LivaixOC Les ailes de la vérité

Chapitre 16

     《Aaaaaaaaaa.》

Le vent m'apporta le cri de détresse d'une nouvelle personne à bout.

Il faisait chaud, j'avais choisi de mettre ma veste sur ma tête pour éviter le coup de soleil quitte à ce qu'on voit mes bandages.
De toute façon plus rien m'importait, si ce n'étais finir ma rangée.
On devait avoir commencé depuis une heure et demie, mais personne n'avait réagi de la même manière à cet nouvel effort.
Certain était tombé de fatigue au bout d'une demi-heure, d'autre avait enchaîné les pauses à cause du mal de dos, d'autre encore avançait petit à petit ne sachant pas comment si prendre avec les pommes de terres puis il y avait ceux, qui comme moi, souffrait en silence.
En tête de champs on était cinq. Cinq qui avait visiblement déjà travailler la terre.
C'est là où je remerciais Erick de m'avoir appris les bases de la vie paysanne. Car j'avançai à un rythme soutenu. Je voyais même enfin la fin du champ et l'arbre sous lequel était installés les instructeurs.
Encore un petit effort.

Une heure plus tard j'arrivais enfin au bout de ma rangée, quatre sacs entièrement rempli de pomme de terre.
Alizé vient à ma rencontre un grand sourire sur les lèvres.

   《On a enfin fini cette semaine.》

Un immense sourire vient se dessiner à son tour sur mon visage et c'est de soulagement que je poussai un long cri de bonheur.

   《Plus qu'à aller voir les instructeurs et on pourra enfin quitter cet endroit de malheur, dis-je exténué, mais heureuse.》

On s'approcha de leur arbre avec nos sacs bien rempli qu'on posa à leur pied.

   《On a fini nos rangés, déclarais-je non sans un peu de fierté dans la voix.》

M. Wilson nous sourit.

   《Bien vous pouvez aller vous reposer aux chariots en attendant quatre autres personnes.
      - D'accord, merci.》

On commença à partir quand une voix que j'avais oublié cette semaine nous coupa dans notre élan.

     《Pas si vite Stone, tonna M.Aiguion.》

Je me retournai lentement profitant du calme avant la tempête.

   《Oui monsieur.
     - Les soldats les plus indisciplinés ont une punition. Par chance j'ai pus choisir qui je voulais et comme personne ne m'a contestée...  Mademoiselle Stone vous allez devoir-
  - Stone.》

Quoi encore!
Comme si un malheur ne suffisait pas il fallut que le caporal Livai vienne se rajouter dans l'histoire.

  《Pour ton comportement déplacé cette semaine, tu vas me faire une nouvelle rangée.》

Ascenseur émotionnel.
Mon sourire s'évanouit et la seule chose qui empêchait mes larmes de couler était la tête choquée de M.Aiguillon. Apparemment il comptait me faire travailler ses champs.
C'est donc blasé que je suivis le caporal Livai en regardant Alizée rejoindre le chariot avec Leona qui venait d'arriver.
Une autre rangée....
Dépité, j'arrivai avec le capital devant un autre champ avec de nouvelle rangée à faire. Heureusement. S'il y avait un heureusement... Le champ était un poil plus petit.

    《Je t'attend sous cet arbre, magne-toi de finir, j'ai pas la journée.》

Enfoiré.
Pourquoi faut-il toujours que la vie me fasse des coups bas? J'avais pourtant tout fait pour l'éviter. Je m'étais faite toute petite, mais même là, on avait décidé que je méritais de souffrir.
Sachant que me révolter ne servirait à rien, je partis à l'autre bout du champ avec mes quatre paniers et ma fourche pour commencer à déterrer les pommes de terre. Tandis qu'au loin, de plus en plus de personne arrivait à bout de leur rangée.







                          ******


Je vais mourir...
Il faisait tellement chaud. J'étais seule, exposer au milieu des champs et je commençais à voir flou.
De plus, à part une pomme et deux racines infectes, ce matin, je n'avais rien manger.
Mais je devais tenir bon, ne pas m'évanouir, ne va tomber, rester concentré sur ma rangée.
Le caporal Livai, sous son arbre, m'avait donné à faire trois autres rangées en voyant la vitesse à laquelle j'allai et j'avoue avoir voulu pleurer, mais rien n'était sortis.
Trop transpirer.
Je déambulais donc, tel un titan, dans les rangées à moitié en train de perdre la raison.