, tu comprends Guillaume? T'es la personne que j'aime le plus au monde, je, je comprends pas mes sentiments envers toi mais je sais qu'ils sont très forts, j'ai besoin de toi et je ne veux pas que tu me laisses.
J'ai besoin de temps tu comprends.

Puis, il se met à pleurer. Guillaume se retire dans l'emprise sur son poignet et lève les yeux au ciel. Aurélien le regard d'un air inquiet, les joues baignées de larmes.
Il attrape ses mains et ses pleurs redoublent.

-Je t'en prie Guillaume.

-Je sais pas, je sais pas si c'est utile que je continue à faire des efforts.

-Je t'aime.

-Hein?

- Je t'aime Guillaume, ne m'laisse pas je t'en supplie.

-Redis le moi encore.

Aurélien l'agrippe par les épaules.

-Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je. T'aime. Je suis putain d'amoureux. De toi.

Guillaume se rapproche un peu plus, leurs lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres les unes des autres, il regarde Aurélien comme pour lui demander son accord, silencieusement.
Aurélien réduit la distance. Et ils s'embrassent. Encore.
Et ils pleurent. Encore.