Chapitre Treize.

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« Le motif pour lequel se produisent les disputes n'est jamais aussi grave que le malaise qui en découle. » Alain de Botton.

***

Louis.
La moto s'immobilise juste en face du hall de mon appartement et j'ai du mal à relever la tête. Je me suis appuyé contre le dos de Styles pendant qu'il conduisait l'histoire de fermer les yeux un moment mais j'ai du tomber de fatigue parce que je peine actuellement à refaire surface.
Il est cinq heures du matin et ma joue repose contre sa veste de cuir noir.
Il sent bon putain.

_Louis, on est arrivés, chuchote sa voix douce.

Ses paroles se répercutent contre sa cage thoracique et font vibrer son corps sous ma tête. J'ai tellement de mal à bouger.

_Louis ?

Je sens les vibrations s'accentuer et me rend compte qu'il essaie tant bien que mal de retenir un petit rire devant mon manque de réaction.

_Çavajebougeattendcinqminutes...
_Besoin d'aide ?

Je hume une dernière fois les effluves de gasoil et de parfum masculin sous mon visage et me redresse en me frottant doucement mes yeux.

_Non, je gère.

Il laisse alors pleinement éclater son hilarité lorsque je réprime un baillement et je lui fais signe de se taire en déposant mon index contre ses lèvres, comme un enfant.

Et il arrête aussitôt, un air complètement sérieux recouvrant ses traits.

Quoi ?

Mes paupières sont lourdes, j'ai du mal à aligner deux phrases dans ma tête.

_Chut, je chuchote donc pour empêcher tout commentaire qu'il n'aurait, de toute manière, pas fait. Je descends, je descends.

Ma jambe droite se lève toute seule pour se poser sur le sol et une fois que je suis bien droit, mes deux chaussures sur le bitume, je me rends compte que ma main est toujours plaquée contre sa bouche.

Ses yeux verts et perçants m'étudient un moment et pendant un quart de seconde, tous mes sens me reviennent tant l'intensité de son regard est insoutenable.

_Euh, je murmure en hésitant. J'y vais ; merci de ... de m'avoir ramené.

Il hoche juste la tête et je parais enfin me souvenir de comment mes muscles fonctionnent. Je laisse retomber ma main et ferme le poing. Merde, je fais des trucs louches quand je suis fatigué.

Alors pour me donner contenance, je n'ajoute rien d'autre et tourne seulement les talons en rompant notre contact visuel.

*

La porte d'entrée est fermée et je ne me rends compte seulement lorsque j'essaye d'actionner la poignée sans succès que je n'ai pas les clefs. C'est Alex qui à fermé hier et visiblement, il n'a pas l'air d'avoir envie que je rentre puisqu'il le savait pertinemment et qu'en temps normal, il aurait laissé le verrou ouvert.

Puis ses paroles de la veille font échos dans mon esprit :

« Louis William Tomlinson, si tu t'en vas maintenant, n'oses même pas rentrer ce soir à la maison je te préviens. »

Il m'avait prévenu.

Je me mords la lèvre et hésite à téléphoner sur le fixe pour le réveiller.
Si je le fais, il va me tuer ; c'est obligé ; mais, en même temps, si je ne le fais pas, je reste à la porte, et ça c'est hors de question.

Puis d'un coup je me souviens du double de spare qu'on laisse toujours, caché sous le pot de la plante verte qui décore le palier.

Amen.

Je referme le battant derrière moi une fois que je suis - enfin - entré et prend à peine le temps de retirer ma veste avant de me diriger vers la chambre.
Mais je me stoppe net : la porte est inhabituellement fermée et il y a un oreiller juste devant.

Le message est clair malgré l'engourdissement de mon cerveau : je ne suis pas le bienvenu dans le lit.
Tant pis, le canapé est aussi confortable.

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Hey there. :)
Un nouveau chapitre, un peu plus court et j'en suis désolée mais je ne voulais pas faire trop, trop vite. - au grand dam de certaines ; désolée. (a)
Bisous sur vos joues toutes mignonnes. ♥
- Cam. xx

318 Case.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant