𝐿𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙 𝑖𝑛𝑡𝑖𝑚𝑒 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑣𝑎𝑖𝑛𝑒

47. Conséquences

Dimanche 3 mai 2015 à 20h02

Cher journal,

Aujourd'hui, il s'était passé quelque chose... d'assez inédit. Si on m'avait dit ça lorsque je me suis levée ce matin, je l'aurais certainement pris à la rigolade, ou un truc du genre. M'enfermer aussi dans le déni, par le même temps, pour ne pas faire face à la vérité en quelque sorte.

Pourtant... c'était bel et bien la réalité.

Je ne savais pas que mon père biologique vivait encore dans les alentours de Blois — et en rencontrant Lally, Iwan et leur mère, je ne savais pas qu'ils avaient un lien avec lui !

Leur père et mari !

Ce qui est arrivé ce matin, je te l'assure cher journal, concernait pourtant mon père biologique.

Il y a eu beaucoup de confusion entre les deux familles, puis beaucoup de cris, de larmes, et un choc brutal pour tout le monde. Et aussi, une vieille rancœur avait ressurgi chez ma mère, étant donné qu'il l'avait abandonné enceinte et sans ressources, et ses mensonges à lui avaient brisé la confiance de sa femme et ses deux enfants.

Mais commençons par le début. Peut-être que tu vas comprendre les événements.

Ce matin, donc, tout s'était passé très normalement. Stacy et maman étaient levées depuis un moment (et Actarus par la même occasion, maman s'occupait de lui), j'avais fait la grasse matinée avant de me lever vers les environs de 9h50. Il fallait reconnaître que j'avais veillé tardivement sur les réseaux sociaux et MSN, hier soir, et qu'avec Hoshi, nous avions très, très longtemps... Pas étonnant qu'en retour,  je tirais une tête de dix mètres de long ! Les poches sous les yeux encore gonflés de sommeil devaient se voir à trois kilomètres à la ronde !

Bref. À part ce détail, nous avions profité de ce dimanche matin pour traîner un peu, prendre le temps avant de s'habiller et de décider sur le reste du programme de la journée. À ce moment-là, aucun problème, c'était un début de journée tout à fait normal.

Qui aurait pu se douter de la rencontre qui allait faire basculer plus d'une vie ?

Et puis, aux alentours de 11h40, alors que je divertissais mon petit frère avec ses jouets, et que l'on allait décider du déjeuner, on sonna au portail. Personne n'était attendu pour ce jour. Ni mes amis. Ni les collègues de ma mère. Ni ceux de Stacy, ou son fils et sa famille. Ni ma famille. Ça nous avait interloquées toutes les trois et on se posait beaucoup de questions, tu peux t'en douter. Si ça avait l'un d'eux, ils auraient prévenu plus tôt de leur « visite à l'improviste ».

Moi, j'avais pensé que Christian était venu pour supplier à ma mère de lui pardonner, ou qu'elle ou Stacy attendaient quelqu'un. Et elles, elles étaient persuadées qu'un de mes amis était passé à l'improviste... jusqu'à ce qu'elles réalisent que ce n'était pas le cas.

Alors, Stacy était allée voir, je l'ai accompagnée, et nous avions aperçu, près du portail, Iwan et Laly Varrick et leur mère. Je les avais reconnus de suite. Au fil du temps je m'étais liée d'amitié avec le frère et la sœur, et leur mère était ravie à chaque fois que je passais ou qu'ils recevaient de mes nouvelles. Dès les explications données et la politesse échangée, Stacy a ouvert le portail, et tout de suite après, les enfants se sont précipités pour me prendre dans leurs bras. Ça faisait plaisir de les voir ! Pendant ce temps, une conversation avait commencé entre Stacy et leur mère (j'avais laissé mes oreilles traîner) :

- Je suis désolée de passer à l'improviste, s'excusa Madame Varrick, mes enfants ont beaucoup insisté pour rendre visite à Félicia. Tant et si bien que j'ai fini par céder. Votre fille est vraiment quelqu'un de bien.