Il m'a sauvé. Seuy seuy bi?

Amadou Thior

"Ils disent qu'à la place du coeur, j'ai une pierre mais je dirais une pierre en diamant."

Amadou Thior !

Installé dans mon bureau, je regarde autour de moi. Mes yeux se posent sur chaque coin de cette pièce. Quatre murs ? Vous diriez que c'est logique, mais ces murs renferment toute ma vie. Ces murs sont plus précieux pour moi que tout l'or du monde.

Ce bureau est mon espace personnel. Équipé d'un caméra de surveillance, je contrôle tout. Et tout le monde n'y a pas accès.

Mes yeux se posent sur la photo accrochée au mur. Un petit sourire amer naît de mes lèvres.
Un sourire malicieux. C'est une photo de mon père adoptif Malick Ndiaye et son fils Cheikh Sidy Ndiaye et moi.
Ce dernier est juste mon demi-frère, car on a pas la même mère. En réalité, ma mère était victime de viol en étant sur les liens du mariage. Ce qu'elle avait raconté qui peut être vrai mais aussi faux.
J'ai été conçu ainsi et son mari Malick Ndiaye ne l'avait jamais supporté. Ni accepté malgré qu'il était resté avec elle.

Une photo juste magnifique où on a tous le sourire aux lèvres comme une famille parfaite. L'apparence qu'il faut toujours sauver. Que des sourires hypocrites !
Il m'avait toujours montré que je n'étais pas son fils.

Je continue de fixer la photo. Le jour où cette photo a été prise, j'avais douze ans. Ce père adoptif m'avait battu comme si j'étais pas un être humain juste parce que j'avais cassé sans le faire exprès ces précieux lunettes.

Ni ma mère ou encore mon soit disant demi-frère n'avaient levé le petit doigt pour l'arrêter. Et c'était comme ça presque tous les jours. Je n'étais pas son fils et il me le faisait bien comprendre sous le silence de maman.

L'importance de cette photo est qu'il me permette de me souvenir à quel point je les détestais particulièrement Malick Ndiaye. Et cette haine je le nourrissais aussi son votre fils qui n'est personne d'autre que mon soi-disant frère Cheikh Sidy Ndiaye.

Le grand Cheikh Sidy Ndiaye, qu'es-tu devenu aujourd'hui ? Poussière, poussière et encore poussière.

C'est quand même triste ta vie. Perdre tes parents, perdre ta femme devant tes yeux avant de les rejoindre en laissant ta fille.

En enfer ou au paradis ? Où vous vous trouvez actuellement ?
Je m'en fiche à vrai dire. Tant que tu n'es plus dans ce bas monde, ça me va !

Le destin a voulu que tu me laisses la prunelle de tes yeux qui n'est personne d'autre que ta fille Dieynaba Soumaïya Ndiaye.
Une fille qui est le portrait craché de sa défunte garce de mère.
J'aurais peut-être pu l'épargner de ma vengeance et haine envers vous. Mais le problème en est qu'à chaque fois que je la vois, le visage de sa mère me revient en tête. Sa trahison, je ne l'ai jamais oublié et je suis conscient que cela n'arrivera jamais. Je l'aimais et elle aussi d'après ses dire mais il y'a eu Toi mon frère qu'elle a préféré choisir au détriment de moi !

Comme toujours, tu avais tout et me prenais le peu que j'avais aussi.
Tu savais que je l'aimais cette femme mais tu t'es marié avec elle en te souciant guère de ce que je ressentais.

Je ne vous pardonnerai jamais cette trahison. Maintenant que vous êtes plus sur terre mais apparemment vous pouvez nous voir depuis l'au-delà alors regardez comment je vais faire souffrir votre fille. Elle est pareille que sa garce de mère. Telle mère, telle fille !