RENAISSANCE, killua x oc

Chapitre 18 - La Vérité

« Dis tout ce que ton coeur garde depuis le début. Explose et laisse tes sentiments t'envahir. »

Après avoir remporté le dernier duel, le groupe de Gon, ainsi que Sarah, devaient maintenant passer cinquante heures dans une pièce, à cause de Léolio qui avait perdu ses paris. La petite brune espérait qu'elle et ses compagnons auraient le temps de finir la tour.

Une boule au ventre se formait peu à peu alors qu'elle se dirigeait dans la salle, angoissée. Elle avait décidé qu'elle allait avouer son pouvoir et sa réelle identité à ses camarades. Sarah ne pouvait s'empêcher d'imaginer les pires réactions possibles. Qu'ils la rejettent, l'abandonnent.

À l'intérieur, la pièce était plutôt grande et très lumineuse. Les murs étaient d'un blanc immaculé, et le sol en béton d'un gris tendre. Contrairement à ce que Sarah aurait pu penser, la salle était bien meublé avec une partie salon, cuisine, bibliothèque et sans oublier une immense armoire qui renfermait sûrement de quoi dormir.

— Sarah, il faut qu'on parle, déclara Killua avec un air très sérieux.

— Oui, j'aimerais vraiment savoir comment tu as su que mon adversaire n'était pas réellement évanoui, renchérit Kurapika. Mais aussi, comment tu as fait pour savoir mon prénom et mon objectif.

L'intéressée resta muette. Le petit groupe s'installa sur les canapés, tandis qu'ils attendaient avec impatience les explications de la jeune fille. Elle aussi s'assit avec nervosité, profitant même pour s'enfoncer.

— Je me disais bien que je devrais vous le raconter... soupira-t-elle avec un faible sourire qui s'effaça rapidement.

Elle inspira profondément, sentant les regards de ses camarades de tous côtés.

— Je suis "La Fille Aux Yeux Rouges", lâcha soudainement Sarah d'une traite.

— QUOI ?! s'écria Léolio en se levant d'un bond.

L'adolescente sentit son cœur se serrer. Comme allaient-ils réagir ?

— C'est qui ? demanda Gon avec insouciance.

— Tu ne connais pas "La Fille Aux Yeux Rouges" ? s'étonna le majeur en fronçant les sourcils. Cette tueuse est à l'origine de centaines de meurtres.

— Personnellement, ça ne me dérange pas que tu sois une tueuse puisque Killua en est aussi un, et que je sais que vous ne nous tuerez pas, fit Kurapika avec certitude. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi ce nom, mais aussi comment peux-tu savoir tant de choses ?

L'adolescente se mordit la lèvre, hésitant à dire la vérité ou non. Peut-être était-il encore temps de revenir en arrière et de ne rien leur avouer ?

Mais des amis n'avaient pas de secrets. Si elle voulait qu'on lui fasse confiance, elle devait absolument tout leur dire et ne pas leur mentir.

Tant pis si je me fais rejeter, j'aurais au moins essayé... se dit-elle en sentant son cœur se serrer dans sa poitrine.

— J'ai... J'ai le pouvoir de lire dans les pensées des gens...

Un blanc suivit sa phrase. Ils la regardèrent tous sans réellement comprendre ce que cela signifiait. Sarah serra furieusement les poings et poursuivit :

— Mes yeux deviennent rouges lorsque je lis dans les pensées des gens. J'ai été abandonnée par mes amis et mes propres parents. Tout le monde me surnommait "Aku", alors que mon véritable nom est Hoshi. J'ai tué tous mes camarades à cause de ma grande sœur, puis je me suis enfuie de chez moi. Je m'appelle Sarah pour fuir mon ancienne vie et mes actes et...

Les larmes coulaient déjà le long de ses joues.

— Si je vous ai ignoré, c'était pour ne pas que je vous blesse... poursuivit-elle après avoir repris son souffle. Toutes les personnes à qui je parlais étaient devenues malheureuses à cause de moi. Alors d'une façon ou d'une autre, j'allais finir par être rejetée...

Silence. Personne ne répondit quoique ce soit, sûrement trop bouleversé et envahit par beaucoup d'information d'un seul coup. Sarah essuya rapidement ses larmes, avant de conclure :

— Voilà, vous savez tout. Vous pouvez me détester, ce n'est pas grave...

— Pourquoi on te détesterait ? demanda soudainement Gon.

Sarah écarquilla les yeux, surprise. Son cœur manqua un battement, tandis que la phrase du garçon résonnait dans sa tête. Se rendait-il compte de ce qu'il venait de dire ? Ne comprenait-il pas tout ce qu'elle venait de lui annoncer ?

— Gon... Parfois, je ne contrôle pas mon pouvoir et...

— Jamais tu ne nous feras du mal, lui sourit l'adolescent. Je comprends tout ce que tu as pu ressentir et toute la douleur que tu as subie, mais maintenant, nous sommes amis !

Sarah ne dit rien, trop sonnée par ce que venait de dire son "ami". Elle restait tétanisée, comme encore endormie et que rien n'était réelle. Était-ce encore un rêve ? Mais tout semblait si vrai cette fois...

La jeune fille observa ses autres compagnons hocher vivement la tête. Seul Tompa restait à l'écart de tout ça. Killua, lui, semblait extrêmement surpris. Même s'il avait connu Sarah il y a trois ans, jamais elle ne lui avait avoué quoique ce soit sur son passé.

"Nous sommes amis !" Cette phrase résonna dans la tête de l'adolescente. Elle les acceptait. Ce moment, elle l'avait tant redouté.
Mais maintenant qu'elle avait dit toute la vérité, qu'elle n'avait plus rien à cacher à ses amis, elle se sentait beaucoup mieux.

— Merci...murmura Sarah, les yeux embués de larmes. Et... Killua...

L'intéressé posa son regard sur la jeune fille, attendant avec impatience ce que celle-ci allait lui dire.

— Je suis désolée de t'avoir abandonné, alors que tu as été la seule personne à m'accepter.

— Justement, maintenant que je peux enfin te parler, je voulais te dire que ce n'était pas de ta faute, lui répondit le garçon avec un sourire collé à ses lèvres. C'est encore à cause de ma mère qui t'a obligé à partir, n'est-ce pas ?

L'adolescente sentit les larmes lui revenir. Elle pouvait encore se remémorer toute la scène chez Killua. Toute la tristesse qui l'avait envahit, le regard empli de détresse du petit garçon.

— Je... Je voulais rester avec toi, gémit-elle avec une petite voix.

—Moi aussi, fit le garçon avec un tendre sourire. Maintenant, c'est possible.

Sarah laissa couler une nouvelle fois ses larmes. Elle avait tant essayé de l'oublier, de le faire sortir de sa tête et de ses pensées, mais il revenait toujours, sans cesse. Sa voix lui réchauffait à chaque fois le cœur, son sourire faisait naître en Sarah un sentiment qu'elle n'avait jamais connu jusqu'à qu'elle le rencontre.

Elle se jeta dans ses bras, pleurant de plus bel. Le garçon fut surpris, puis gêné par ce rapprochement si soudain. Mais finalement, il resserra son étreinte, le cœur léger. Sarah était enfin là, elle était revenue. Elle avait tellement évolué, elle s'était comme réveillée.

— Allez p'tite tête, je suis quand même soulagé que tu nous es dit la vérité, fit Léolio avec un sourire amusé.Bon, il faudrait maintenant aller se coucher, je ne sens clairement plus mes jambes !