LOTS - Looking Over The Stars

Chapitre 8

- VIII -

Cette journée m'a paru interminable, et c'est avec vingt minutes d'avance que j'arrive à la fontaine marquant l'entrée de l'université. Lexa n'est évidemment pas encore arrivée, ni son chauffeur d'ailleurs, mais je ne voulais pas prendre le risque de les mettre en retard. Pour passer le temps, je me dirige vers l'accueil et récupère un prospectus vantant les plus belles activités à faire autour de Vancouver.

- Tu cherches de quoi t'occuper pour ce week-end ?

Cette voix me fait toujours le même effet, mais cette fois j'arrive à me ressaisir bien plus rapidement, ne laissant rien paraître de ma surprise.

- Pourquoi pas. Le parc de Capilano a l'air vraiment bien. Tu y es déjà allée ?

- Oui, une fois. C'est très touristique. Si tu veux mon avis, le pont suspendu de Lynn canyon est bien plus sympa, même s'il est moins grand.

- Dois-je comprendre que tu n'es pas une grande fan des bains de foule ?

- Hum, pas vraiment, non.

En voyant son sourire, je me rends compte que moi aussi je souris. Le temps d'un souffle, un léger silence passe entre nous, aussi doux qu'une caresse, avant qu'une berline noir n'approche.

- On y va ?

L'espace d'un instant, j'imagine voir sortir le chauffeur pour ouvrir la portière à Lexa. Au lieu de ça, il reste assis à sa place et c'est Lexa qui ouvre la portière, m'invitant à monter. Ce geste guindé qu'elle effectue tout à fait naturellement m'arrache un léger gloussement quand je m'avance pour monter dans la voiture. C'est bien la première fois qu'on m'ouvre une portière de la sorte, et c'est d'autant plus déstabilisant que ce soit une personne comme Lexa qui joue pour moi le rôle de la domestique.

Elle ferme la porte et fait le tour du véhicule pour venir s'asseoir sur le siège d'à côté. Je la regarde s'installer le plus naturellement du monde, ignorant tout de la bizarrerie de la situation à mes yeux. Un nouveau gloussement m'échappe, attirant l'attention de Lexa qui visiblement ne comprend pas ce qui m'amuse de la sorte.

- Mademoiselle Wood ?

- Tu peux laisser tomber le « Mademoiselle » Titus. Clarke est une amie.

- Très bien. Je viens d'avoir un appel de la secrétaire de Monsieur Wallace.

- Laisse-moi deviner, il sera en retard ?

- Oui, d'au moins 45 minutes. Un problème d'avion a priori.

Ils ne semblent étonnés par cette nouvelle ni l'un ni l'autre. Moi par contre je suis restée bloquée sur un détail : une amie. C'est comme ça que Lexa me voit ? Comme une amie ? Une vague d'émotion indéchiffrable me traverse. Mélange de surprise, de joie, de fierté, de peur et d'un tas d'autres choses.

- Tu veux faire quoi ? Je te dépose au bureau quand même ou je reviens te chercher plus tard ?

- Non, dépose-nous en ville, Clarke a quelques achats à faire. J'irai à la réunion après.

- Tu n'es pas obligée, tu sais. Je peux prendre le bus ou...

- Ne soit pas idiote Clarke, je te propose une voiture avec chauffeur, tu ne vas quand même pas prendre le bus.

Elle a raison, surtout que moi non plus je n'aime pas vraiment les bains de foule et que les transports en communs à cette heure-ci sont absolument blindés de monde.