Dimanche 19 octobre 2014
Cher Journal,
Comme promis, je collerai ci-bas des copies des photos de mes grands-parents maternels, Solange et Edward Starling. Les parents de mon oncle Dylan et de ma mère.
Bien sûr, ce ne sont pas vraiment des photos récentes, mais tu sauras à présent quelle tête ils auront. Dans le cas de mon grand-père qui est mort depuis plus de 14 ans, peu avant ma naissance, il est normal que je n'aie pas de photo récente de lui. Et tu remarqueras que Mamie, à 30 ans déjà, avait les cheveux gris et son air pas très commode. Maman dit qu'elle avait toujours été comme ça, aussi loin qu'elle s'en souvenait. Connaissant le caractère de Mamie, je voulais bien croire ma mère...Edward Starling
Solange Keller-Starling
Mamie n'avait pas connu un début de vie très rose. Son père est mort peu après le deuxième anniversaire de sa fille cadette (Mamie, si tu ne comprends pas), des suites d'une maladie engendrée par l'amiante utilisée dans la construction de l'entreprise où il travaillait alors, à quelques kilomètres de Royan, et il y avait aussi quelques-uns de ses collègues qui sont décédés à cause de ça. Mamie avait donc 2 ans et sa sœur Félicité, 11 ans. Dès lors, sa mère (mon arrière-grand-mère, de qui j'ai « hérité » son prénom grâce à maman) avait dû trouver du travail et bosser comme une dingue pour gagner sa vie, et faire en sorte que ses deux filles ne manquent de rien à l'avenir. Côté bouffe, ce n'était pas top, mais, concernant les impôts et tout ça, elle avait toujours été clean. Si j'en crois le ton que Mamie utilise à chaque fois qu'elle parle de sa mère et sa sœur aujourd'hui disparues, je pense qu'elle a toujours gardé de l'admiration pour sa défunte mère.
Les parents de Mamie se nomment Lancelot Keller et Morgane Savatier (Référence à la Table Ronde, LOL ! 😂), et sa sœur morte à 18 ans, en 1953, Félicité Keller.
Ceux de Papi s'appelaient Perceval Starling (encore une référence à la Table Ronde ! 😂) et Joelle Leveil.
Mon grand-père, bien que né à Saint-Aigulin de parents anglais, alors actifs en tant que Résistants dans un réseau qui arrivait toujours à filer entre les doigts de l'oppresseur, avait grandi à Rochefort. Après la guerre, les parents de mon grand-père s'étaient installés dans cette ville et avaient tenu un bar. Pendant les vacances, ils l'envoyaient chez un ami résistant et sa femme qui habitaient à Talmont-sur-Gironde — maman n'avait jamais réussi à connaître la raison de ce choix, juste qu'elle savait que ses grands-parents paternels souhaitaient que leur fils profite du bord de la mer, et aide en même temps leurs amis de la Résistance. J'ai fini par me dire que ça avait dû marquer mon grand-père, parce qu'il était devenu dur au fil des années. (Maman m'avait avoué qu'elle en était venue à la même conclusion.)
Que d'écriture ! Ma main commence à me faire mal, à force d'écrire à longueur de temps, et mon cerveau chauffe comme un volcan en éruption. Marion me rétorquerait que je devrais arrêter de coucher sur papier tout ce qui me passe par la tête, et elle n'a pas tout à fait tort.
Quoi qu'il en soit, ça fait de nouveaux membres de la famille que je décris entre les lignes de ce journal. Un petit résumé, pour que tu comprennes :Arrières-grands-parents (1ère génération) : Perceval Starling, Joelle Leveil — Lancelot Keller, Morgane Savatier
Grands-parents (2ème génération) : Edward Starling — Félicité Keller (1935-1953), Solange Keller
Parents (3ème génération) : Dylan Starling et son épouse Delphine, Hélène Starling
Enfants (4ème génération): Léo Starling, Félicia Starling, Rosalia Starling, Teddy Starling, Actarus Starling(Pour ma génération, j'ai placé chacun d'entre nous en fonction de notre date de naissance, exactement comme mamie et sa sœur aînée. Pour les Keller et les Starling de la génération des arrières-grands-parents et des grands-parents, j'ai séparé chaque famille avec un tiret, afin de marquer qu'ils ne faisaient pas partie de la même famille avant le mariage de mes grands-parents maternels. Désolée si je t'ai fait des nœuds au cerveau, cher Journal... 😂)
Comme tu peux le constater, la généalogie m'intéresse tout particulièrement. Ça me permet de voir un peu plus clair parmi les personnes constituant ma famille. Du côté maternel, bien sûr, parce que pour mon « père »... comme il s'était barré et avait abandonné maman, la queue entre les jambes, tel le lâche qu'il est, je ne sais rien de sa famille. Si ce n'est que ses parents à lui étaient vendeur de voitures chez Audi et caissière dans un centre commercial. Drôle de couple ! dixit mon for intérieur.
Je crois que les mots « lâche » et « incapable d'assumer ses actes » correspondent parfaitement à l'homme qui a été mon géniteur. « Papa » ne fait pas partie de mon vocabulaire. Je ne l'ai jamais connu en quatorze ans d'existence et il ne me manque absolument pas. Tu trouves ça normal qu'un futur père se barre en abandonnant sa petite amie enceinte, et qu'il ne revienne jamais ? Sans laisser d'adresse, franchement... Ça me débecte, ce genre de comportement égoïste ! Je veux croire qu'apprendre la grossesse de sa petite amie puisse surprendre, mais, là, c'est abusé. La plupart des mecs réagissent malheureusement de cette manière, et pourtant il reste une bonne partie d'entre eux qui ne réagiraient jamais comme ça. Heureusement, d'ailleurs !
Désolée si je suis dure, cher Journal, mais c'est la vérité et personne ne pourra y remédier ! Nous ne sommes pas parfaits, nous contentant de ce que l'on possède.
C'est tout pour aujourd'hui. Je devrais certainement réfléchir au rythme que je dois utiliser pour écrire dans ce journal intime sans « manger » toutes les pages. Parce que si ça continue comme ça... je risquerais de te terminer avant Noël, et ça serait vraiment déprimant ! Alors, comment devrais-je me débrouiller pour que ça n'arrive pas, cher Journal, à ton avis ? Je n'ai pas encore tout à fait réfléchi.
Réflexion faite, ce n'est pas en tergiversant de cette manière que j'avancerai. Je ferai peut-être mieux de réfléchir au calme, pour commencer — ça serait même bien !
Bonne fin de journée à toi, mon cher Journal !Félicia
VOUS LISEZ
𝐿𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙 𝑖𝑛𝑡𝑖𝑚𝑒 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑣𝑎𝑖𝑛𝑒
Teen Fiction« Félicia Starling est une collégienne sans problèmes. Elle a ses amis, ses amours, ses emmerdes... comme tout le monde ! Afin de faire passer le temps, elle écrit ses journées dans son journal intime. Page par page, on découvre une adolescente comm...