Chapitre 1 - Départ

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« Arrêtez de mouiller mes yeux. »

Une légère brise souffla à travers l'épais feuillage des arbres. De petits gazouillis d'oiseaux vinrent briser le silence reposant qui planait dans l'atmosphère depuis plusieurs heures.

D'une démarche lasse, la petite fille laissait ses pieds la guider à travers le parc fermé.

Elle releva la tête en direction du ciel et l'observa de ses grands yeux améthystes. Le soleil se levait peu à peu et teintait les cieux d'un mélange de couleurs pastels. Du rose, du violet, ou bien encore du orange coloraient l'horizon.

Les doux rayons de l'astre remplirent le parc d'une vive lumière et d'une chaleur agréable.

Et pourtant, même avec ce paysage magnifique et ses effets reposants, la petite fille ne ressentait rien. Elle continuait de marcher, encore et encore, sans jamais s'arrêter.

Toujours tout droit, partir toujours plus loin pour échapper à cet enfer qui se trouvait à des centaines de mètres derrière elle.

Ses longs cheveux bruns en batailles ne ressemblaient plus à rien, semblable à une crinière de lion où les nœuds pouvaient se compter par dizaines.

Son tee-shirt blanc avait été tâché par du sang, laissant percevoir une longue traînée qui traversait sa poitrine. Ses baskets étaient usées, son pantalon troué, et ses mains tâchés d'un rouge carmin.

— Pourquoi... Pourquoi... répéta incessamment la petite brune d'une voix étranglée par le chagrin.

Son cœur se serra dans sa poitrine. Les images lui revenaient dans sa mémoire.
Les hurlements d'effrois de ces pauvres enfants, leur corps qui retombait sur le sol, baignant dans leur propre marre de sang, leur regard suppliant d'arrêter ce massacre.

Les bribes de souvenirs s'enchaînaient et défilaient comme un film dans sa tête.

C'était elle qui les avaient tuer.

Ses mains en tremblaient encore. Elle pouvait visualiser ce simple couteau qu'elle avait tenue dans ses mains quelques heures plus tôt.

Elle pouvait revoir le regard profond et hypnotisant de sa grande sœur avant qu'elle ne parte les exterminer.
Tout, elle pouvait tout revoir.

— Tout est de ma faute... Jamais je n'aurais dû vivre, se lamenta la petite fille. Je ne suis qu'un monstre à qui on a donner un pouvoir de monstre. Si seulement je ne l'avais jamais eu !

Sa voix dérailla en un cri de rage. Elle serra les poings et laissa les larmes couler sur ses joues.

Oui, ce pouvoir lui avait détruit sa vie. Et même si elle n'avait que huit ans, sa vie a toujours été un calvaire à supporter.

Pourtant, rien ne la destinait à devenir un monstre. La petite fille avait vécu avec ses parents et sa grande sœur âgée d'un an de plus dans une petite maison qui lui plaisait bien.

Ils n'avaient jamais été riches, ni pauvres, et son quotidien avait toujours été banal.

Jusqu'au jour où elle réussit à entendre les pensées de sa mère. C'était il y a quatre ans. L'enfant ne s'était jamais rendue compte et s'en fichait.

Mais les amies qu'elle se faisait à l'école maternelle n'aimaient pas du tout et trouvait cela effrayant, surtout avec ses yeux qui devenaient entièrement rouges lorsque cela se produisait.

C'est là où la chute a débuté.

Les quelques personnes qui restaient avec elle la rejetèrent comme une vulgaire cannette qui ait jeté à la poubelle.

Sa mère se rendit compte que quelque chose n'allait pas, mais même après des dizaines de visites chez tous les médecins de la ville et de ses alentours, aucun n'était parvenu à découvrir ce qui clochait chez l'enfant.

Son père partit un beau jour et sa mère ne répondait plus d'elle-même. Sombrant dans l'alcool, elle haït sa petite fille au point de la frapper.

Sa grande sœur, elle, se faisait de plus en plus absente et revenait que tard dans la nuit.

Harcelée, tabassée et méprisée, ses mots résonnaient en la petite fille.

Hoshi, voilà son nom.

Malheureusement, sa mère et ses camarades la nommèrent Aku et s'amusèrent à le répéter chaque jour.

Alors désormais, elle était devenue Aku, signifiant "le mal".

"Si j'avais su ce que tu allais devenir, jamais je ne t'aurai donné naissance. Tu me dégoûtes ! Tu penses que c'est à cause de qui que mon mari est partit ?!"

Les mots de sa mère firent écho dans son esprit. Si seulement elle n'avait jamais eu ce pouvoir. Si seulement elle avait été normale. Si seulement...

Ses larmes s'arrêtèrent de couler pour laisser place à de la colère. Elle se haïssait elle-même, elle n'était bonne qu'à apporter le malheur aux gens.

Toutes les personnes à qui elle tenait, Aku leur ont détruit leur vie.

Désormais, elle n'était plus Aku. Elle voulait fuir son passé et ce surnom qui lui rappelait le visage baigné de sang de ses camarades.

Aku se nommera Sarah.

Et maintenant, elle n'a plus qu'à errer dans le monde, attendant patiemment que la mort lui tende les bras.


RENAISSANCE, killua x ocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant