« C'est étonnant de voir à quel point tu peux toujours aimer une personne malgré le fait qu'elle t'ait brisé le cœur en mille petits morceaux. » Anonyme.
***
Louis.
Mon dos me fait mal parce qu'il vient d'heurter le mur avec la force de l'impact mais je crois que je m'en fou. Vraiment. Oui, je m'en fou. Je m'en fou si je me suis cassé trois os à la colonne vertébrale, je m'en fou si je me suis fracturé le coude, je m'en fou si j'ai perdu quelques neurones en frappant ma tête contre le crépi blanc ; je m'en fou parce que de toute façon, j'en avais plus vraiment besoin. Et si j'en ai plus vraiment besoin, c'est parce que bordel de dieu, il est en train de m'embrasser.
Il m'embrasse.
Il a ses lèvres posées sur les miennes, il a sa main qui caresse ma nuque ; une main qui va probablement laisser une marque rouge tant la pression de son emprise est forte.
Mais je m'en fou.
Je m'en fou parce que je lui rends son baiser, je glisse mes doigts dans ses boucles et j'en ai rien à fiche que quelqu'un passe à ce moment-là et nous surprenne, j'en ai rien à fiche si ce quelqu'un est un collègue ou carrément le commandant.
Je m'en fiche tant qu'il reste ses cheveux qui chatouillent mon front, tant qu'il reste la douceur de ses lèvres contre les miennes, tant qu'il reste un minuscule contact physique entre nos deux peaux.
Tant qu'il reste tout ça, je m'en fou ; c'est irréel et incompréhensible mais je m'en fou : le monde peut s'écrouler, une météorite peut s'écraser, ou la machine à café peut simplement cesser de fonctionner dans la salle de repos.
Je m'en fou. R.o.y.a.l.e.m.e.n.t.
C'est pour ça que quand il s'écarte, parce que dieu, on est autant essoufflé que si on avait courut le Paris-Dakar à pied, et qu'il prend un pas de recul, je me rends compte qu'il avait tord.
Il avait tord quand il à dit qu'il n'était rien pour moi. Il avait horriblement tord.
Et ça me fait peur.*
Je toque avant de pénétrer dans le bureau du commandant et je pense qu'il ne s'attendait pas à ce que ce soit moi qui entre parce qu'il fronce les sourcils aussitôt qu'il m'aperçoit et se redresse sur sa chaise.
_Tomlinson ? il s'étonne.
_J'aurais aimé vous parlez de l'avancement de l'enquête, commandant.
Un léger sourire amusé se peint sur ses lèvres et il pose le stylo bleu qu'il tenait encore entre ses doigts.
_Le contraire m'aurait surpris. Laissez-moi deviner, vous souhaitez tout de même vous portez volontaire comme potentiel appât vivant malgré l'opposition ferme et définitive de votre supérieur.
_Tout juste.
_Et je ne dois évidement pas en souffler un mot au capitaine Styles.
_Ce serait plaisant en effet, j'acquiesce en me mordant la lèvre.
Ma requête est ridicule sans arguments, je le reconnais, alors je tente de me justifier tant bien que mal :
_J'ai déjà discuter avec lui, et il est persuadé que ne peux pas m'acquitter de cette mission sous couverture parce que je ne suis pas assez entrainé. Mais monsieur, sauf votre respect, ça fait plus de trois ans que je suis entré dans les forces de l'ordre et j'estime être assez qualifié pour ce genre d'engagement.
J'ai aussitôt conscience d'avoir grossi outrancièrement mes mérites parce que ce n'est absolument pas comme ça que je me vois, mais je crois que ma cantonade a eut sur lui l'effet escompté parce qu'un nouveau sourire satisfait traverse ses lèvres et il réfléchit un moment.
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318 Case.
FanfictionVoltaire a dit un jour que chaque profession a un vice et un danger qui lui sont attachés. Ce que l'on nous a appris à l'école de police, c'est que le vice des forces de l'ordre était l'alcool ; le danger, se faire tuer. On a tous cru et appris bêt...