Chapitre Dix.

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« On peut affronter la brise, mais il faut mieux s'affaler dans la tempête. » Stephen King.

***

Louis.

J'ai toujours trouvé les appels à témoins débiles parce que n'importe qui peut raconter n'importe quoi.

J'ai aujourd'hui la preuve de mon hypothèse : on a attendu pendant plus de six heures comme des cons devant l'immeuble et on s'est bien fait couillonner.

Le gars en question ne ressemblait même pas au coupable présumé ; il avait de la barbe, seulement trente ans, et il était beaucoup plus grand que ce qu'avait décris Claire.

Et encore, je crois qu'on a été chanceux qu'il descende son chien avant d'aller se coucher sinon on aurait pu se brosser les dents avec de la paille pour le voir cette nuit !

Il est actuellement deux heures dix du matin et honnêtement, je suis encore plus remonté que quand je suis sorti de l'appartement hier soir. J'y peux rien, c'est sûrement les nerfs et le manque de sommeil.

Styles vient de me déposer devant l'entrée et je sais pertinemment que je vais avoir le droit à une scène dès que je vais poser un pied sur le carrelage blanc alors ça me donne envie de louer une chambre d'hôtel. J'ai vraiment pas le moral et la patience pour écouter Alex me faire une crise : je dois me lever dans quatre heures pour aller bosser.

Putain d'affaire de merde.

Et je sais que je suis complètement fatigué et à bout de nerf à cet instant précis parce que je ne jure pas autant normalement. Et je ne déteste jamais Alex comme ça.

*

Seulement contrairement à ce que j'aurais pu croire, tout est éteint lorsque je referme la porte à clef derrière moi et j'entends même les légers ronflements de mon homme dans la pièce voisine.

Amen.

Que dieu soit bénis, merci lord Jesus.

Je dépose mon arme de service - oui, j'ai désormais le droit d'en posséder une maintenant que je sais m'en servir sans danger - et mon manteau sur le bar de la cuisine avant de me faufiler discrètement dans la chambre pour plonger sous les draps chauds.

Mais je ne dois pas être aussi discret que ça parce que les lattes craquent et au moment où je ferme les paupières, la lumière s'allume instantanément en me faisant grogner.

_Alex, éteint s'il te plait.

Ma voix est rauque et désagréable. Il l'a remarqué c'est certain. Puis il doit être surement fatigué lui aussi parce que quand je relève mes yeux à demi fermés, il hésite grandement à obtempérer.

Mais il tient bon et campe sur ses positions.

_Faut qu'on parle...

Fait chier.

_C'est pas l'heure, je tente une nouvelle fois de la manière la plus calme du monde, je t'assure demain on -

_C'est pas l'heure ? Mais je rêve, t'as vu à quelle heure tu rentres ?

Il a haussé le ton et là je perds le peu de patience qui me restait ; et mon self control par la même occasion.

Je m'assois d'un coup et ça le surprend parce qu'il a un mouvement de recul.

_Putain de merde Alexander, j'étais au boulot ! Au boulot tu comprends ? Tu fais chier merde !

Je lève un bras dans un geste un peu plus brusque que je ne l'aurait du et il sursaute.

_Je bossais ! J'ai du fixer un putain de balcon pendant plus de cinq putain d'heures pour rien ! Que dalle ! Je ne sais pas si tu t'en rends compte mais j'ai vraiment pas envie de parler ce soir ! Je suis crevé et à bout de nerfs alors tu vas me faire le plaisir d'éteindre cette putain de lampe avant que je te l'éclate sur le crâne !

Et sans même lui laissé le temps de faire quoi que ce soit, je replonge dans les draps et lui tourne le dos, enfonçant mon visage dans l'oreiller.

Je sais que je l'ai choqué, je l'ai vu à l'air pétrifié et blessé que ses traits abordaient, je l'ai vu à la lueur de douleur qui voletait dans ses iris chocolat, je l'ai vu au retrait qu'il a pris lorsque j'ai haussé le ton.

Parce que je ne me suis jamais vraiment emporté de la sorte.

C'est pour cette raison que pendant quelques secondes, je suis pris d'un immense remords et m'apprête à lui faire de nouveau face pour demander pardon et lui faire un bisou.

Mais il se ressaisi avant moi et la lumière s'éteint tandis qu'il se rallonge lui aussi sans rien répliquer.

Alors je laisse tomber et ferme les yeux.

C'est lui qui fait chier.

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Coucou ! :)

Voilà, un nouveau chapitre pour ce début de vacances, j'espère qu'il va vous plaire.

Petit clin d'œil a Annanas, qui l'attendait depuis longtemps cette dispute (et qui a du se lever tôt ce matin pour aller se faire quelques courbatures ! ;)

Pleins de bisous sur vos jolies joues ! ♥

- Cam. xx

318 Case.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant