F o u r t y - t h r e e

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Il n'a pas dit un mot. Il ne m'a pas lancer un seul regard. Il a fait comme si je n'existait pas. Parceque je n'existe plus pour lui. Ma mère a tenté, en vain, de créer une conversation mais il n'a pas voulu me parler. J'ai fais comme si ça ne me faisait rien mais c'est faux. Ça m'a détruit. Des mois que je suis absent et il ne daigne même pas m'adresser la parole. Il doit réellement me détester. 

Rajoutons à ça la matinée horrible que nous avons passé et on obtient la pire journée du monde. Si ce n'était pas pour la mémoire de ma grand mère, je serai parti. Même mon père à eu du mal à tenir le surplus d'émotions qu'on a subi. Bonnes comme mauvaises. Et ça a commencé dès notre arrivée à l'église.

Ji était resté dans la voiture. Elle m'avait dit que ça ne la regardait pas mais qu'il fallait qu'elle reste proche de moi. Je me sentais un peu mal de devoir y aller sans elle. Mais j'ai tenu bon et j'ai rejoint mon père qui discutait avec des membres éloignés de la famille. Certain m'ont acclamé comme si j'étais le miracle de l'année. D'autres m'ont lancé des regards de pitié, jugeant le "pauvre petit suicidaire" que je suis.

Les funérailles ont commencé quelques minutes après. Maman m'a demandé si je voulais parler mais j'ai refusé. Aller devant tout le monde, parler de la femme qui a contribué à mon éducation alors que j'ai foiré la moitié de ma vie ? Très peu pour moi. Les regards de cette cinquantaine de personnes sur moi risquait d'être la pire chose. Mon père, fils unique de ma grand mère, a fait un discours. Je ne veux même pas y repenser tant c'était émouvant. Je n'avais jamais vu mon père comme ça.

D'autres personnes ont parlé. Beaucoup ont raconté de jolies histoires sur ma mamie et malgré mes larmes j'ai réussi à rire en entendant le récit de ses 400 coups. Au moins sa mémoire ne fut pas bafouée par quelques idiots et je garde les plus beaux souvenirs d'elle. Cependant je n'ai jamais réussi à m'approcher de son cercueil, c'était un peu trop me demander.

Après la cérémonie, il y a eu sorte de réception. Plutôt morbide il faut l'avouer. Je me suis assis dans une coin, regardant tous ces gens parler. Cette fois ci, Ji est venue. Elle faisait un peu tâche, elle avait toujours sa tenue d'infirmière. Ça m'a fait rire quand les gens l'ont mal regardé. Elle ne s'est pas démonté et m'a gardé l'esprit occupé tout le long de la réception. Pas une seule fois mes parents sont venus me voir. Mais Ji était là elle.

Les gens sont peu à peu entrain de partir. Une silhouette s'avance vers nous et je menace de lâcher mon verre sous l'effet de la surprise. Una dans sa robe noir, tient un petit sac entre ses bras. Elle sourit doucement et s'avance un peu plus.

- Salut, dit-elle

Je me lève, encore abasourdi. C'était probablement la dernière personne que je m'attendais à voir ici. Qu'est ce qu'elle peut bien faire là ?

- S-Salut, je réponds un peu troublé. Qu'est ce que tu fais ici ?

- Ta grand mère était ma baby-sitter, tu te souviens ?

- Oh oui oui, bien sûr que je m'en souviens...

- Toutes mes condoléances Jungkook. Je sais qu'elle était importante pour toi.

Oui elle l'était. Comme pour beaucoup de personnes. Ma grand mère était de ses femmes qui durant sa jeunesse, avait offert beaucoup d'elle et de son amour. Sa famille a toujours été la chose la plus importante à ses yeux. Elle nous choyait, moi et mon frère lorsque nous étions petit. C'était la première personne à qui j'ai présenté Jimin. Tous les dimanches, on allait chez elle et on repartait les poches pleines et le ventre tordu d'avoir ri. Jimin l'adorait autant que moi.

