*Mercredi 29 avril 2015*
Cher Journal,
Là, maintenant, tout de suite, j'ai une grosse envie de parler des réseaux sociaux. Twitter, Facebook, Instagram. J'en parlerai en long, en large et en travers, en bien comme en mauvais, tous les ressentis passeront ! Des envies de tout déballer d'un seul coup, ça fait un de ces biens fous. Et je t'assure que ce ne sont pas des paroles en l'air, mon très cher Journal !
Si je veux devenir écrivaine un jour, il faut bien commencer par écrire sur un sujet en particulier.
Alors, aujourd'hui, cela concernera les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux, c'est bien dans le sens où les amis d'enfance, les collègues, les membres d'une même famille peuvent se retrouver et garder le lien. (Ce n'est pas ma grand-mère maternelle qui se créerait un compte Facebook : elle a horreur de tout ce qui a trait aux nouvelles technologies, c'est bien connu de tout le monde.) On s'échange les dernières nouvelles, partager nos goûts, publier des photos... Ça, c'est le côté cool de Facebook et compagnie. Une partie de l'iceberg seulement. Parce qu'en réalité il existe des zones d'ombres sur lesquelles les gens préfèrent fermer les yeux, tant ils ont un brin d'égoïsme en chacun d'eux. (Ou peut-être le fait qu'ils refusent de faire face aux conséquences de leurs actes ? Va savoir.)
Le mauvais côté, cependant, c'est lorsque des personnes malintentionnées vous lancent des piques dans votre dos, alors qu'elles ne se sont pas regardées dans la glace elles-mêmes avant de critiquer les autres. De leur rejeter la faute de tous les malheurs du monde. Et surtout, ce que je déteste par-dessus tout, ce sont les bolos 100 % dans leur jus qui racontaient leur vie et toutes les merdes qui leur tombent dessus, alors qu'en fait, ils sont VRAIMENT À CÔTÉ DE LA PLAQUE ! Qu'est-ce qu'on en a à faire, de leur vie privée merdique ? Personne ne veut savoir ce qui leur arrive ! Les bolos avec un Q.I. d'huître comme ça, ça reste des bolos à vie. Et des jeunes se servent des réseaux sociaux pour cibler un autre jeune qui, je cite, "n'entre pas dans le moule" — ce qui veut dire qu'il ne faisait pas le mouton comme tout le monde, avec les portables dernier cri et les magnifiques vêtements de marque. C'est ce que l'on appelle le cyberharcèlement. Un délit grave qui ne doit pas rester impuni, tout comme le harcèlement scolaire. Les jeunes harceleurs ne se contentent pas uniquement de frapper et de bousculer la cible visée, ils déversent carrément sur elle des insultes et des menaces — tout aussi insupportable à supporter — 24 heures / 24, 7 jours / 7, bref de l'atteindre en permanence depuis l'évolution constante des réseaux sociaux. La personne qui n'arrive pas à se défendre physiquement et socialement se voit de plus en plus isolé et n'arrive pas à se confier aux adultes, pas toujours concernés ou mal renseignés sur le harcèlement.
Et il y en a même qui se suicident à cause de ça. Pas que des collégiens ou des lycéens, mais aussi des adultes qui peuvent aussi se faire harceler au travail — les femmes, surtout. Rien que de ça, et les articles qui en parlent plus les informations télévisées, ça me donne tout simplement envie de gerber.
Sérieusement, est-ce que les gens réfléchissent deux secondes avant de se comporter de cette manière ? Réalisent-ils seulement qu'ils détruisent la vie des autres, peuvent même avoir la mort de quelqu'un sur la conscience ?
Si peu de harceleurs se remettent en question et voient l'horreur de ce qu'ils ont fait, une grande majorité, en revanche, n'assument pas du tout leur responsabilité. Même, ils sont fiers que la victime en face d'eux souffre, et ça flatte leur ego de l'avoir sous la coupe.
Moi, j'ai vraiment envie de leur casser la figure, à ces harceleurs qui se croient tout permis ! Qui sont-ils pour bousiller la vie des gens comme ils le font ? Qu'est-ce que les victimes leur ont fait pour subir leur haine, pour que ceux qui se croient tout permis rejettent la faute sur elles en essayant de s'en tirer ? Pourquoi commettent-ils un délit aussi grave pour des petits détails ?☆
Quand je me rends compte de l'ampleur que ça prend, j'ai des crampes à l'estomac et je pense à Actarus. Ça ne m'est jamais arrivé, le harcèlement, mais j'espère sincèrement que cela ne m'arrivera jamais. Et Actarus non plus. Je ne veux pas qu'il connaisse ce sort humiliant, plus tard.
Il faudra donc que je le surveille de près et le coache dans un premier temps, quand il commencera à s'intéresser à Facebook-Instagram-Twitter, lui donner des conseils en quelque sorte. Tout comme maman l'a fait avec moi. Oui, il vaudrait mieux que je m'en charge, car, évidemment, on ne sait jamais sur qui on peut tomber.
D'où la raison pour laquelle je VÉRIFIE TOUJOURS les profils Facebook, les photos de profil et les infos personnelles des gens que je connais, que je m'assure que ce sont bien elles avant d'accepter. Ce qui fait que je n'ai pas beaucoup d'amis sur les réseaux sociaux.
Tous ceux et toutes celles qui ont 400, 500 ou 1 000 "amis" Facebook, c'est du grand n'importe quoi. Combien viendront vous porter secours là où vous aurez le plus besoin d'eux ? À votre avis ? Même moi, je ne parierai pas là-dessus. Et, pour être honnête avec toi, cher Journal, face à une débilité pareille, je préfère encore être seule que mal accompagnée.☆
Non, mais Internet, les réseaux sociaux, c'est très bien dans le sens où il faut savoir poser des limites et respecter les autres, et on vous le rendra bien. Malheureusement, avec tous les inconvénients cités plus tôt, ça ne donne même pas envie. J'ai même la nette impression que, contrairement à l'époque des parents, des grands-parents et des arrière-grands-parents (et même avant), avec l'apparition massive des écrans et d'Internet, les gens deviennent plus superficiels qu'à l'époque précédente.
Je ne vois pas du tout l'intérêt de poster des photos de moi faisant du surf ou la débile avec mes amis, ou mettre une photo de profil retouchée sur les réseaux sociaux. Si c'est pour recevoir des crasses par-derrière, non merci, très peu pour moi ! Je l'ai testé une fois... et je n'ai jamais oublié cette leçon de vie aussi traumatisante qu'humiliante.
Pour conclure cette parenthèse, je ne vais pas publier des photos seulement pour faire plaisir aux autres — je me fais plaisir d'abord. Et ce ne sont pas des petits imbéciles qui m'apprendront quoi faire, et les bonnes manières !
Je suis désolée pour ce flot de colère et d'amertume, cher Journal (sans compter le fait que mon poignet me fait sérieusement mal), mais j'en avais grand besoin !
Mon portable vibre. C'est Marion : elle propose d'aller faire une promenade à travers Cheverny, et en-dehors de la ville, histoire de prendre un peu l'air. Ça tombe bien, j'avais justement envie d'en faire une. On se parlera un peu plus tard, mon cher Journal !
Love 💖💖💖💖💖💖💖💖💖💖💖💖Félicia
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𝐿𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙 𝑖𝑛𝑡𝑖𝑚𝑒 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑣𝑎𝑖𝑛𝑒
Roman pour Adolescents« Félicia Starling est une collégienne sans problèmes. Elle a ses amis, ses amours, ses emmerdes... comme tout le monde ! Afin de faire passer le temps, elle écrit ses journées dans son journal intime. Page par page, on découvre une adolescente comm...