25. Hak-inésie

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STOP !

Avant de commencer je tiens à signaler qu'en cliquant sur « Publier », je viens de pousser le plus grand rire diabolique de toute ma vie. J'ai jubilé d'une de ces forces !

Allez, nous allons bien voir si vous aviez vu juste.

*

Hakan

Nous partons aujourd'hui. Mycroft, Sherlock et moi-même reprenons le chemin de Londres d'ici quelques heures.

Les derniers jours de vacances, c'est toujours les moments où tu te sens le plus mal. Où tu es sous l'emprise des regrets de quitter les lieux, sous le stress du départ si proche... Et puis, il y a mes propres tourments que je peine à digérer.

Les garçons disent que je deviens taciturne depuis deux jours, mais ce n'est le cas que quand j'ai l'esprit trop occupé. Et là, il est même trop préoccupé.

J'ai réalisé quelque chose. J'ai mis le doigt dessus absolument par hasard, désormais je n'en dors plus. Il a fallu que j'en arrive à l'insomnie pour le reconnaître... et je suis encore dans le déni, me refusant que ce soit possible. Pourquoi ? Parce que cette chose inavouable, sur laquelle je n'ai aucun contrôle, j'en ai peur. Non, en fait, j'en ai peur CAR je n'ai aucun contrôle dessus.

– Hakan, me tire soudain Sherlock de ma torpeur, Tu me dévisages encore !

– Pardon, Sherlock, je réfléchissais.

– Non, tu ne réfléchissais pas, s'oppose-t-il. Tu rêvassais. Tu n'as pas le même regard quand tu réfléchis.

Il me lance un petit sourire en coin. Décidément, ce garçon me connaît beaucoup trop bien.

– Je me demande si tout sera calme à mon retour, fais-je. La maison va me sembler bien différente...

– Tu mens encore, s'offusque-t-il. Arrête !

Je perçois sa frustration, je la ressens jusque dans mon propre corps troublé. Je déteste enfreindre les règles du clan Selens, en particulier celle qui interdit de nous mentir les uns les autres. À force d'y avoir fait des entorses nous nous sommes retrouvés dans des situations compliquées.

Depuis que je me tracasse, ces deux derniers jours, je laisse mon amitié avec le jeune Holmes s'effriter. Je profite à peine de sa compagnie. Il ne me le dit pas, ou pas directement, mais sa façon de me parler si sèchement est un signe de contrariété. Il a commencé ses remarques hier, mais je me suis juste confondue en excuses, prétextant notre départ tout proche comme source de stress. Pourtant je sais comment il est, je suis consciente qu'il me perce à jour simplement en m'observant quelques secondes. Je suis même prête à parier qu'il sait mieux que moi ce que je ressens.

– Sherlock, je relance comme une excuse, tu es le premier ami que j'ai jamais eu. Je ne sais pas trop si c'est comme ça que ça fonctionne, mais on est obligés de tout se dire ?

– Je suppose que non. Est-ce que je te dis tout, moi ?

Sa réponse me surprend tellement que je m'apaise de suite. Au moins, il n'a aucune rancune pour mon comportement laconique. Il descend de l'appui de fenêtre de sa chambre pour me rejoindre sur son lit.

– Mais ce qui te tourmente de la sorte, ajoute mon ami, j'aimerais le savoir.

– Je ne voudrais pas qu'on se tracasse tous les deux, je tranche, ce serait inutile.

– Je vois, soupire-t-il déçu. Je ne vais pas insister, mais si jamais il te venait l'envie de te décharger de ce poids...

Voilà qu'il essaye d'être attentionné et empathique, à présent. Une minute... Il essaye de m'attendrir, là ? C'est que ça marche, en plus !

Les Amis ProscritsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant