E N P A U S E
Un bus. Une carte. Un pays. Six adolescents. Six histoires. Six secrets.
"Mesdemoiselles, messieurs, merci d'attacher vos ceintures. Les turbulences de la vie risqueront de secouer le navire durant quelques années mais, pas de paniqu...
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Max.
- Hey.
- Hey.
La pluie tambourine contre les petites fenêtres du bus, créant un bourdonnement assourdissant en cette heure matinale. Lyse a tenu à nous réveiller tôt, de sorte à être le plus rapidement possible à Toulouse.
En face de moi, relevant ses cheveux en un chignon désordonné découvrant son visage endormi, Sacha baille sans retenue et soupire :
- J'aurais bien dormi un peu plus. Et ce temps de merde me donne envie de regarder Netflix sous un plaid.
- On est en plein mois de Juillet, se moque Charline. Netflix peut bien attendre l'hiver.
- Il n'y a jamais de mauvais moments pour regarder Netflix, fais-je remarquer en versant mes céréales.
- Qui a dit ça ?
- Un grand philosophe.
Les deux jeunes femmes éclatent de rire et la discussion dérive sur le programme de la journée.
- Vous pensez que la course d'orientation va être maintenue avec cette météo ? nous interroge Nicolas en croquant dans sa tartine.
- Ça peut s'arranger dans la journée, rétorque froidement Charline.
Je lève les yeux au ciel face à son attitude mais ne fais aucune remarque, sentant le regard insistant de Sacha posé sur moi.
- Pas la peine de répondre méchamment, crache le brun.
Et voilà. C'est reparti.
- Pardon ? C'est à moi que tu parles comme ça ?
- Ouais. Je peux savoir ce que tu as contre moi ?
- Je vais me préparer, soupire Charline en saisissant les roues de son fauteuil.
- C'est ça, fuis la discussion !
- Crétin !
Nicolas s'apprête à renchérir mais nous le faisons taire avant qu'il n'empire la situation. Depuis hier après-midi, tous deux sont insupportables et n'arrêtent pas de se chamailler pour des futilités.
- Sérieux, je n'en peux plus de son arrogance, souffle mon ami en empilant les bols sales.
- Qu'est-ce qu'il se passe entre vous ?
Il hausse mollement des épaules et répond sans grande conviction :
- Rien, rien.
Sacha secoue la tête, visiblement insatisfaite de cette réponse.
- Charline, ne ... Enfin, je ne comprends pas !
- C'est depuis hier, non ? Il s'est passé quelque chose quand vous étiez seuls ? renchéris-je.
