𝐏𝐀𝐑𝐀 𝐒𝐈𝐄𝐌𝐏𝐑𝐄 // 𝐇𝐁 [𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]

8.

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23 avril 2017, Londres.

J'avais décidé d'emmener Soledad dans un restaurant mexicain, situé en banlieue de la capitale. Je connaissais le responsable, c'était un lieu que j'avais l'habitude de fréquenter. Il nous avait réservé une table dans un coin du restaurant pour éviter d'être dérangé. Une grande télévision diffusant des clips vidéos de musique latine, était accrochée au mur. Le bruit de la cuisson des aliments se faisait entendre dans toute la salle, et les employés communiquaient en espagnol.

« C'est sympa ici, on se croirait vraiment au Mexique ! » Dit Soledad en s'installant sur sa chaise.

« Ouais c'est vrai, c'est pour ça que j'aime autant venir ici. Je me sens comme à la maison. »

« J'imagine. »

Je regardais la carte qui se trouvait sous mes yeux, et Soledad fit de même. Je venais à peine de lire les principaux plats du restaurant, que j'avais déjà l'eau à la bouche.

« Tu prends quoi toi ? » Demandais-je.

« Ça te dis de partager l'assiette de 16 quesadillas ? Ça fait une éternité que j'en ai pas mangé. » Répondit-elle en se frottant les mains.

Je regardais la garniture du plats. En effet, ces galettes de tortillas aux œufs brouillés, aux légumes et à la viande me donnait clairement envie.

« Aller je te suis. » Dis-je.

Un des serveurs venait prendre notre commande en note avant de retourner en cuisine. C'était le moment que je détestais le plus : attendre que le fameux repas arrive. J'étais du genre à avoir un appétit très ouvert, et quand mon ventre criait famine, il fallait que j'assouvisse ses besoins rapidement. Soledad avait l'air d'avoir faim aussi, à la manière dont elle grignotait déjà le pain qui était posé sur la table.

« Calme toi tu vas manger la naine. » Lançais-je pour la taquiner.

« Tu peux parler, je sais déjà que tu t'impatientes morfal. »

Sa remarque me fit rire, elle avait raison. Mon estomac ne cessait de gargouiller depuis tout à l'heure. Elle continuait de grignoter son pain, tandis que je me concentrais sur elle. Il fallait que j'entame la fameuse discussion.

« Qu'est-ce que t'avais aujourd'hui So' ? T'étais bien ce matin et après t'as changé d'humeur d'un coup. C'est forcément à cause de quelque chose. »

Elle baissa la tête. C'était compliqué pour elle de dire ce qu'elle avait sur le cœur, mais j'estimais que je méritais un minimum d'explication.

« Enfaite...J'ai l'impression que depuis quelque temps, tu m'échappes. » Dit-elle la tête toujours baissée.

Je ne disais rien, sachant que ça aller l'inciter à continuer. Je devinais que le problème ne datait pas que d'aujourd'hui.

« Tu me racontes plus rien, ce qu'il se passe dans ta vie, tes fréquentations. Je sais que tu vois Andréa régulièrement. M'en parler ne t'as même pas traversé l'esprit ? Je suis ta meilleure amie Héctor, on a toujours eu l'habitude de se confier l'un à l'autre. »

Cette fois ci, elle m'avait regardé droit dans les yeux. J'avais pu voir beaucoup d'incompréhension dans son regard, avec une once de tristesse. J'étais assez loin de me douter que ça l'atteignait autant. Je devais avouer que ses derniers jours, j'avais passé tout mon temps libre avec Andréa. Je me sentais bien à ses côté, et j'apprenais petit à petit à encore plus la connaître. Je devais également admettre qu'a certains moments, il avait été possible que Soledad ai été mise de côté. Ce qui était bien sûr, ma dernière volonté. En y repensant, je ne m'en étais pas vraiment rendu compte jusqu'à maintenant.