chapitre seize

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Aurélien décide d'ignorer Guillaume, même si l'ignorance est l'une des pires souffrances. C'est une décision qu'il prend pour éviter de se faire du mal. Il a cette expression au visage, et comme une douleur vive au creux de sa poitrine.
Ça ne donne rien. C'est écœurant quand il comprend que c'est de sa faute, parce que Guillaume attendait simplement un des signes d'affection qu'Aurélien lui donnait auparavant, et il devrait être content car Guillaume a longtemps écarté de lui la tendresse du chatain, mais il n'arrive pas à profiter de cette opportunité nouvelle.

De nombreuses questions bourgeonnent dans sa tête chaque fois qu'il jette un oeil vers lui. Si fortement il peut l'aimer, si faiblement il peut le montrer. Et sa douleur se transforme alors en colère sourde, qu'il expose aux yeux de Guillaume, alors ce soir, il décide de fuir, mais sûrement que le brun commence à s'habituer à le voir absent.

Le bus ne passe plus depuis un bon moment et Claude est probablement à l'Embuscade, et pas en état de conduire.
Alors Aurélien marche dans la nuit et se rapproche du centre ville de Caen. Il passe devant un bar sans prêter attention avant de s'arrêter, de faire demi-tour, puis d'entrer en soufflant.
Le bar est assez petit, le comptoir en bois et les lumières orangées amènent un ambiance tamisée assez agréable. Les tables sont toutes prises par des groupes d'étudiants, un couple de trentenaires et des ivrognes comme il y en a dans tous les bars ce soir.
Aurélie se pose alors près du comptoir et commande un verre.
Un jeune homme s'approche alors que le chatain notait son regard dans l'alcool translucide.
-Bonsoir
Sa voix était assez grave, et l'espace d'un instant, perdu dans ses pensées, il pense entendre celle de Guillaume.
Il dévisage alors le jeune homme qui lui adresse un sourire avant de commander un verre à son tour. Il est brun, avec les cheveux aussi longs que lui avec une barbe et des yeux profonds.

- Je m'appelle Antoine (palpal rpz).

-Euh, je, Aurélien.

-Enchanté, qu'est-ce qui t'amène à cette heure là, seul, t'as l'air triste en plus.

-Oh, c'est, enfin, compliqué. Ouais, c'est compliqué.

-On a toute la nuit.

Aurélien se détend et adresse à Antoine un vrai sourire, celui-ci se sent fondre.

Le chatain se rapproche d'Antoine au fur à mesure des heures enchaînant les verres. Il a tellement bu qu'il laisse le brun le ramener chez lui.
Une fois chez Antoine, ils se retrouvent dans sa chambre, Antoine commence à embrasser Aurélien et le pousse sur son lit avant d'enlever son tee shirt et de s'assoir à califourchon sur lui.

-Antoine, je ne suis pas, j'aime pas les h-oh et merde.

Il pose ses lèvres sur celles d'Antoine. Après tout, pourquoi pas?

Vers sept heures, Aurélien n'est toujours pas endormi, sa tête est posée sur le torse d'Antoine qui respire doucement. Il a passé une heure à lui parler de Guillaume, après qu'ils aient couchés ensemble. Aurélien s'est mis à pleurer à la fin et à fini par lui raconter les raisons de ses tourments.

-J'voudrais que ton coeur soit aussi beau que le sien, même si ça tire sur de l'égoïsme, de la comparaison, mais, c'est vrai,  je voudrais que tu sois aussi bien que lui. Je voudrais pouvoir le retrouver dans tes sourires, dans ton regard. J'aimerais que quand tu parles, et que je ne te vois pas,j'ai l'impression de l'entendre parler, rire, vivre. Je le veux, lui.

- Et qu'est-ce qui t'empêche de l'avoir?

Aurélien se redresse.

- Mon manque de courage?

-Rentre chez toi, il en faut la peine, tu en vaux la peine, trouve ce courage parce que tu l'as, c'est juste que tu ne le trouves pas au fond de toi.

-Je, merci, tu, tu es vraiment génial comme mec, je, j'espère vraiment que tu trouveras quelqu'un qui prendra soin de toi comme tu prends soin des autres.

-Oh, ça arrivera bien un jour, pour l'instant je m'amuse, j'ai la petite vingtaine et je suis libre d'amour, j'ai tout mon temps, mais, hier soir c'était génial, t'es hyper attachant comme garçon, et j'espère qu'on pourra se revoir, juste pour discuter.

- Oh oui bien sûr, je te retourne le compliment, merci pour tout.

Antoine sourit, et Aurélien quitte l'appartement le coeur un peu plus léger que la veille.








Il fait beau [orelxgringe]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant