9. Actarus, mon petit frère

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*Samedi 23 août 2014*

Cher Journal,

Maman, Stacy et mon petit frère Actarus étaient rentrés à la maison depuis une semaine. J'avais passé l'aspirateur au rez-de-chaussée et aux deux étages suivants, lancé lors d'une nuit le lave-vaisselle une fois qu'il fût entièrement rempli de couverts puis rangé la vaisselle, envoyé aussi le lave-linge la nuit et étendu les vêtements, les serviettes, etc. Ça faisait beaucoup de choses à faire, mais au moins, cela évitait à l'une et à l'autre de s'occuper de tout cela à leur retour.
L'ami de Léo, Akamu, est parti le lendemain de son arrivée à Cheverny. Il avait prévenu son père sur les raisons qui l'avaient poussé à dormir sur place afin de ne pas les inquiéter, lui et sa mère — ils savaient au moins où se trouvait leur unique fils. Pendant toute la soirée du mardi 12 août et une petite partie de la nuit, Akamu et moi n'avions pas arrêté de parler, on avait tant de choses à raconter de vive voix depuis la dernière fois qu'on s'était vus, à Pâques ; des éclats de rire s'échappaient chaque fois que des anecdotes étaient racontées (bon, là, je ne m'étalerais pas sur le sujet), bref la rigolade ! Le sommeil nous avait finalement emportés dans les bras de Morphée à 2h30 du matin, et nous avions dormi comme des loirs jusqu'à 10 heures le lendemain matin. Inutile de vous dire qu'on était dans le coltare.

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Dix heures quarante-cinq. Stacy et maman viennent de partir pour faire un tour au marché. Pendant ce temps, je garde mon petit frère. Ce n'est pas déplaisant. À trois mois, Actarus ne se tient pas encore debout ; il profite pour le moment du petit landau.
En parlant du loup, Actarus est éveillé, visiblement intéressé par le renard en peluche que je lui rends. C'était un cadeau de naissance de ma tante, elle pensait que ça lui ferait plaisir. Et effectivement, de toutes les quelques peluches qu'il avait dans son coffre à jouets, celle en forme de renard devient petit à petit la préférée d'Actarus.
Profitant de l'absence de ma mère et de sa marraine, je lui raconte en détails « l'affaire Clémence ». J'avais cru comprendre que, compte tenu de ce qui s'est passé, elle ne reviendra pas au collège l'année prochaine, pour l'année de troisième, et que, malgré ses cris pour démontrer son innocence, la Justice avait annoncé comme verdict une peine de travaux d'intérêt général. Ses parents ont vendu la maison et inscrit leur fille dans un autre collège, à la dernière minute.
- Bon, tu vois, j'ai beau détester Clémence de tout mon être, par rapport à ses airs hautains genre « Qu'est-ce que t'as, toi ? » où il ne faut rien lui dire sans qu'elle fasse son petit manège, je termine, j'ai pitié pour elle. Elle ne mérite pas ce qu'elle vient de vivre. Son erreur a été de traîner avec les mauvaises personnes et de tomber dans le piège de l'une d'entre elles.
Je soupire. Depuis quand je m'inquiète pour une peste qui, jusque-là, m'avait mené la vie dure ?
- Je ne sais pas ce que tu en penses, toi, mais Clémence doit certainement avoir honte d'avoir donné sa confiance à cette vipère d'Océane. Je ne vois vraiment pas ce qu'elle lui trouvait ! Si elles n'étaient pas devenues « amies », rien de tout ça ne serait arrivé.
Forcément, en dépit de son jeune âge, Actarus ne risque pas de me répondre. Et encore moins de s'intéresser à mon long monologue sur mes soucis quotidiens ! C'est d'une logique — même un enfant de maternelle l'aurait compris, et encore je pousse le bouchon, parce que les enfants de trois ans ne comprennent pas toujours les mots des « plus grands ».
Mon portable vibre. C'est Hoshi, elle me demande si elle pouvait passer chez moi pour me parler de ses vacances.
Amicalement vôtre,

Félicia

𝐿𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙 𝑖𝑛𝑡𝑖𝑚𝑒 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑣𝑎𝑖𝑛𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant