Faceless [VKOOK]

- Chapitre 4 -

- C'est un grand jour pour toi, aujourd'hui. Me dit Namjoon en m'aidant à accrocher la cape noir d'encre à mes épaulettes.

- C'est aussi probablement le dernier. Je réponds en fixant mon reflet dans mon miroir.

J'ai beau savoir que quelqu'un va certainement essayer de me tuer aujourd'hui, je n'arrive pas à déceler de peur dans mes yeux.

- Tu vas devenir Roi. L'avenir de Senzavolto va reposer sur tes épaules. Ça serait bête de mourir, alors que tu sais si bien te défendre.

J'enroule mes doigts autour du manche de mon épée et ferme les yeux, essayant de me souvenir du visage de celui qui a essayé de me tuer.

Des traits parfaitement soulignés, des yeux noirs envoûtant, une peau couleur miel, un sourire magnifique.

Une beauté irréelle.

Je rouvre les yeux. Jamais je n'oublierai son visage. Ni son odeur.

- Namjoon. Si je meurs, je veux que tu prennes la succession.

- Quoi ?! S'exclame-t-il en se tournant vivement vers moi.

- Tu es le plus intelligent des hommes que je connaisse. Tu ferais un excellent Roi.

- Mais... Je ne sais pas combattre les sans-visages... Déclare-t-il, les sourcils froncés.

- Min Yoongi t'apprendra. Tu es déjà bon bretteur, il faudra juste augmenter ta vitesse et ton agilité, et apprendre à utiliser tes cinq sens au combat.

Il hésite un instant avant d'hocher la tête.

- Tu as un décret, un papier signé ou quelque chose dans le genre ? Histoire qu'on ne me prenne pas pour un usurpateur.

Je quitte ma place devant le miroir pour rejoindre mon bureau et saisir le décret.

Je reviens ensuite vers lui et lui tend.

- Garde le précieusement.

Il le glisse au niveau de son cou sous son armure. Il est alors invisible.

- Personne ne viendra le chercher ici. Murmure-t-il en tapotant l'endroit où est dissimulé le morceau de papier.

- Au fait... Où en est mon "affaire de femme" ? Je demande, pensant toujours à ma succession.

- Nous avons fait de multiples propositions. Pour le moment, nous n'avons reçu que des refus. Les femmes n'ont rien contre vous, bien au contraire, elles ont juste peur des sans-visages. Si jamais l'une d'elle accepte, soit elle est folle, soit très courageuse.

- Je préférerais qu'elle soit courageuse... Je murmure en levant un sourcil.

Quelqu'un frappe à la porte puis entre et s'incline. C'est une servante, environ la vingtaine, que j'ai déjà vue plusieurs fois au château.

- Seigneur Jeon, on m'a chargé de vous prévenir que c'était l'heure pour vous d'y aller.

Lorsqu'elle prononce cette phrase, je sens comme un double sens. Pourquoi ressort-il aussi clairement ? J'ai l'impression qu'elle vient de me dire que mon heure est arrivée, qu'il était temps de mourir, plus que de partir pour qu'on me mette une couronne sur la tête.

La servante marche devant moi, ne semblant pas me prêter attention.

Je dois me méfier de tout le monde et je la trouve suspecte. Sa façon de parler... C'est comme si elle révélait une grande preuve d'intelligence, un art de manier les mots...

Je m'approche subtilement d'elle et hume l'air. Cependant, je ne sens rien, je m'approche encore, mais elle s'arrête et je lui rentre dedans.

- Que-qu'est ce que vous faîtes, seigneur Jeon ? Demande-t-elle, apeurée.