"Le 20 février 1833, Paris, Hôtel Faure,
Monsieur,
Après de longues conversations avec vos clients, qui ont employé tous leurs plus justes arguments pour me convaincre de la qualité de votre terroir, j'en ai déduit qu'il n'y avait que vous qui me fourniriez un vin digne de l'événement que nous sommes sur le point de fêter.
Nous avons eu nos différends, et je le regrette, ainsi que d'avoir convaincu votre neveu de partir pour cette maudite guerre qui renvoie des vaisseaux remplis de nos concitoyens au port de Marseille. Il ne méritait pas une telle punition, et j'espère, grâce à Dieu, qu'il est en bonne santé. Ma fille prie beaucoup pour lui.
Cependant, en l'absence de certitude quant à l'avenir de Virginie, je me dois de prendre de nouvelles initiatives pour m'assurer de celui-ci. C'est pourquoi nous célébrerons ses noces avec Monsieur Chailly de la Boissière cet automne.
Par conséquent, et aux vu de vos recommandations, j'aimerais vous acheter cinq cent bouteilles de vos plus vieilles cuvées. Votre prix sera le mien.
Veuillez recevoir, Monsieur, mes salutations les plus respectueuses.
Antoine-Arnaud Faure"
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Mémoires du Siècle Dernier, tome 1 : Le biographe
Historical FictionAoût 1913, Pays de Retz, Loire Inférieure. Iris de Douarnez, quatre-vingt-dix-neuf ans, est devenue une légende dans la région. Cloîtrée depuis une décennie au moins dans son manoir, la vieille dame reste un mystère chez la nouvelle génération, qu'...