Chapitre 60

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Cassandre

Comment en sommes-nous arrivés là?

Cette journée qui était partie pour se terminée sur une excellente note n'en prend plus du tout la tournure.

Comme par automatisme, je pose ma main sur mon ventre en signe de protection.

Mon Dieu par pitié qu'il n'arrive rien à mon bébé.

Oui je suis enceinte, et j'en ai bien conscience. Après tout je n'en suis pas à ma première grossesse et j'ai pu reconnaître les signes.

Mais ce que je voulais par dessus tout, c'était l'annoncer de la meilleure des façons possible au père. Je voulais que tout soit parfait cette fois-ci et je comptais annoncer ma grossesse à l'homme que j'aime autour d'un excellent dîner.

Mais le sort semble s'acharner sur notre couple et Dylan risque de ne jamais être au courant de ma grossesse.

Une partie au fond de moi sait que l'homme en face de moi finira par me tirer dessus, il suffit de voir cette haine qu'il a dans les yeux pour le comprendre. Alors m'étant résignée à ce fait, je tourne mon regard en direction de Dylan et ne le quitte plus des yeux. Cette partie de moi sait que je vis mes derniers instants et la dernière chose que je voudrais voir est son beau visage. J'aurais aimée que les jumeaux soient présents également mais j'ai aussi conscience du fait que pour leur sécurité, il est préférable qu'ils ne se retrouvent pas dans cet endroit.

- Alors Reed, qu'est-ce que ça fait de se retrouver dans cette situation ?

La voix d'Arthur me parvient mais je refuse de tourner la tête. Tout ce que je désire en ce moment c'est mémoriser chacun des traits de mon petit ami afin de les emporter avec moi.

Mais cette impuissance que je lis sur le visage de Dylan est atroce à endurer alors faisant fi de mes propres peurs, je tente de l'apaiser.

- Regarde-moi mon amour. Lui dis-je doucement.

Ce dernier tourne le visage vers moi et une larme que j'avais réussi à contenir jusque là roule le long de ma joue pour s'échouer sur le bitume du parking lorsque je découvre autant de détresse et de colère dans l'expression de Dylan.

Pourquoi suis-je aussi maudite?

Pour une fois que la chance me souriait et que je connaissais enfin ce que ça faisait d'être réellement heureuse, j'avais enfin une vraie famille, un petit ami, deux enfants et un autre en chemin, un frère, une belle sœur et une nièce. La solitude que je ressentais depuis la mort de mes parents était enfin un lointain souvenir.

Mais apparemment tout le monde n'a pas droit au bonheur et j'en fais partie.

Au moins j'aurais connu ce que ça faisait d'être comblée pendant une courte période. 

- Tout va bien se passer je te le promet. Poursuis-je.

Je sais que c'est faux, lui aussi le sait. Même Karen et son père qui sont tous aussi terrorisés savent que rien ne va bien se passer.

- Arthur baisse ton arme et qu'on discute. Tente Dylan en espérant que l'homme armé aille dans le même sens que lui mais cela est perdu d'avance.

- Jamais je ne baisserais cette arme. Je vais tirer sur ta princesse Reed. Je le ferai d'une minute à l'autre mais si tu veux discuter je n'y voit aucune objection.

- S'il te plaît pointe l'arme sur moi et laisse partir les autres.

Les yeux toujours larmoyants, je regarde Dylan et ne peux empêcher mon cœur de se gonfler d'amour pour lui.

Nuit de transgressionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant