A cœur ouvert 📖

95 15 58
                                    

Mot à cœur ouvert à mes lecteur.e.s.

Je suis devenue une machine à écrire.

Un rythme de production que je mets en parallèle à la révolution industrielle, un rythme effréné et sans pause qui entraîne forcément des conséquences sur le court-long terme.

La forge à idée n'a jamais vu sa flamme s'éteindre, de la naissance de mon imagination à la dernière phrase de fin de chapitre d'un Marvelous ou d'un Food Porn. Elle a toujours été active, créant sans cesse, repoussant ses limites et exploitant tout le matériel à sa disposition : poupées, dinosaures, figurines pokémon... puis touches de piano, crayon à papier, tablette graphique et traitement de texte.

L'imagination n'a aucune frontière.

J'ai écrit des histoires non finis, nulles et insipides comme beaucoup. Je n'avais pas le niveau.

Quand j'ai estimé avoir le niveau, j'ai repris l'écriture afin de forger quelque chose qui calmerait la flamme ardente perturbant mes songes. Et j'ai réussi avec les histoires que vous connaissez déjà.

Sauf que je suis devenu une machine à écrire.

Pseudo "middle-popularity", un nombre d'abonnés dont à peine une vingtaine m'est connu, des audiences dignes d'une petite sitcom en train de monter, un ciel étoilé qui fait rêver mes compères et des échanges autour d'un café avec des gens passionnés...

J'ai publié 12 histoires en une année d'écriture. Douze.

Et à l'heure où j'écris ces lignes, trois sont en cours, une attend sagement ce samedi pour être présenté au monde et cinq sont en cours de production.

Et une est en pause.

Comme notre cher Arsène Flamingo, je tends à arriver à saturation. J'ai besoin de boire, de rire et d'encore jouir de ma chance.

Je dis "rythme de production d'écriture" alors que je parle de mon loisir.

Je suis devenue une machine à écrire qui entre dans une logique de production intensive.

Et ça me peine.

Je suis en peine car la forge à idées explose, elle n'arrive plus à contenir l'imagination. Il suffit que je regarde une pub pour avoir une idée de roman pour adolescent dans un monde dystopique. Ce n'est pas une blague, j'ai déjà écrit deux chapitres.

Il suffit que je joue pendant 20h à Octopath Traveler pour avoir une idée d'un cycle de fanfiction, voire de petites histoires fantasy. Là par contre, c'est sûr que je vais le faire.

Mais la machine de production me fait perdre quelque chose d'important : vous.

Quand le nombre de votes et de vues explosent, mon seul regard se porte sur les commentaires, ce que pensent les gens. Vous. Vos avis, votre ressenti, vos émotions, vos théories et vos coups de cœur.

Et à l'heure où je parle, je suis peinée mais je n'ai pas le droit de me plaindre car les auteurs "middle popularity" n'ont pas ce droit. Nous devons nous estimer heureux d'avoir pleins de vues, de votes et une communauté active. Et fermez notre gueule sous peine de froisser les autres avec notre "chance insolente".

Mais, avec le rythme de production d'une machine, je sens que je suis en train de vous perdre.

De moins en moins de commentaires, de moins en moins de retours, de moins en moins d'échanges. Le lien entre nous s'effiloche à cause de la surproduction.

Je mets la faute sur janvier, sa rentrée, ses examens et son temps douteux mais je sais aussi que j'y suis pour quelque chose et que ce n'est guère de votre faute. Vous êtes toujours au rendez-vous pour la nouveauté et pour me faire part de votre avis, il n'y a qu'à voir le retour sur Woods of Mystery.

Si je fais la fille à se plaindre, et nyanyanya, c'est parce que je m'en veux de ne pas avoir jeter de l'eau sur le feu de la forge, d'avoir quitté le clavier et de m'être accordé des vacances cet hiver.

Ça nous aurait fait respirer, vous et moi.

Et alors que ce mot devient trop long, que mon ventre crie famine et que mes collègues décident de l'endroit où nous allons nous injecter du gras, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait, vous faites et vous ferez pour moi.

Et je m'excuse d'être devenue une machine à écrire.

Promis, je redeviens humaine dès que je suis au chômage.

Des bisous sur vos joues glaciales,

Anthéa Viki 

Anthéa Viki 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Brunch ta mère ! [RANTBOOK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant