Il y a dix ans, des séries d'enlèvement d'enfants - de trois à six ans - sévissaient un peu partout au Japon. Quelques années après leurs disparitions, les enfants réapparaissaient avec des souvenirs manquants, le regard éteint et n'ayant plus goût...
« Toi et Uta, vous voulez jouer les justiciers ? Est-ce que ce genre de chose se fait encore de nos jours ? Et vous comptez aller où avec vos adorables alters ? En fait, même si je me joignais à vous, mon alter n’est pas non-plus très offensif.
Si vous avez vraiment besoin de moi dans votre équipe, ce sera à deux conditions.
De un, expliquez-moi en détail comment vous comptez punir les criminels. Et de deux,… »
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Commissariat centrale. 18 h 15
— De simples adolescents. Quand je pense que nous n’arrivons pas à mettre la main sur de simples adolescents.
Répéta en boucle l’inspectrice Mizusawa en sortant d’une longue réunion avec les autres enquêteurs sur l’affaire Seigi no me. La femme de vingt-huit ans était chargée de l’affaire Seigi no me. Depuis la mise en place du système des héros, plus personne ne s’amusait à jouer aux justiciers. Premièrement, parce que la loi l’interdisait, et deuxièmement, parce qu’on n’en tirerait rien contrairement aux héros qui étaient rémunérés par l'État.
Son cerveau bouillonnait, tandis qu’elle longeait les couloirs pour atteindre son bureau. Six mois, cela faisait maintenant six mois qu’elle était sur cette affaire et elle n’arrivait pas à avancer. Elle soupira encore plus en consultant sa montre. Elle avait pourtant prévu de rentrer plus tôt aujourd’hui, mais elle devait encore rédiger des rapports sur les récentes activités des Seigi no me.
Enfin devant son bureau, elle aperçu l’inspecteur Tsukauchi l’attendre devant la porte, visiblement agité. Elle s’inclina en signe de respect pour son aîné, avant de l’inviter à entrer. Se rendant compte du désordre qui régnait sur son bureau, un léger sentiment d’embarras la fit rougir. Elle essaya honteusement de ranger, sous le regard amusé de l’inspecteur qui s’installa devant elle un dossier en main.
— Ça fait longtemps. Commença l’inspecteur. On m’a dit que vous étiez en charge de l’affaire Seigi no me.
— Oui… Grimaça-t-elle presque.
Tsukauchi eut un sourire compatissant, puis fit glisser un dossier sur le bureau en direction de Mizusawa. Cette dernière, légèrement surprise, sortit les documents accompagnés de clichés de plusieurs détenus. Ses yeux se plissèrent tout en réajustant ses lunettes, essayant de comprendre où son aîné voulait en venir.
— Plusieurs détenus se sont évadés récemment du centre de détention de Tokyo. Aucun lien entre eux, et ils ont tous reçu de l’aide provenant de l’extérieur. Apparemment, les murs, les barreaux et les menottes ont été désintégrés.
Mizusawa hocha juste la tête tout en lisant les rapports d’évasions.
— Je vais aller droit au but, ce n’est encore qu’une hypothèse, mais ces séries d’évasions ont peut-être un lien avec les Seigi no me. Regardez le jour et l’heure correspondant à leurs évasions.