- Merci.

- Je suis contente de te revoir. La dernière fois qu'on s'est vu ce n'était pas... glorieux.

- C'est du passé. Je suis content de te voir aussi.

Et c'est vrai. Bien qu'elle m'ait littéralement abandonné, elle contera toujours autant pour moi. C'est une amie précieuse que je ne saurais abandonné. Au même moment ma mère arrive vers nous, me faisant signe qu'il était temps d'y aller. C'était cours mais j'ai probablement autant pleuré que pour Hoseok et Jin. Jimin à raison, les enterrements c'est juste horrible. On y a passé toute la journée et je n'ai plus aucune énergie. 

Je n'ai pas touché mon téléphone de la journée, je n'ai aucune idée de ce qui a bien pu se passer à l'hôpital en mon absence. Mais j'ai fais comprendre à Jimin que je ne voulais parler à personne donc je suppose que je n'aurai aucun message. Je retourne finalement dans la voiture, suivi de Ji. Tout s'est bien passé niveau santé. Je ne me suis pas senti plus fatigué que d'habitude et je n'ai pas eu mal à la tête (ce qui est rare généralement). La cérémonie a été plutôt bruyante mais j'ai écouté mon infirmière donc je me suis mis à l'écart. Sur ce plan la, ma  sortie fut une réussite.

On arrive enfin à la maison et j'ai plus qu'envie de dormir. Ji est allé dans ma chambre avec le sac rouge mais je crois qu'elle n'en ai pas encore ressortie. J'aimerai parler à mon frère mais cette idiot s'est enfermé dans sa chambre.

- Jungkook, mon lapin, il faudrait que tu manges.

- Je n'ai pas faim, je veux juste aller dormir.

- On ne va pas le forcer, dit mon père avant que ma mère puisse répliquer quoi que ce soit.

- Tu devrais aller dire au revoir à ton frère. Il ne sera pas levé quand tu partira.

Ma mère me sourit et m'incite du regard. Elle veut vraiment m'achever. Je ne sais pas si c'est réellement une bonne idée. Au pire des cas il va simplement me renvoyer chier. J'ai plus ou moins pris l'habitude d'être en froid avec lui. Je me décide finalement a y aller et me dirige vers la porte de sa chambre. Je prend une grande inspiration, toque et ouvre. 

Je trouve mon frère, assis sur sa chaise de bureau, jouant avec une petite balle rebondissante. Lorsqu'il voit que c'est moi, il lâche la balle qui vient rouler jusqu'à son lit. Il me lance un regard noir. Il est plus petit que moi en taille et en âge mais quand il me regarde comme ça, il me fait froid dans le dos.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- Je veux juste te parler.

- Pour dire quoi ?

- Euh...Je sais pas vraiment...

- Alors laisses moi.

Il me tourne le dos, ramassant sa balle et retourne s'assoir sur sa chaise. Je ne bouge pas d'un pouce. Ça m'agace. Ça y est je suis énervé. Pourquoi est ce qu'il se comporte comme ça. C'est pas à lui de me faire des réprimandes. Ni à personne d'ailleurs. Je suis conscient de ce que j'ai fais !

- Tu penses que je ne regrette pas ce que j'ai fais ? Tu penses une seule seconde que je ne m'en suis pas voulu ? Putain t'es vraiment qu'un idiot ! Je voulais crever et la seule chose que tu as réussi à faire c'est me détester.

- Je t'ai dis de t'en aller ! Vas t'en ! 

Pendant quelques secondes je le défi du regard avant de claquer la porte de sa chambre et faire demi tour. Bon et bien c'était super. Une belle cohésion familiale. Une sacrée bonne idée, merci maman. Maintenant j'ai les nerfs et mon frère à dos. C'est vraiment le pompom ! Il ne me reste plus qu'à aller dormir et prier pour que la nuit se passe vite.

paper plane ✬ btsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant