Chapitre 16

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- XVI -

- Je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de bêtises ! Laisse-le faire et s'il n'est pas content, envoie-le moi.

Elle raccroche le téléphone posé sur son bureau et se concentre de nouveau sur son écran d'ordinateur, ses doigts tapant parfois sur le clavier, parfois tournant une page du dossier papier devant elle ou ajoutant, rayant et annotant des choses au crayon rouge.

En l'espace de trois semaines, ce genre de scène est presque devenu habituel. Lexa assise derrière son bureau chez Wood, travaillant sur des dossiers, et moi assise sur l'un des fauteuils en face d'elle, à l'autre bout de la pièce, révisant mes cours. Je ne suis pas sûre de me souvenir comment on en est arrivé là, mais ce dont je suis sûre c'est que ça me plaît et que là tout de suite, je me sens bien et parfaitement à ma place.

Ce qui n'est pas habituel par contre,c'est de voir l'agacement évident de Lexa. Je l'ai pourtant déjà entendue parler à diverses personnes plus ou moins sèchement pour régler des problèmes ou des désaccords, mais jamais je ne l'avais vue aussi agacée voir énervée. Je ne sais pas qui est ce type et ce qu'il veut, mais visiblement ça ne plaît pas à Lexa.

Je lève les yeux de mon cours d'anatomie et l'observe quelques secondes :

- Quelque chose ne va pas ?

- Rien d'important.

Des bruits de voix d'hommes se font entendre dans le couloir. Je reconnais celle de Titus mais pas celle de l'autre homme. Je suis incapable de comprendre ce qu'ils se disent, mais l'énervement perce dans la voix que je ne reconnais pas. Lexa lève les yeux de son écran et s'adosse à son siège.

- Voilà les problèmes qui arrivent.

- Tu veux que je sorte le temps que tu règles ça ?

- Non reste, ça ne prendra pas longtemps.

Sans même prendre la peine de frapper, l'homme ouvre la porte et entre d'un pas décidé. Il ne semble pas remarquer ma présence alors qu'il se dirige droit vers le bureau de Lexa et s'arrête là, dans une posture bien trop fière et assurée pour qu'on puisse le croire réellement. Lexa elle n'a pas bougé et semble parfaitement détendue.

- Je suis désolé Mademoiselle Wood.

- Tout va bien Titus, ce n'est pas grave.

Quand Lexa pose son regard sur le visage de l'homme devant elle, ses yeux, tout comme les traits de son visage, sont si impassibles et froids que je me sens mal à l'aise pour lui. Et quand un demi-sourire vient recourber le coin de ses lèvres et faire apparaître ses dents blanches, je dois réprimer un frisson.

- Que me vaut ce plaisir, monsieur Wallace ?

- Vous savez très bien pourquoi je suis ici ! Je veux ce financement et je le veux maintenant !

Si la voix de Lexa est parfaitement claire et posée, celle de l'homme en face d'elle est forte et hachée. La légère vibration que je devine à la fin de sa phrase trahit pourtant une certaine nervosité qui ne semble pas échapper à Lexa. Ce monsieur Wallace n'a aucune chance d'obtenir ce qu'il veut. Il l'a perdue dès le moment où il a perdu le contrôle de ses émotions, se laissant emporter par sa colère, et c'est une erreur que ne ferait jamais Lexa. A en juger par leurs postures respectives, je pense qu'ils l'ont tous les deux compris mais l'homme paraît trop fier pour le reconnaître.

- Très bien, vous l'aurez.

Je ne sais pas qui est le plus surpris par cette réponse, Titus, moi ou monsieur Wallace. Probablement monsieur Wallace, vu la tête qu'il fait. J'ai bien cru que ses jambes allaient lâcher quand il a entendu la réponse de Lexa.

LOTS - Looking Over The StarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant