Chapitre 14

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Un léger vent frais soufflait dans le feuillage des arbres après cette chaude journée. Les étoiles étaient de sortis et aucun nuage n'était là pour leur voler la vedette. La température avait baissé à un stade agréable.
Assise au milieu de ma clairière, j'observai le ciel, émerveillée.
J'avais pris ma douche, passée une heure à patrouiller, laver mes vêtements sales et était maintenant partis pour rester encore deux bonnes heures éveillée, à luter contre le sommeil qui me torturait autant les paupières que l'esprit.
J'ai envie de dormir...

    《Tu cherches vraiment à te faire punir.》

Je sursautai. Cependant, je n'eus pas besoin de me retourner pour voir à qui appartenait cette voix...
Trop fatigué pour inventer de nouvelles excuses, je choisis de l'ignorer.

Il s'écoula un long moment sans qu'aucun de nous ne parle. Je crus d'ailleurs qu'il était partis, mais soudain j'entendis quelqu'un s'assoir à côté de moi.
Le Caporal Livai entreprit d'observer le ciel à son tour.

    《Vous aimez regarder les étoiles?demandais-je dans l'espoir de lancer une discussion qui pourrait m'aider à me maintenir éveillé.
       - Il y a suffisamment de problème sur terre pour que je trouve le temps ou n'éprouve l'envie de regarder le ciel.》

Entre surprise et déception, je ne pus que soupirer.

    《Pourtant, avec vos ailes, vous auriez eu la meilleure vue...》

Je fermai les yeux, soulageant quelque instant mon corps. Il faisait si bon ce soir.

    《J'aurai préféré la partager.》

Étant à moitié dans les vapes, je crus avoir rêvé, mais quand je jetai un coup d'oeil dans sa direction, je restai sans voix devant son visage.
Lui qui à chacune de nos rencontres avait eut ce même air froid, fermé, inexpressif. Comme s'il avait oublié comment sourire, se trouvait à présent à quelques centimètres de moi, les cheveux dans le vent, un air mélancolique sur le visage.
Ses yeux d'un bleu acier reflétaient la beauté et l'immensité du ciel étoilé devant nous. Et la simple chemise blanche qu'il portait rajoutait de l'élégance à ce tableau déjà saisissant.
J'avais l'impression d'être face à une peinture d'un grand maître sur le thème de la mélancolie.
Tout ce que je decouvrais me fascinais. La finesse de son nez, son absence de ridule ou encore la partit rasé de ses cheveux qui d'ordinaire était caché par ceux du dessus.                                      
Il n'a pas l'air si vieux que ça...
Il tourna soudain sa tête vers moi et je me hâtai de détourner le regard, les joues rouges.

    《Tu ferais mieux de quitter la brigade d'entraînement.》

J'écarquillai les yeux, sous le choque, avant de fixer le sol. Mon cœur s'était mis à tambouriner dans ma poitrine. Terrible désillusion.

    《Tu devrais partir te trouver une vie simple en ville comme marchande. Gagner noblement ta vie, rencontrer un gentil mari qui te fera plein de gosse et où tu pourras vivre loin de toutes les horreurs qu'il y a en dehors des murs, déclara-t-il sur un ton dénué d'émotion.

Mais plus il énumérait ces faits, plus je sentais mon sang pulser dans mes veines, mes mains tremblaient et les larmes commençaient à monter. Pourquoi?

    《Je ne sais pas ce qu'une gamine comme toi espère accomplir, poursuivit-il en se relevant. Mais tu ferais mieux de retourner à ton ancienne vie. Dehors tu ne seras qu'une âme errante, vivant avec l'espoir vain de faire avancer l'humanité, mais qui mourras d'un façon inutile au premier titan venu.》

Fermer là...

    《Alors quitte la brigade en te félicitant d'avoir tenu aussi longtemps et vas te trouver une vie où tu pourras regarder les étoiles sans-
      - FERMEZ LÀ!! explosais-je.

J'étais arrivé à ma limite.
Les poings serrés et le yeux noyés de larmes, je n'avais qu'une envie: disparaître.

    《Tu sais à qui tu t'adresses gami-
      - Je vous ai dit de la Fermer! Ne m'adressez plus la parole où je viens vous la boucler moi-même!》

Il fit un pas vers moi et la seconde qui suivit j'avais pris la fuite.
Me frayant un passage à travers la végétation, je n'avais que faire des branches et autres plantes qui me fouettaient au passage.
Je souhaitais juste courir.
Courir le plus loin possible, courir pour oublier, courir pour fuir ce type et les choses que je ne voulais pas accepter.
Sauf qu'il vint un moment où mes jambes ne voulurent plus avancer. Mon corps fut donc le premier à céder. Je me pris une racine et chutai au sol, paniqué.
La lune peu présente ce soir, donnait à la forêt un aspect sombre et inquiétant. Ma torche était restée dans la clairière et je n'avais aucune idée d'où je me trouvais.
À force de pleurer mes paupières étaient lourdes et mes yeux me piquaient quand je les laissai ouvert.
J'aurai voulu essayer de me calmer, mais mes reniflements et secousses incessantes rendaient la chose impossible.
Puis, en plus de mon chaos intérieur venait s'ajouter des bruits dans les buissons alentours. Je n'avais rien pour me défendre en cas d'attaque d'animal ou de bandit.
Effrayée, je choisis de ramper jusqu'au pied d'un arbre où je me mis en boule, la tête cachée entre mes bras.
Les sons se déplaçaient autour de moi, ils étaient de partout, la forêt allait me tuer!
Fermant les yeux, balançant mon corps d'avant en arrière pour m'apaiser, je serrai mon collier contre moi en suppliant la vie de me laisser tranquille.

Après un certain temps, les bruits cessèrent. Cependant je devais faire face à de nouveaux problèmes... J'avais froid, j'avais peur, j'avais sommeil et la morphine dans mes veines n'arrangeait rien.
Sauvez-moi...
Rien ne se passa. Personne ne vint. J'étais seule. Et comme à chaque fois que j'étais seule, mes vieux démons en profitèrent pour venir me hanter...

 







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 Merci pour avoir lu l'histoire jusqu'ici

La suite samedi prochain 😊

LivaixOC Les ailes de la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant