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9 Mars 2017, Londres.

Le bruit strident du coup de souffler vint me sortir subitement de mes pensées les plus farfelues, marquant la fin de l'entraînement. Depuis notre sélection pour les quarts de final de la FA cup, Arsène notre entraîneur était de plus en plus exécrable. Il avait pour habitude de nous ménager quand un match important se préparait, histoire de garder notre énergie pour le jour J. Mais ces derniers temps, c'était tout le contraire. Un silence de mort s'installait sur le chemin des vestiaires, seul nos respirations encore haletantes se faisaient entendre. Je m'affalais littéralement sur le premier banc que je croisais, attendant qu'une douche se libère.

« Vu vos têtes, j'imagine que pour ce soir c'est mort du coup ? » Demanda Giroud, brisant le silence.

« La vérité frère je te garantie rien, j'suis lessivé j'sais pas ce qui lui a pété a Arsène aujourd'hui mais j'suis mort. » Répondit Nelson.

« Ok je vois, Mustafi ? »

« Je suis mort aussi mais tu sais que rien ne m'arrête je suis de la partie. » Répondit ce dernier.

« C'est cool, Bellerín ? »

« C'est pas sûr mais je te laisse un message avant ce soir pour valider. » Dis-je en me soulevant lourdement du banc.

« Bon les gars dites le moi maintenant si vous êtes plus chaud, faut que j'appelle le pub pour confirmer le nombre qu'on sera. » Dit-il sur un ton agacé.

« Relax Olivier, de sur je viens et je crois que Walcott est chaud aussi. » Balança Sánchez qui venait d'arriver dans les vestiaires.

« Ça va le faire alors, les autres je vous laisse jusqu'à 21 heures pour vous prononcez bande de lâche. »

Les rires des concernés se faisaient entendre dans la pièce après sa remarque, dont le miens. Je me levais avec difficultés du banc en me dirigeant vers les douches, boitant déjà dû à mes courbatures. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ces douleurs. L'eau chaude détendait un peu plus mes muscles endoloris par cette entraînement rude. En sortant, j'enfilais un simple joggings gris et un sweat assorti. D'autres joueurs prenaient déjà la direction de la sortis en discutant les uns avec les autres. J'étais suivis de près pars Özil qui ne tarda pas à arriver à ma hauteur.

« Qu'est-ce qu'il t'arrive Bellerín, on t'entend pas depuis tout à l'heure je t'ai connu plus joyeux. » Dit-il en me tapotant l'épaule.

En effet, j'étais du genre à toujours être de bonne humeur, à balancer des blagues et à détendre l'atmosphère quand certaines tensions se sentaient dans l'équipe. J'étais clairement considéré comme le petit jeune insouciant du groupe que certains joueurs plus âgés prenaient sous leurs ailes, tout comme Özil par exemple. On avait été transféré à Arsenal pendant la même période en 2013, j'avais seulement 18 ans. Depuis, nous avions vécu les pires défaites comme les plus belles victoires de notre équipe. Il m'a toujours épaulé dans les entraînements, m'a canalisé quand il le fallait et m'a énormément soutenu les fois ou j'ai été dispensé sur plusieurs rencontres à cause d'une blessure au dos et à la tête. Un mois était passé depuis cette incidents et ça faisait seulement deux semaines que j'avais pu reprendre les matchs et les entraînements. Mon humeur maussade était du à ça. Le risque de récidive n'était pas épargné à cent pour-cent, mes douleurs musculaires d'aujourd'hui me l'avaient bien fait comprendre. J'espérais être en forme le jour J pour ne pas décevoir l'équipe et Arsène.

« J'suis chaos c'est tout, même parler je n'ai plus la force t'imagine. » Répondis-je en riant légèrement.

« Je te connais, je sais que t'a peur de pas être à cent pour-cent de tes capacités samedi, mais avec ce que j'ai vu aujourd'hui, t'as pas de soucis à te faire. »

𝐏𝐀𝐑𝐀 𝐒𝐈𝐄𝐌𝐏𝐑𝐄 // 𝐇𝐁 [𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant