« L'alcool n'engourdit pas seulement les muscles, il engourdit aussi les sentiments. » Anonyme.
***
Louis.
Midi deux. Mon cœur bat le requiem de Fauré et les sueurs froides commencent à couler le long de mon front. Il a deux minutes de retard ce con. Deux putain de minutes de retard.
_Je n'ai rien du tout, râle Styles dans mon oreillette, qu'est-ce qu'il fait bordel ?
Je jette un coup d'œil aux écrans face à moi. Je suis caché dans un van à l'angle de la rue de l'hôtel Plaza Park. Mode NCIS.
C'est Styles qui s'est imposé comme celui qui irait donner la rançon à l'heure prévue et on n'a pas eut d'autres choix que de fermer nos gueules. Alors c'est pour ça que j'ai une demi-dizaine de policiers tout autour de moi qui scrutent avec méticulosité les moniteurs d'ordinateurs. Ils sont tous de Cardiff ; je suis le seul de Londres et je me sens un peu seul.
_C'est pas normal qu'il soit en retard comme ça, remarque de nouveau Harry avec irritation. Il a du se passer un truc.
_Que voulez-vous qu'il se soit passé ? demande un des lieutenants à côté de moi en levant les yeux au ciel.
Je pose mon regard sur la caméra de surveillance que l'on a posée dans la chambre 318, celle où Harry attend en faisant les cent pas.
_Je n'en sais rien. Vous pensez qu'il s'est douté que je ne viendrais pas seul ?
Sa question résonne dans ma tête et je remarque que sa voix à définitivement un accent anglais. Elle a cette petite intonation rauque et plaisante qui se cramponne aux parois de votre esprit pour ne pas que vous la laissiez filer.
_Comment l'aurait-il su ?
_N'importe quel imbécile ayant regardé des séries policières le saurait, rétorque moqueusement mon bouclé de capitaine.
Personne ne relève sa raillerie et j'observe ses gestes bien que je devrais plutôt surveiller les différentes entrées que l'on m'a assignées. Seulement je ne peux pas m'en empêcher, ses doigts glissent dans ses cheveux bruns par nervosité et je remarque pour la première fois qu'il porte deux bagues sur sa main gauche : une sur son index, et l'autre sur son majeur. Elles ont émit un reflet cru avec les rayons du soleil et pendant un moment, je suis obligé de cligner des paupières plusieurs fois pour retrouver ma vision.
*
_Le bâtard ! hurle Styles pour la énième fois en shootant dans la chaise roulante du poste de police principal du centre de Cardiff.
_Calme-toi, je tente aussitôt doucement en voyant le regard désapprobateur du chef local se poser sur mon supérieur.
Je lève aussitôt les yeux au ciel et fusille le commandant quand il ne me voit pas. Ma foi, il ne s'est jamais fait couillonner comme ça lui peut-être ? Il a toujours tout réussi ? Non, je ne pense pas. Il doit bien savoir ce que c'est que d'attendre pendant plus d'une heure et demie pour essayer de coincé un gars qui ne se pointe finalement pas parce qu'il est trop occupé à étouffer sa victime dans un autre hôtel, à plus de deux cents miles de distance.
_Putain ! jure encore Styles en même temps qu'un éclair luminescent traverse le ciel devenu noir à cause des nuages.
_Harry ? je tente de nouveau en sautant du bureau sur lequel j'étais assis pour lui attraper le bras.
Ses muscles se tendent mais il arrête ses gestes.
_Et si on allait manger un truc plutôt que de rester là à attendre des nouvelles que l'on connait déjà ?
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318 Case.
FanfictionVoltaire a dit un jour que chaque profession a un vice et un danger qui lui sont attachés. Ce que l'on nous a appris à l'école de police, c'est que le vice des forces de l'ordre était l'alcool ; le danger, se faire tuer. On a tous cru et appris bêt...