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27 mai 2017, stade de Wembley, FA Cup final.

Je regardais la petite gourmette en or, avant de prendre un grand souffle et de la ranger dans mes affaires. J'ignorais si Soledad serait présente pour ce jour spécial. Un jour de final, où seul une équipe sortira vainqueur de cette compétition. Sa présence m'était indispensable, elle n'avait jamais manqué un match important depuis que j'étais devenu footballeur professionnel. J'avais arrêté de l'appeler et de chercher à la croiser depuis quelques jours, je ne voulais plus forcer. Si elle ne voulait pas me voir c'était son choix, et je devais le respecter. Le moment était venu pour nous de faire notre entrée sur le stade, avec l'équipe de Chelsea juste à côté de la notre, en fil indienne. Un silence régnait dans les deux camps. Les joueurs semblaient concentrés, d'autres priaient ou continuaient de s'échauffer en sautillant sur place. On s'applaudissait ensuite, avant de faire nos premiers pas sur la pelouse, histoire de s'encourager. Je touchais le sol, puis en me redressant, je mimais un signe de croix en regardant le ciel. Je souhaitais que dieu me protège et puisse nous offrir la victoire de cette compétition. Une vague d'excitation s'empara des supporters, nous étions accueillis par des cris et des applaudissements. Les deux emblèmes de nos équipes respectives sous forme de drapeaux géants étaient positionnés sur le stade. En nous alignant, je regardais vers les gradins réservés aux familles : Ma mère, Rosa ainsi qu'Andréa s'y trouvaient. Elles avaient l'air stressée et à la fois excitée. Je continuais ma contemplation en remarquant l'absence de Soledad. Mon moral chuta davantage sans que je ne puisse le contrôler. J'essayais de faire bonne figure tandis que nous commencions à saluer l'équipe technique ainsi que l'arbitre. Les joueurs de Chelsea suivirent le mouvement, on se donnait une simple poignée de main avec un regard, ou quelques mots encourageants. Je regardais un instant vers le sol, puis en relevant les yeux, je vis une silhouette arriver dans les gradins. Soledad était la. Elle se tenait debout, les yeux braqués sur moi, le regard sérieux. Elle restait immobile, sans même cligné de l'œil. Une vague de soulagement me submergea pendant que je la fixais également. Je la distinguais très bien parmi la foule en délire, c'était la seule qui ne bougeait pas. J'en oubliais de saluer David Luiz, tellement sa présence venait de faire naître en moi une joie intense. Je m'excusais de mon absence soudaine, en lui tendant la main, sous un léger rire de sa part. Je me concentrais à nouveau sur elle, tout en allant me placer sur le terrain. Était-elle en train de sourire ?

« Oh Héctor tu regardes qui comme ça ? » Cria Théo à travers l'euphorie des supporters.

« Soledad est venue. » Répondis-je niaisement.

Il se mit en à rire en secouant la tête. Sa simple présence me donnait l'adrénaline dont je manquais ces derniers jours. Ma détermination se faisait plus grande, j'avais clairement la rage de vaincre. Je prenais un grand souffle avant de regarder une dernier fois vers les gradins et d'envoyer un baiser de la main vers mes proches. Chelsea allait manger la pelouse cette année.

*****

Arsène venait de nous remonter les bretelles, tandis que nous entamions la deuxième partie du match. Malgré le but d'Alexis à la 4ème minutes, notre entraîneur nous mettait la pression pour qu'on évite de laisser l'opportunité à Chelsea d'égaliser. Je restais concentré sur le jeu et suivais le ballon de très près. Nos adversaires étaient remontés à bloque, je pouvais ressentir une nette amélioration de leurs part après cette mi temps. Ils étaient clairement déterminés, tout comme nous d'ailleurs. J'essayais de faire du mieux que je pouvais pour défendre, je remarquais que les joueurs de Chelsea étaient très rapide dans leurs passes, ce qui compliquait davantage ma défense. Mais je ne lâchais rien. Après l'expulsion de Victor Moses pour simulation à notre plus grande joie, le match reprenait de plus belle. Malgré nos efforts et notre nette domination, Diego Costa égalisait à la 76ème minutes. Leurs supporters hurlaient de joies, pendant que du côté d'Arsenal, la déception se lisaient sur le visage de nos fans. Et ils n'étaient pas les seuls à être déçus : nous l'étions également. On avait donné corps et âmes pour nous éviter cette égalisation, et malgré tout, ils avaient réussis. On ne se laissaient quand même pas abattre pour autant, il avait d'ailleurs fallut trois minutes de plus pour qu'Aaron Ramsey nous redonne l'avantage, grâce à une passe décisive d'Olivier. Notre déception soudaine fut rapidement remplacé par une vague de joie intense tandis que nous célébrions ce but avec nos supporters. J'allais vers Aaron pour l'enlacer, suivis de près par les autres membres de l'équipe qui l'étreignaient aussi. Il nous restait seulement un quart d'heure de jeu pour pouvoir tenir ce score, et peut être voir la victoire nous sourire enfin.

𝐏𝐀𝐑𝐀 𝐒𝐈𝐄𝐌𝐏𝐑𝐄 // 𝐇𝐁 [𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant