chapitre dix

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Le canapé est toujours aussi confortable aujourd'hui qu'il y a quinze ans, c'est ce que Guillaume se dit, entre deux lattes. Il regarde la fumée s'élever dans la pièce.

-On avait dit quoi avec la drogue mec?

- C'est bon Orel, c'est que de temps en temps, et ça fait trente minutes que t'es à côté, pourquoi tu m'engueules que maintenant?

-Parce que ça m'epuise de te voir complètement def, on dirait une larve!

-Bah la larve elle te dérange pas, si?

-Écoute, je m'inquiète pour toi, je veux pas qu'il t'arrive un truc.

- On meurt tous un jour Aurélien. Et regarde, t'es plus bourré que moi défoncé, combien t'as bu de verre?

-Cinq verres de vodka et deux bières. Mais j'suis bien.

-Ouais.

-Tu penses qu'on peut lutter contre la mort?

-J'sais pas Orel.

-Moi, je pensais qu'on pouvait lutter, sérieusement, qu'en étant vraiment quelqu'un de bien, en affrontant ses peurs, on pourrait passer au dessus. Mais la mort s'en bat mes couilles de ta vie.

-Elle viendra quand même.

-Des fois je me dis que j'aimerais bien qu'elle vienne maintenant, j'aurais plus de facture à payer, plus les poumons et le foie déglingués, plus personne voudra m'éclater la gueule en sortie de boîte et...

-Et?

-Putain, viens, on va en boîte! Il est que 23h30!

Aurélien se redresse d'un coup, titube, s'écrase par terre et se relève comme si de rien n'était, il enfile tant bien que mal ses chaussures, n'ayant pas la certitude que ses lacets soient réellement faits.
Guillaume, incrédule, ne peut que subir les sautes d'humeur de son ami causés par la grande quantité d'alcool qu'il a avalé. Il sait qu'Orel est incontrôlable dans ces cas là, et, lui même étant déchiré, il s'avoue avoir un peu peur de ce qui pourrait se passer.

Guillaume a chaud, les lumières aux nuances de violet dansent autour de lui, un parfum d'alcool et de sueur a envahi ses narines depuis longtemps, si bien qu'il ne sent plus rien, il est accoudé au bar et regarde Aurélien danser, son corps bouge au rythme de la musique, ses cheveux virevoltent et sa mèche vient se coller à son front, ses jours sont rouges et il ferme les yeux.
Guillaume se mord la lèvre inférieure, est-ce normal de trouver son meilleur ami sexy sous ces stromboscopes?
Soudain, une autre musique passe et Aurélien cesse ses mouvements de bassin, au grand regret de Guillaume.
Ce dernier regarde le petit danseur s'approcher de lui.

-Guillaume vient danser!

-Arrête Orel, t'es mort, reste avec moi, fais une pause!

-Non! J'aime bien cette chanson, et je veux danser avec toi!

Le grand brun ne trouve pas le temps de protester, Aurélien le tire et l'entraîne au milieu de ma foule où il recommence à balancer ses hanches au rythme de sa chanson.
Guillaume tente de suivre, il regarde une nouvelle fois Aurélien. Bordel qu'il est beau, se dit-il. Il se rapproche avec timidité, le plus jeune plante son regard dans le sien et sourit malicieusement.
Aurélien attrape les hanches de son ami et continue de se balancer.

-Orel, je...

-Chut, je sais que tu es amoureux de moi.

Guillaume souffle, bien sûr qu'il le sait, ils ont eu cette putain de discussion il y a un moment.

- Je t'aime Guillaume.

- Je, écoute mon pote.

-Dis le moi aussi.

Aurélien tirait son tee-shirt, on dirait une salope en manque qui vient de demander ma queue, se dit Guillaume avant de secouer la tête. Aurélien n'est pas une salope.

- Je t'aime Aurélien.

Ce dernier a un soupire de satisfaction. Il passe ses bras autour du cou du brun.
Guillaume pose ses mains dans le bas de son dos.
Une musique passe, puis deux.
Soudain, Auréliense raidit, il se redresse et regarde Guillaume, puis, il devient rouge, bredouille de vulgaires excuses et s'enfuit.
Guillaume reste figé, interdit, sur la piste de danse. Il se sent comme le prince dans Cendrillon.
Il ferme les yeux, inspire et expire fortement, il s'approche du bar et commande 3 mètres de shot.

L'un comme l'autre veulent oublier.

Il fait beau [orelxgringe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant