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11 mars 2017, Londres jour de match.

Sur le stade régnait un silence de plomb. Arsène dévisageait l'équipe avec un regard noir, les bras croisés dans le dos, faisant les cents pas. En réalité, je savais très bien la raison de son humeur. Pas loin de moi étaient assis Shkodran, Alexis, Mesut, Olivier, et tout les autres qui étaient là, la nuit dernière. On essayait de se faire tout petit en évitant au maximum de croiser le regard d'Arsène, même si c'était peine perdu.

« J'ai appris pour votre petite escapade de l'autre soir, ça sert à rien de baisser la tête. » Commença-t-il.

J'avalais difficilement ma salive, redoutant la suite de ses propos.

« Vous êtes libre de faire ce que vous voulez ça c'est sûr. Je suis loin d'être votre père, vous êtes jeune c'est normal d'aller faire la fête de temps en temps. »

Il continuait à faire les cents pas, tout en nous défiant du regard.

« Mais vous savez aussi que j'interdis formellement ce genre de comportement en période de compétition. » Il venait de se stopper net face à nous.

Arsène avait tendance à être très effrayant, surtout dans les moments où il utilisait un ton calme pour nous expliquer les choses qui lui déplaisait. On savait qu'à un moment donné, ses nerfs aller lâcher et que la sentence aller être lourde. Aucun de nous n'osait se justifier, on savait tous dans le fond qu'on avait merdé.

« Ce comportement peut nuire à l'image de l'équipe, c'est ce que vous représentez bordel ! » Cria-t-il soudainement.

Il baissa la tête un moment, souffla un bon coup avant de la relever en ajoutant :

« Je ne tolérerai plus ça. Plus jamais, est-ce que c'est bien compris ? Et je m'adresse aux personnes concernés. » Dit-il sur un ton menaçant.

Sans hésiter une seul seconde, on répondait à l'affirmatif, ne voulant pas l'énerver encore plus qu'il ne l'était déjà.

« Et une dernière chose, Chamberlain tu loupes encore une fois l'entraînement sans raison valable, tu prends un aller simple pour la sortie. Je te vires. »

Ce dernier hocha la tête sans rien ajouter de plus. Le connaissant, je savais qu'il se sentait vraiment mal et que la menace d'Arsène allait le faire cogiter. Il y était aller fort sur ce coup là.

« C'est valable bien sûr pour tout les autres. Bien, passons à autre chose. Le programme d'aujourd'hui va être chargé comme à chaque jour de match. Ce matin, ateliers d'exercices sur tout le terrain suivis de renforcement musculaire. Ensuite à 11 heures trente, vous filerez vous doucher, le bus qui nous emmène à l'Emyrates Stadium débarque à midi tapante. Le premier en retard il bouge pas d'ici, est-ce que c'est compris ? » Termina-t-il.

On répondait une fois de plus positivement à sa question avant de commencer à courir, pour nous échauffer. L'atmosphère dans le groupe était agréable. Certains des gars s'amusaient à se faire des croches pieds ou à se bousculer les uns les autres. Alexis racontaient les anecdotes de notre dernière soirée. Malgré le fait qu'Arsène venait de nous remonter les bretelles, il ne pouvait pas s'empêcher de remettre le sujet sur le tapis.

« Franchement les gars, c'était mythique ce soir là, voir Nelson sur la piste se déchaîner ça resteras gravé dans les mémoires. » Dit-il en ébouriffant les cheveux de ce dernier.

𝐏𝐀𝐑𝐀 𝐒𝐈𝐄𝐌𝐏𝐑𝐄 // 𝐇𝐁 [𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant