18 / Nate Moran

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Voir Améthyste dans cet état m’a fait mal mais je me suis montré fort pour elle. Voir toute cette souffrance en elle, m’a fait quelque chose. J'ai eu tellement mal. J’ai embrassé toute cette peau meurtrie sur son ventre, pour lui montrer qu'elles ne me font rien, que je les aime, elle et ces souffrances. J'ai voulu aussi lui enlever toute cette souffrance par ces baisers, j’ai essayé de la récupérer pour souffrir à sa place. Avec le temps je vais réussir à lui faire oublier tout ça et à lui faire aimer ce que j'aime. 

En attendant, il est 3h du matin, Améthyste dort contre moi, je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Beaucoup de questions m’ont empêché de dormir et bien sûr aucune n'avait de réponse. Je resserre mes bras autour d'elle et je glisse mon nez dans ses cheveux. Mes yeux se ferment et je respire l'odeur de ses cheveux, mais je n'arrive toujours pas à dormir. 

Le temps passe doucement, le réveil affiche seulement 3h40. Je souffle doucement et je décide de me lever et d'aller faire à manger pour me changer les idées. Je commence à faire la pâte des pancakes, j'allume la plaque à induction. Les pancakes prennent doucement forme et la pâte diminue rapidement. Mais tout ça n'arrive pas à me faire oublier quoi que ce soit, ça me laisse même trop réfléchir. 

J'ai besoin de me défouler, de frapper sur quelque chose, de courir, de bouger. J'écris un mot pour rassurer Améthyste et je prends mon téléphone pour passer un coup de téléphone à mon coach sportif que je n'ai pas vu depuis plusieurs jours. Ce n’est pas la première fois que je l'appelle à cette heure-là et puis à six heures, il est déjà debout. 

Il répond rapidement et m'attend chez lui, ce n'est pas très loin de chez Améthyste alors je décide de le rejoindre en courant, j'aurais un premier échauffement. Quand j'arrive il ne me pose pas de questions et me conduit directement dans son sous-sol où il a une salle aménagée, avec tout ce donton peut avoir besoin. Elle est insonorisée et il peut me crier dessus tant qu'il veut, ça ne dérangera jamais sa femme et sa fille. 

-Tu as besoin de quoi ? Demande directement Tom. 

-De me défouler, de frapper et de hurler toute ma rage. 

-Bien, on va commencer doucement pour échauffer tes muscles et ensuite tu pourras courir, frapper et crier tant que tu veux. 

-Merci. 

Il hoche la tête en souriant et je commence à faire les étirements qu'il me demande de faire. J'aime bien Tom, parce qu'il ne me force pas à parler quand ça ne va pas, il sait que je finis toujours par parler pendant que je frappe ou que je crie en lançant tout ce qu'il me passe par la tête. Je frappe et je crie pendant des heures avant que les larmes me montent aux yeux et que je craque. Tom s'approche de moi et me retire les gants de boxe. 

-Ça va ? Demande Tom après quelques minutes de calme.

J’hoche la tête en retenant un sanglot. Tom s'assit à mes côtés et je me met à parler, je parle de tout, de mes sentiments, de la peau meurtrie d’Améthyste, de Saphir de ma vie qui va à cent à l'heure mais surtout d'Améthyste. Tom est une bonne épaule pour parler et pleurer sans être oppressé par tout un tas de questions ou de conneries. Il sait aussi répondre à mes questions silencieuses comme ma mère, mais du point de vue d’un homme, et ça fait un bien fou. Il me renvoie chez elle pour la retrouver et la prendre dans mes bras. 

Chose que je fais rapidement. J'enfile mon sweat et ma capuche et je rentre à pied jusqu'à chez elle. La tête baissée, pour éviter d'être remarqué maintenant il est neuf heures du matin et beaucoup de monde se trouve dehors. Je rejoins très rapidement son appartement, je monte au premier et j'ouvre la porte de l'appartement. Le silence m'accueille, j'avance doucement dans l'appartement en retirant mes chaussures, mon sweat et mon tee-shirt. Dans le salon je découvre Améthyste perdue dans ses pensées, les larmes aux yeux. Elle fixe le sol devant elle, mais quand elle m'entend elle lève les yeux pour les planter dans les miens. 

-Tu es revenu, elle retient un sanglot qui veut sortir de sa bouche. 

J'hoche la tête et j'avance rapidement vers elle pour la prendre dans mes bras. Elle se laisse faire et pleure, la tête enfouie dans mon cou. 

-Tu pues. 

Je lâche un faible rire, elle resserre ses bras autour de moi. 

-J'avais besoin de me défouler cette nuit, donc je suis allé chez mon coach sportif, je dis pour répondre à sa question silencieuse. 

-Ça va mieux ? 

-Oui, mais tu m'as manqué. 

-Toi aussi. 

Elle sort la tête de mon cou et m'embrasse d'un chaste baiser. 

-Tu devrais aller prendre ta douche, tu pues vraiment. 

Je rigole et je l'embrasse une nouvelle fois avant de me lever et de rejoindre la douche. Quand je sors je trouve des affaires à moi pliées sur la machine à laver. Je sourit en sachant que c'est Améthyste qui a pensé à me ramener des affaires que j'avais oublié dans ma valise. Je m'habille et marche dans son petit appartement pour la rejoindre dans le salon. Je m'installe à ses côtés et elle vient d'elle-même se poser contre moi, mes bras s'enroulent autour de son corps. 

-C'est mieux ? 

-Beaucoup mieux, tu sens la coco maintenant. 

Je rigole et j'embrasse ses cheveux. 

-Merci pour les vêtements, j'avais complètement oublié. 

-De rien.

Elle sourit et m'embrasse tendrement. Je suis fou amoureux de cette fille, c'est officiel. Je ferais quoi sans elle ? 

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