Sherlock
Deux jours. Deux jours que Hakan m'évite de façon délibérée et non dissimulée. Elle refusait déjà de parler à Mycroft, j'ai cru bien faire en l'aidant. Résultat, nous nous sommes séparés également.
Retour au point de départ pour la jeune fille, qui passe maintenant ses cours et ses pauses dans la solitude la plus totale. Il y a bien des curieux, qui viennent vers elle, cherchant des réponses, en quête de nouveaux bruits de couloirs à faire circuler. Elle les rabroue très vite et s'emmure dans le silence dès que cela le lui est permis. Même le clan Selens lui fait des reproches.
Après tout, Leif va mieux, Klaus vient souvent me voir pour discuter de ses recherches, Elizabeth n'a pas eu le droit de rompre ses fiançailles avec mon frère et continuent donc de se fréquenter, malgré qu'ils ne jouent plus délibérément la comédie. C'est comme une prison pour eux, une punition donnée par Lawrence Selens, en quelques sortes. Tout le monde nous a adopté au sein de ce cercle fermé, il n'y a que notre Hakan qui ait fait machine arrière.
Ce midi est un parfait exemple de l'entêtement de la jeune fille. Klaus Reisman a besoin de moi pour parler de son père, il me rejoint donc pour déjeuner, délaissant sa cousine dans un coin, seule. Quand Leif est venu à la cafétéria pour se sustenter à son tour, toujours un peu plus tard que nous, il a pris sa sœur en pitié, allant vers elle pour manger. Son acharnement à être en froid est ridicule.
Soit... Nous parlons de l'oncle David avec Klaus, éclaircissant quelques pistes. Ce garçon est loin d'être stupide, mais il ne pense pas à tout en même temps, ce qui le freine beaucoup pour diriger ses propres recherches. Je lance un regard vers Hakan, je comprends mieux pourquoi son père insiste pour la former si vite. Il a essayé avec Klaus, mais il manque un petit quelque chose. Ce don de pouvoir effectuer plusieurs tâches en même temps tout en ayant l'autorité nécessaire pour être à la tête de Selens Incorporation. Ce don, Hakan l'a, c'est indéniable.
– Sherlock ?
Je tourne à nouveau ma tête vers Klaus, il me sort de mes pensées. Hakan n'a même pas remarqué que je la fixais tout ce temps... Ou elle m'a ignoré volontairement, c'est plus que probable.
– Navré, je m'excuse. Je réfléchissais...
– C'est rien, dit Klaus. Mais dis-moi si je peux faire quelque chose pour arranger la situation. Tu sais... Entre Hakan et toi.
– Pourquoi tu chercherais à arranger les choses ?
– D'abord, pour te remercier. Ensuite, parce que ma cousine dépérit. Elle n'en a pas l'air ainsi, mais une fois à la maison, elle nous fait payer son mal-être. Elle pique de ces colères ! Avant, on attendait que l'orage passe, on faisait preuve de patience avec son tempérament de feu, c'était habituel. Là, c'est de pire en pire : dès qu'on fait le moindre pas de travers, elle devient folle.
– Je ne suis pas responsable de ses sautes d'humeur, fais-je impassible.
– Indirectement, si ! tranche le garçon.
– Elle refuse même de me regarder ! je le rabroue. John a essayé de lui parler, mais ça n'a rien changé.
Je peux me maîtriser sans le moindre souci, je peux paraître calme et posé en tout temps. Malheureusement, il s'agit de Hakan et, sans savoir pourquoi, quand il est question de la jeune fille au regard d'acier, ma frustration est visible.
– Pareil de notre côté, m'indique Klaus. Personne ne peut lui tenir tête assez longtemps, par même son frère. On a tenté l'expérience hier.
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Les Amis Proscrits
FanfictionRetrouvons Sherlock, Mycroft, John... mais aussi Hakan, Leif et tous les autres personnages fétiches d'« Une colocataire irascible » à l'âge de vingt ans. Dans cet univers particulier, le père d'Hakan est là pour former et diriger au mieux sa progé...
