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26 juillet 2017, Londres.

J'attendais patiemment l'arrivée de mon père, assis sur l'un des banc de l'Hyde Park comme c'était prévu. C'était le même lieu que la veille quand je l'avais revu pour la première fois. Andréa nous avait bien servis d'intermédiaire, malgré le fait que je l'avait bien envoyé paître. Je me disais même que j'y étais peut être allé un peu trop fort, et qu'elle avait dû vraiment être blessé par mon attitude. Elle avait voulu sûrement bien faire les choses, faire revenir mon géniteur dans ma vie, pour me faire plaisir et qu'on reprenne un certain contact, mais en réalité, c'était tout le contraire. Ça m'avait mis dans une rage folle. Soledad m'avait sermonné au réveil, me disant qu'elle ne voulait plus que je lui cache quoi que ce soit concernant Andréa, au risque de perdre la confiance qu'elle avait envers moi. Chose que je comprenais totalement, j'avais pris le temps de la rassurer, lui promettant d'être toujours honnête avec elle.

Je fus extirpé de mes pensées en voyant une paire de santiag apparaître devant mes yeux. J'avais la tête baissée depuis plusieurs minutes, je relevai celle ci et vis mon père, il me regardait avec toujours autant d'appréhension que la veille. Mais cette fois ci, je n'étais pas d'humeur à déverser ma haine sur lui, il fallait que j'agisse en adulte du haut de mes 22 ans, je n'étais plus un ado. J'avais besoin de réponses à certaines des questions que je m'étais toujours posé depuis sa disparition.

« Salut. » Dis-je en espagnol, pour faciliter notre prochaine conversation.

« Salut Héctor. »

Entendre mon nom dans sa bouche me faisait tout drôle. Ma mère m'avait dit une fois que c'était lui qui avait décidé de m'appeler ainsi.

« Je, je vais pas m'éterniser ici, j'ai un tournoi important dans 3 jours et il faut que je me rende à mon entraînement dans pas longtemps, mais bien sûr, j'ai quand même des questions à te poser, et je veux que tu y réponde sincèrement. » Commençais-je.

« Je t'écoutes, mais je sais déjà d'avance ce que tu vas me demander, je suis prêt à tout te dire. »

« Bien, pourquoi t'es parti ? La seule chose que tu nous a laissé, c'est une putain de lettre où tu nous disais juste que tu partais et que c'était pas la peine qu'on te cherche. On pensait que tu plaisantais, mais non. Je suis désolé de te craché ça à la gueule, mais je te considère comme un lâche, le pire des lâches. »

Il sourit faiblement en baissant la tête, un sourire triste.

« T'excuse pas, tu as totalement raison de toute façon.. » Dit-il d'une voix roque.

Il avait le look typique des chanteurs de flamenco : des cheveux longs légèrement grisonnants couvert par un chapeau de paille, une vieille chemise à carreaux ainsi qu'un jean délavé, et bien sûr, des santiags. Il sortit une cigarette de sa poche avant de l'allumer et de tirer dessus.

« Je suis parti, parce que je supportais plus de vous voir souffrir à cause de moi. Ta mère pleurait matin et soir, et malgré ça, j'arrivais pas à arrêter, mon problème d'alcoolisme et mon addiction aux jeux de hasards. Ça me bouffait de l'intérieur. » Expliqua-t-il la gorge serrée.

Je m'attendais à cette réponse, mais je n'arrivais quand même pas à comprendre. Ma mère faisait tout pour l'aider, et elle en aurait fait encore plus si il n'était pas parti. Et ça il le savait, c'était juste qu'il était trop faible à l'époque pour tout lâcher, il n'y avait que l'alcool et les jeux qui comptaient pour lui. Son explication ne tenait pas la route pour moi.

𝐏𝐀𝐑𝐀 𝐒𝐈𝐄𝐌𝐏𝐑𝐄 // 𝐇𝐁 [𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant