Chapitre Dix-Sept.

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« La nuit fait des tours de magie pour les amants de minuit. » Axelle Red.

***

Harry.

Ses yeux bleus s'ouvrent aussi ronds que des ballons et il prend un pas de recul pour mettre un nouveau mètre de distance entre nous.
Seulement il n'a pas compris.
Il n'a pas compris que je ne veux pas qu'il s'éloigne moi. Il n'a pas compris que j'ai désespérément besoin de quelqu'un ce soir. Et il n'a pas compris que j'ai désespérément besoin que ce quelqu'un soit lui.

Je ne suis pas si bourré que je pourrais le paraitre. D'accord, j'ai peut-être un peu trop bu, un peu beaucoup même, mais je suis parfaitement conscient de mes pensées et maître de mes gestes.

C'est pour ça que je fais un pas dans sa direction, ô miracle sans tanguer.

Mais il recule de nouveau et ferme les yeux.

_Non, il murmure.

Et moi je m'effondre. Littéralement. Il n'a pas le droit de me dire non. Il n'a pas le droit.

_Harry.

C'est à mon tour de secouer la tête.

_Je ne peux pas ; je n'ai pas le droit...

Il tente de se justifier mais je n'en ai rien à foutre putain. Il m'a laissé espérer. Peut-être pas intentionnellement mais il m'a laissé espérer. Il m'a laisser croire que je lui plaisais ; il m'a laisser croire qu'il aurait pu de passer quelque chose entre nous ce soir.

_Harry écoute...

Sa main touche mon bras mais je me dégage gauchement.

_Ça va, je rétorque avec un rire jaune. J'ai compris. Je suis peut-être un peu saoul mais je ne suis pas con.

Et je tourne les talons en tanguant légèrement.

_Harry ! Où tu vas comme ça ?

_Manger les pissenlits par la racine.

_Harry !

_Ça va ! je marmonne en grognant. Je rentre !

J'ai à peine le temps d'atteindre la porte blindée du club qu'il me rattrape le bras en dépassant le videur.

_Lâche-moi putain ! je hurle en bousculant une personne qui attendait dans la foule.

Cette dernière râle et je me retourne en la fusillant du regard. Je continue à marcher, la tête baissée et les mains dans les poches. J'ai oublié ma veste dans le club mais je n'ai pas envie d'y retourner parce que je me retrouverais nez-à-nez avec Louis, qui marche derrière moi.

_Harry.

_Lâche-moi, je répète.

_L'hôtel est à trois kilomètres d'ici. Laisse-moi au moins te ramener.

_Ouais tiens, fait donc ça.

Il me jette un coup d'œil inquiet quand il voit que je m'immobilise brusquement sur la chaussée mais hoche la tête.

_Tu m'attends là ? Je vais chercher la voiture.

Je ne réponds pas, ne le regarde même pas, et après quelques secondes, il tourne les talons pour se diriger vers le parking.

_Et essaye de ne pas te dérober cette fois, je marmonne en shootant dans un caillou qui se trouvait là.

Je manque justement de partir avec ledit caillou tant mon équilibre est précaire en ce moment précis mais je parviens a me stabiliser et croise les bras sur mon torse pour éviter de grelotter de froid.

318 Case.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant