chapitre vingt-neuf

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Il fait nuit noire et Aurélien n'est toujours pas rentré.
Par fierté, Guillaume ne lui a toujours pas envoyé de message, Aurélien non plus d'ailleurs.
Justement le brun reçoit un appel et c'est le nom du plus jeune qui s'affiche.

-Orel?

-C'est Antoine.

Le sang de Guillaume ne fait qu'un tour.

-Il est arrivé quelque chose à Orel?

-Non, il parle avec ma copine, il est un peu bourré, mais il va bien, on est chez moi avec des potes, on joue aux jeux vidéos.

-Tu, t'as une copine toi?

-J'suis bi. Bref, c'est pas pour étaler ma vie que je t'appelle.

-Alors pourquoi tu m'appelles bouffon?

-Ramène ton cul ici et demande pardon à Orel.

-Pardon? T'as pas l'impression que tu t'es suffisamment immiscé dans notre couple pour en rajouter?

-Eh mec, je t'ai rien fait, et à Orel non plus; ouvre les yeux, il a jamais aimé quelqu'un d'autre que toi. On a couché ensemble qu'une fois et c'est par ton prénom qu'il m'appelait et c'est toi qu'il voyait quand il fermait les yeux. T'es vraiment qu'un crétin si tu penses qu'il pourrait te tromper.

-Je...

-Quand on se voyait c'était pour qu'il me raconte toutes les idées et les sentiments sordides qu'il avait en lui, il faisait que parler de toi, quand il pleurait pas. Tu penses pas qu'il a suffisamment fait d'effort là? Ça serait peut-être à toi d'en faire maintenant.

-Je sais pas ce que je dois faire mec.

-Viens j'te dis.

-J'en sais rien... Il veut sûrement plus me voir.

Antoine soupire et crie à Aurélien, en étant toujours en ligne avec Guillaume.

-Orel tu ferais quoi si Guillaume venait maintenant tout de suite?

-Je, je le supplierai de me faire l'amour je suppose, pourquoi ça?, répond le chatain en se frottant les joues.

-Non comme ça. Alors tu vois?, murmure Antoine en s'adressant au brun au bout du fil.
Un long silence s'en suit avant que Guillaume demande d'une voix chevrotante.

-C'est quoi ton adresse?

Il est bientôt minuit passé et Antoine s'est endormi, assis par terre, accroché aux jambes de sa copine, sa tête sur un coussin.
Tous leurs amis sont partis. Amanda et Aurélien sont encore éveillés et ils se partagent leurs morceaux de jeunesse en les grattant à la guitare.
Soudain, quelqu'un toque à la porte, Amanda réveille doucement Antoine et lui murmure à l'oreille que ça doit être Guillaume.

-Tu peux aller ouvrir Orel s'il te plait? Je vais coucher Antoine il est vraiment épuisé.
-Ok Am'!

Aurélien se dirige vers la porte d'entrée en souriant et l'ouvre pour découvrir un Guillaume, trempé par l'averse, son bonnet dans sa main.

-Qu'est-ce que tu fais là?, demande Aurélien surpris.

Guillaume ne décèle aucune trace de colère dans la voix ou dans les yeux de son amant, ce qui l'encourage à s'approcher un peu plus de lui, jusqu'à lui prendre doucement la main, ce qui le fait rougir.
Puis il le tire vers lui pour l'etreindre et Aurélien se met à couiner comme un chaton.

-Guillaume! Tu es trempé!

-J'ai froid aussi.

Aurélien passe ses mains sous les vêtements de Guillaume pour poser ses mains chaudes sur son dos gelé. Le brun frissonne et Aurélien caresse doucement sa peau.

-Je suis désolé Guillaume, j'aurais pas dû te chercher comme ça alors que je savais très bien que tu ne l'aimais pas et...

-Non Orel, t'as pas à t'excuser, t'as pas non plus à choisir tes potes en fonction de si je les aimes ou pas. Puis t'sais j'ai rien contre Antoine, j'étais juste jaloux parce que j'ai trop peur de t'perdre, j'ai fait le con je sais, me quitte pas maintenant, j'me sens trop bien avec toi, pardonne moi...

Guillaume se serre un peu plus contre Aurélien et verse des sanglots silencieux qui coulent dans le cou du plus jeune qui caresse toujours son dos.

-Je ne t'en veux pas. Tout va bien Guillaume, il n'y a rien à pardonner puisque tu n'as rien fait, c'est un malentendu, comment tu peux penser que j'irai voir ailleurs? Le but étant de trouver mieux, j'aurais aucune raison de le faire puisque le meilleur je l'ai déjà auprès de moi, t'es le plus extraordinaire des humains sur Terre à mes yeux Guillaume, alors t'en fais pas.

-Je t'aime Orel..., murmure le plus vieux entre deux sanglots.
Aurélien prit le menton de son amant entre ses doigts pour qu'il relève la tête. Leurs regards se croisent et ils frissonnent. Aurélien remue ses lèvres pour lui répondre qu'il l'aime aussi, sans prononcer un seul son.

-Tu veux bien qu'on rentre?, demande Guillaume, fébrile.

-On rentre, sourit Aurélien.

Le chatain rentre de nouveau dans l'appartement et se dirige vers cette chambre qu'il connaît bien pour dire au revoir aux deux tourtereaux, mais des gémissements féminins lui induisent de ne pas aller plus loin, il ricane et fait demi tour, avant de fermer la porte, de prendre la main de son amant et de se diriger vers leur petit chez eux.

Il fait beau [orelxgringe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant