Les jours passent

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"Les jours passent et le coeur apprend à s'apaiser."


















Deux semaines sont passées depuis que Ahmad est parti.
Le lendemain de son départ, il nous avait appelé pour nous dire qu'il était bien arrivé. J'avais discuté avec lui et comme toujours il m'avait encore assuré qu'il va bientôt rentrer. Que le temps passera vite et m'a demandé de me concentrer sur ma vie.
Il appelle sa maman souvent.
Ça était dur les premiers jours, il nous manquait tous. J'avais l'impression de le voir partout dans chaque coin de la maison. Je sentais son parfum partout.
Il m'arrivait parfois même que mes larmes coulent sans aucune raison, sans même que je m'en rende compte. Le vide qu'il a laissé dans nos cœurs est immense et rien n'y personne pourrait le combler. Il me manque terriblement. Tout me manque chez lui. Sa façon de me regarder, de me faire des bisous, de m'appeller tomate ou de me dire que je suis mignonne. Il n'y a pas une seule journée sans que je ne pense à lui. Il est encré dans ma tête et refuse d'y sortir.
Mais avec le temps, on essaie d'aller mieux.
Aïcha même-si son frère le manque atrocement elle tient le coup. Comme on essaye tous de le faire.
Soria est rentrée à Mbour deux jours après le départ de Ahmad.
J'aurais aimé m'entendre bien avec elle mais je sais aussi que dans la vie on ne peut pas plaire à tout le monde.

Après la prière de takusan, je porte une robe djellaba, je mets correctement mon voile et me dirige dans le salon d'en bas où je trouve déjà Souleymane et Aïcha. Ils m'attendaient sûrement !

_Salam Aleykum !

_Aleykum salam ! Répondent tous les deux.

Je m'assis à côté de Aïcha qui me sourit comme à chaque qu'elle me voit voiler.
Elle m'a offert plusieurs voiles pour que je les mets. Tata Soumaïya m'en a acheté aussi plusieurs, les uns autant beaux que les autres. Elles font tellement pour moi !

Aujourd'hui comme depuis la semaine dernière, j'ai commencé à suivre les cours coranique que Souleymane donne à Aïcha. Même-si, je ne fais que les regarder sans rien dire ou faire durant les 2h de cours.
Mais à chaque fois que j'entends la belle voix de Aïcha et Souleymane récitaient des versets du coran mon cœur s'apaise. Je ressens une immense paix à l'intérieur de moi. Les rappels que Souleymane nous fait, m'apaise aussi énormément le cœur malgré que je ne l'avoue pas.

_Soumaïya, j'ai une question pour toi et je tiens à ce que tu réponds sincèrement. Commence Souleymane

_D'accord ! Dis-je

_Je suis conscient que tu sais que Dieu existe alors pourquoi ne le crois-tu pas ? Me questionne t-il

Il me fixe avec ses yeux qui me font toujours baisser la tête. Cette sensation bizarre que je ressentais qu'il peut lire en moi est toujours présente.

Sa question me trotte l'esprit. "Je suis conscient que tu sais que Dieu existe mais pourquoi ne le crois-tu pas ?"

Pourquoi je ne le crois pas ?
Pourquoi je ne le crois pas ?
Pourquoi je ne le crois pas ?

Je suis restée des minutes sans rien dire. Je sens son regard ainsi que celui de Aïcha sur moi. La tête toujours baisée, je me ronge les ongles avant de souffler.

Il m'a sauvé. Seuy seuy bi?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant