Chapitre 11 - Dans le Dirigeable

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« Arrête de penser que tu es la cause de ce malheur. »



— La prochaine épreuve ne sera pas avant demain, huit heures, informa le Président Netero. Sur ce, portez-vous bien à bord du dirigeable !

À ses mots, il partit dans l'un des nombreux couloirs du dirigeable, suivi de près par les deux autres juges.

Les candidats venaient tout juste d'embarquer et le dirigeable s'envolait déjà vers une autre destination. Sarah soupira. Elle ne savait pas quoi faire pour s'occuper en attendant d'être arrivée.

Qu'allait-elle faire durant ces longues heures ? Dormir ? Elle n'avait pour l'instant pas sommeil. Son pouvoir la fatiguait, énormément, peut-être ira-t-elle e coucher dans quelques heures ? En attendant, l'adolescente allait déambuler dans ce dirigeable et en explorant les moindres recoins.

En enfonçant ses mains dans les poches de sa petite jupe violette, la petite brune partait en direction d'un couloir, lorsqu'une voix l'interpella :

— Sarah ! Est-ce que tu voudrais qu'on...

— Va-t'en.

Sarah n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui lui avait adressé la parole : la petite voix pleine de gentillesse de Gon lui suffisait. La jeune fille l'ignora, et continua simplement sa route vers le couloir.

— Pourquoi est-ce qu'il ne me fiche pas la paix ? se demanda-t-elle tout bas.Je ne comprends pas... Je l'ignore, je lui demande de ne pas me parler, mais il continue ! Il va finir par me rendre dingue !

— Sarah, écoute-moi maintenant.

L'intéressée se figea net. Ce n'était plus la voix douce et rassurante de Gon, mais une voix beaucoup plus sèche, comme agacée, et à la fois emplie de tristesse.

Cette fois, Sarah releva la tête. Une paire de yeux d'un bleu roi la transperçait du regard, ses cheveux aussi blancs lui rappelait une douce neige immaculée, une expression à la fois nonchalante et agacée fit battre de plus en plus vite le cœur de l'adolescente. C'était Killua.

— Laisse-moi toi aussi, tu ne vois pas que j'essaye de vous éviter ? répliqua sèchement la petite brune en essayant de passer.

— Justement, j'aimerais que tu arrêtes de m'ignorer et que tu m'écoutes, fit-il d'un ton froid. C'est à propos d'il y a trois ans, je sais que...

— JE NE VEUX RIEN ENTENDRE !

Le cri de la jeune fille attira quelques regards curieux des autres candidats.

— Je t'ai fait du mal, et je savais depuis le début que ça arriverait, comme à chaque fois... reprit-elle avec une voix déchirante. Je ne veux pas refaire la même erreur, alors pousse-toi maintenant.

— Sarah, quand comprendras-tu que ce n'est pas de ta faute ?! s'écria Killua avec colère. C'est à cause de ma mère, tu n'y es pour rien !

— Si je n'étais jamais venue dans ta demeure, jamais tu n'aurais été triste ! contra Sarah, les yeux embués de larmes. Pourquoi est-ce que tu n'es pas en colère contre moi ? Tu devrais être furieux que je t'ai abandonné !

— Mais enfin...

Sarah serra furieusement les poings et bouscula Killua. Celui-ci s'écarta rapidement et la laissa partir, bouche bée et en même temps peiné. Il se sentait impuissant, mais que pouvait-il faire ? Comment pouvait-il la raisonner ? Il devait absolument trouver un moyen...


***


Sa patience avait des limites, et elle risquait de bientôt les atteindre...

Sarah marchait d'un pas furieux à travers le long couloir. Cela faisait dix minutes qu'elle n'avait pas revu un des deux garçons, et elle avait presque réussi à se calmer.

Depuis qu'elle s'était éloignée, l'adolescente réfléchissait à ce qu'elle pourrait faire une fois devenue Hunter. Elle partirait retrouver Chloé, et sur le chemin, elle devra faire une ou deux missions d'assassinat. Après tout, les Hunters Professionnels avaient de nombreux privilèges que Sarah comptait bien utiliser, elle pourra tuer moins de personnes.

Sarah soupira pour la énième fois. Tous été flous dans sa tête, elle n'arrivait pas à réfléchir. À cause de qui ? De ce Gon trop curieux et de ce Killua qui voulait discuter avec elle.

Pourquoi ne pouvaient-ils pas accepter qu'elle ne leur parlait pas ? Ne voyaient-ils pas qu'elle faisait tout pour les ignorer ? Ne pouvaient-ils pas comprendre que ça lui faisait du mal de ne pas devenir leur amie ?

Sarah se posa sur un banc froid, face au rebord de la fenêtre. Elle observa la ville et les plus hauts immeubles plongés dans la nuit sombre et ses étoiles scintillantes. La petite fille s'amusa à compter chaque petit point lumineux dans le ciel, se rassurant que la plus brillante veillait sur elle en permanence.

Un pincement au cœur la prit soudainement. Une vague de tristesse l'envahit et la submergea d'une immense peine.

Y a-t-il quelqu'un ou quelque chose qui protège les monstres comme moi ? se demanda-t-elle en sentant les larmes monter.

Non, évidemment. Les montres qui faisaient du mal n'avaient pas le droit d'être protégés. Sarah refoula ses larmes. Elle n'avait pas le droit de pleurer.

Les monstres ne pleuraient pas. Ils n'avaient pas le droit de pleurer. Un monstre qui tue et qui apporte du malheur aux gens n'a pas le droit de ressentir une quelconque peine.

Sarah sentit la fatigue la prendre peu à peu. Ses paupières étaient lourdes et se fermèrent tous seuls.

Dans un sursaut, elle entendit des pas dans le couloir, la faisant sortir de ses pensées. Instinctivement, elle fit volte-face en direction du bruit. Elle découvrit avec agacement que ce n'était autre que Gon et Killua, visiblement surpris de la voir.

Je n'ai vraiment pas de chances, se dit Sarah en serrant rageusement les poings.

Alors que la petite brune se leva d'un bond de son banc, Gon s'élança vers elle et lui prit les épaules. La jeune fille sentit un frisson la parcourir à ce simple contact.

— Sarah, Killua m'a tout raconté ! Je...

Sarah sentit en elle une grande colère l'envahir. Gon savait ce qu'il s'était passé ? Pourquoi Killua lui en avait-il parlé ? Peu importe, ses pensées et son esprit étaient trop occupés à régler le problème qui était face à elle.

— Je t'ai dis de m'ignorer !

— Je t'en prie, je veux seulement...

— VA-T'EN !

En une fraction de seconde, Gon fut projeté à plusieurs mètres derrière. Il tomba lourdement au sol, dans un bruit assourdissant.

— Combien de fois je vais devoir te le répéter ?! s'écria Sarah avec colère. Je...

— J'ai compris ton problème, c'est un problème avec ton passé n'est-ce pas ?

RENAISSANCE, killua x ocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant