Je tourne la tête vers la vitre séparant mon bureau du couloir reliant tout l'open space, l'air déçue.
16h, l'heure du goûter et je m'ennuis ferme. J'ai du travail, certes, mais quelques mails dont j'ai la flemme de m'occuper.
Je jette un regard à ma collègue et fait rouler mon fauteuil jusqu'à elle, un sourire aux lèvres.
"Une pause limonade, ça te dit ?"
Cette dernière qui d'habitude me répond du même sourire, semble tracassé par quelque chose et doit à ma plus grande tristesse, refuser l'offre.
Je refais rouler ma chaise lorsque ma responsable et quelques filles du service d'à côté la suive pour une pause clope sur le toit.
Et moi, je feins de bosser en l'attendant. Lui.
Il ne passait pas souvent dans nos bureaux mais depuis quelques temps, il trouvait toujours une excuse pour descendre à notre étage.
Je soupire en fixant mon écran et décide de faire ce pour quoi je suis payé.
"Alors ça bosse dur ici ?"
Je sursaute légèrement en reconnaissant sa voix. Il est là. Je me tourne lentement et lui fait un sourire taquin en répondant : "Plus qu'à ton étage, monsieur le vagabon !"
Ce dernier rigole et se rattrape en m'expliquant qu'il venait déposer un dossier dans un autre service... Jusqu'à ce qu'il avoue qu'il s'ennuyait à son bureau.
Je n'ai pas besoin de l'inviter pour qu'il s'assoit sur la chaise de libre à côté de moi et dans un silence entendu, je lui tend une barquette de gâteau aux chocolats qu'il saisit en souriant.
Nous parlons pendant quelques minutes des problèmes du service, de nos boulots respectifs lorsqu'il aborde son départ.
- Quand je pense que je pars vendredi.
- Ça va faire bizarre, sans toi. avoué-je sans gêne en oubliant mes autres collègues.
- Tu n'auras plus de partenaire pour tes projets farfelus.
- Et je n'aurais plus personne pour me déranger à l'heure de la pause.
Nous rions ensemble jusqu'à ce qu'il estime qu'il est l'heure de retourner bosser.
Une de mes collègues lève la tête au dessus de la cloison pour me dire : "C'est dommage qu'il parte. Vous vous entendiez bien ensemble, hein ?"
Traduction : "Il te plaisait, hein ?"
Mais non. J'avais un copain et lui une copine.
Ce que nous avions était une relation rêvé au boulot : nous étions un duo de travail.
Ce genre de relation où, même si tu passes une mauvaise journée, tu sais que ton collègue sera là pour rattraper le coup rien qu'avec sa présence.
Des relations qui se fichent pas mal des genres, des sexes et autre. Rien d'ambigu, seulement un lien d'amitié sur un lieu de travail.
A perfect work duet.
- Dédicace à tous les duos de travail.
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Brunch ta mère ! [RANTBOOK]
De TodoFaire un rantbook pour raconter sa vie alors qu'on publie anonymement ? Quand on a dix mille histoires en cours/en création ? Qu'on a déjà une page facebook et un tumblr ? Où est passé la fucking logique ?! Ce rantbook sera un livre foutoir où il y...