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17 août 2017, Barcelone.

Après le départ de Kieran la veille, Soledad et moi avions pris le premier vol pour Barcelone, sans hésiter une seule seconde. On s'était rendu à la Villa Verde où notre comité d'accueil habituel nous attendait. Gisela ma tante et Daniela la grande sœur de Soledad nous avaient préparé de très bonne tapas dès notre arrivé. Maribel était également présente, elles avaient été très ravies de voir que nous étions enfin en couple. Elles nous avaient gratifié de compliments et nous avaient souhaité le meilleur.

C'était dans le courant de l'après midi qu'on s'était retrouvé à trois, ma mère, Soledad et moi. Bien que ma tante et d'autre membre de la famille avait été présents pour la soutenir dans cette épreuve, je pensais être la meilleure personne pour l'épauler un peu plus. J'étais son fils, c'était avec moi qu'elle avait traversé tout ça à l'époque, et j'en avais beaucoup souffert également. J'étais le mieux placé pour comprendre sa douleur et savoir ce qu'elle ressentait vraiment. On était installé dans le salon, et depuis ce matin, tous les volets ainsi que les fenêtres étaient fermés. La climatisation était allumé, aucun rayon de soleil ne devait réchauffer les pièces. L'été en Espagne, les gens sortait très tôt le matin et en fin de journée. Dans l'après midi, la chaleur était telle qu'il était très difficile de rester à l'extérieur. Rien avoir avec le climat en Angleterre. Soledad faisait une sieste sur l'un des canapés, le voyage l'avait beaucoup fatigué.

« Je pensais vraiment qu'il allait se dégonfler et jamais venir te voir. » Commençais-je.

Ma mère était assise sur le sofa, à ma remarque, elle haussa les épaules en fuyant mon regard. Le sien regardait le vide, comme si elle se remémorait la scène dans sa tête.

« Il n'a pas changé d'un brun bizarrement.. » Souffla-t-elle.

Elle prit une grande inspiration avant d'ajouter :

« Il était assez tard quand il est passé, j'étais tellement surprise de le voir quand j'ai ouvert la porte que je n'ai même pas bougé pendant plusieurs seconde avant qu'il ne prenne la parole. »

« Il t'a dit quoi ? » Demandais-je.

Ses yeux commencèrent à s'embuer, je serrais la mâchoire ne voulant pas la voir pleurer. Ça faisait tellement longtemps que je ne l'avait pas vu dans cette état. Cela me rappeler des mauvais souvenirs que j'avais tenté de chasser de mon esprit, mais c'était loin d'être évident. Moi qui avait commencé à avoir une autre vision de mon père, le simple fait de savoir qu'il la mettait dans un état comme celui ci faisait monter une rage en moi. J'aurais tellement du m'y attendre. Elle renifla un peu, en retenant un sanglot et des larmes qui menaçaient de couler.

« Il m'a dit : C'est moi Irene. »

Ce que je redoutais arriva. Elle se mit à pleurer en enfouissant sa tête dans ses mains. Elle tentait de ne pas trop faire de bruit pour ne pas réveiller Soledad. Je n'hésitais pas une seconde avant de venir la prendre dans mes bras. Ce que je constatais c'était qu'il m'avait dit la même chose quand on s'était revu. De toute façon, qu'est-ce qu'il pouvait dire d'autre ?

« Arrête de pleurer pour lui mama s'te plait.. » Dis-je en l'étreignant un peu plus fort.

« Mais c'est dur Héctor.. » Répondit-elle entre deux sanglots.

𝐏𝐀𝐑𝐀 𝐒𝐈𝐄𝐌𝐏𝐑𝐄 // 𝐇𝐁 [𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant