chapitre six

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Le coeur battant, la larme à l'oeil, les cheveux au vent.
Le quotidien est tranchant, quand il n'est pas lassant.
Aurélien est perdu, en tout point, dans toute sa vie.
Incapable d'exceller dans n'importe quel domaine,
il ne peut plus compter sur sa famille, parce qu'elle pense que ce n'est qu'un bon à un rien qui gâche sa vie à chaque souffle.
Il fait un boulot qu'il déteste. C'est vrai qu'étant petit, il rêvait mieux que de travailler au drive d'un vieux fast-food de sa ville qu'il trouve de plus en plus minable au fil des années.
Son état mental se dégrade, son appart est en piteux état,
il n'a même pas le permis.

Guillaume constitue son seul bonheur, le rayon de soleil de ses jours obscurs, celui qui le fait nager loin de ses peines.
Mais maintenant, il ne peut que le regarder, il effleure à peine son parfum quand ils sont dans la même pièce.
Il a tenté une simple approche avec son meilleur pote, mais n'a eu en retour qu'une place encore chaude près de lui sur le canapé, et le silence.
Ses larmes coulent désormais sur ses joues, sans jamais s'arrêter.
Mais pourtant, il est loin d'avoir le rôle de celui qui ne sera jamais compris par les autres et qui sera rejeter.
Non, Aurélien a le rôle de celui qui se rejetera lui-même, qui niera tout sentiment.
Il s'écroule sur le canapé et se dit qu'il doit se trouver une copine, et puis, ses sentiments étranges pour Guillaume, ça lui passera.

Guillaume avait décidé d'y croire.
Mais encore une fois ses pensées l'avait emmené dans d'obscurs silences.
Maintenant, il se doit de faire la paix avec lui-même.
Il ne cessera jamais d'aimer Aurélien, il faut qu'il se l'avoue.
Guillaume tremble dans les rues de la ville.
Il s'arrête devant la vitrine d'une pâtisserie.
Il regarde son triste reflet, son teint pâle, ses cernes, ses cheveux mal coiffés qui dépassent de son bonnet, sa barbe mal taillée, ses lèvres sèches, ses yeux vitreux.
Son coeur blessé.
Il se dit que tout peut encore changer.

Il se saisit de son téléphone, et appelle Aurélien.
Il est surpris lorsque celui-ci décroche à la deuxième sonnerie.

-Guillaume, c'est toi? Attends, bien sûr que c'est toi, j'suis con, tu vas bien? T'es où? Reviens stp, j'ai faim, j'ai froid, et je me fais chier, la journée va être naze si tu me laisses seul et...

-Orel, calme toi je t'en prie, réponds Guillaume, mi-ému, mi-amusé. Je suis en ville, faut que j'achète un truc, je reviens, ne t'en fais pas.

-J'ai cru avoir fait quelque chose qu'il ne fallait pas...

- Mais non Orel, bon, je raccroche, j'arrive tout de suite, je ferai les courses plus tard, ne bouge pas.

- Je...

Guillaume raccroche et court.
Il a parfaitement senti la faiblesse, la blessure d'Orel dans sa voix.
Il n'aurait pas dû partir, son meilleur à besoin de lui, il faut qu'il arrête de fermer les yeux.
Guillaume comprend enfin, qu'à force de lutter contre l'amour qu'il ressent pour Aurélien, il l'a laissé tomber.
C'est décidé, il se reprend en main.

Quand il ouvre la porte, il ne trouve personne dans le salon, il se dirige alors vers la chambre d'Orel, où il ouvre la porte sans frapper dernier est en train d'enfiler un tee-shirt.
Guillaume balance son bonnet dans la pièce et prend le plus petit dans ses bras.
Aurélien se crispe et se laisse aller.
Tout va bien.
Son meilleur ami est là.  
Tout va bien.

Il fait beau [orelxgringe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant