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25 août 2017, Eden Lake, Londres.

J'avais pu poursuivre le reste de la semaine avec l'esprit tranquille quand ma mère m'avait appelé pour m'assurer que sa discussion avec mon père s'était bien passé. Ça avait été dur pour elle de lui dire qu'elle ne voulait plus avoir un quelconque contact avec lui, il avait respecté son choix bien qu'il avait quand même tenter de lui faire changer d'avis. Intérieurement, je savais que ma mère avait un tempérament assez ferme quand elle était vraiment excédé par une situation, et je savais aussi qu'elle pouvait prendre des décisions sur le coup de l'énervement sans vraiment réfléchir. Elle avait aussi un grand cœur et un côté très compatissant, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne change peut être d'avis. Mon père avait été le seul homme qu'elle avait connu, elle m'avait avoué qu'elle le portait toujours dans son cœur ce qui ne m'avait pas surpris. Pour l'instant, il en était ainsi, chacun faisait sa vie de son côté en attendant sûrement un changement.

Je profitais de ce week-end en compagnie de mes meilleurs amis, savourant les derniers moments d'Alex dans l'équipe. Au programme de cette fin de semaine, on avait décidé de faire du camping sauvage dans l'immense forêt du Lac Eden, on avait déjà passé une nuit et un jour sur les lieux, entre nous et sans nos compagnes. Ça nous faisait toujours le plus grand bien de se retrouver ensemble sans présence féminine, bien qu'à chaque fois que j'étais loin de Soledad, elle me manquait profondément. On se promenait depuis déjà une bonne demi heure sur les colines qui bordaient le lac. Certains point de vus étaient magnifiques, les immenses sapins qui ornaient la forêt, toutes cette verdures rendaient le paysage merveilleux. On se sentait obligé de s'arrêter pour prendre quelques clichés pour en garder un souvenir.

« Shkodran prend nous en tof s'te plaît ! » Proposa Alexis en se positionnant face à la vue.

« T'es sérieux mec et si j'ai envie d'être sur la photo on fait comment ? » Rétorqua-t-il.

On rit face au ton qu'il venait d'utiliser.

« Et vas-y vous prenez pas la tête, met le minuteur Sánchez. » Proposa Alexandre.

Il positionna son téléphone entre deux rochers avant de vite se diriger vers le groupe qui prenait déjà la pause, dont moi. Le décompte était lancé, et quand la dernière seconde s'afficha, Chamberlain se mit à hurler ce qui nous fit sursauter et rire par la même occasion. On pouvait jamais être sérieux le temps d'une seconde. En regardant la photo, les remarques et les vannes s'intensifièrent tellement nos têtes laissaient à désirer. Granit avait fini sur le sol, écrasé par Reiss qui grimaçait. Alexis et Nacho me tenaient par les épaules, j'avais un air étonné dû au cri qui m'avait surpris.

« Non mais Mesut on dirait que tu t'es pris une porte vitrée c'est abusé ! » S'exclama Théo.

« C'est toi qui parle, ça ce voit tu te chies dessus sur la photo tellement t'as flippé ! »

Nous continuions de nous chamailler tout en continuant notre vadrouille vers un lieu inconnu. On avait finalement décidé de redescendre vers le lac, pour poser nos tentes près de ce dernier. Dormir dans les colines était assez risqué, les bêtes sauvages vivaient en hauteur et sans vouloir passer pour des peureux, on avait préféré passer la nuit en bordure d'eau. L'inconvénient c'était que les moustiques allaient se faire un plaisir à savourer notre sang. J'aidais Alex a installé sa tente jetable, enterrants quelques piques dans la terre pour la stabiliser. Les autres s'amusaient à se pousser dans l'eau, mais je n'avais pas la tête à être éclaboussée et à finir trempé. Ça faisait trois jours que je n'avais pas vu Soledad, nos emplois du temps étaient très chargés. J'étais très pris par les entraînements et de son côté, elle préparait sa rentrée avec certains collègues de sa classe, de plus, elle avait repris le travail à la librairie de Picadilly Circus. Je commençais vraiment à ressentir comme un creux au niveau de mon cœur ce qui devenait très désagréable au fil des jours. Ce sentiment m'effrayais et j'étais très loin d'y être habitué.

𝐏𝐀𝐑𝐀 𝐒𝐈𝐄𝐌𝐏𝐑𝐄 // 𝐇𝐁 [𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant