Lorsque je me réveille, je sens sa chaleur.
Il n'est pas parti.
J'ouvre les yeux et découvre mes bras enroulés autour de son torse. Sa peau nue contre la mienne est un sentiment incroyable, que jamais je n'aurais pensé ressentir un jour.
Sa respiration lente soulève sa cage thoracique à un rythme apaisant.
Mon regard se pose sur son visage détendu, paisible. Ses yeux sont fermés et sa tête légèrement penchée vers la droite.
Si il est encore là, cela veut il dire qu'il a des sentiments pour moi ? Ou qu'il m'a pardonné ?
Je suis assez fou pour espérer que ce soit l'un de ces deux cas, voir les deux.
Mes doigts tracent les reliefs de ses pectoraux, montant ensuite jusqu'à ses clavicules puis glissent le long de ses bras. Je prends le temps d'admirer chaque parcelle de sa peau, comme si c'était la dernière fois que cela m'était permis (car c'est probablement le cas), et lâche un soupir que je ne pensais pas retenir. Mon souffle frôle légèrement sa peau, ce qui le fait émettre un grognement de sa voix grave et douce.
Je baisse les yeux sur la couverture avec laquelle je nous ai recouvert cette nuit et glisse ma main dessous, traçant ses abdos, descendant jusqu'au V de ses hanches.
Il pousse un autre grognement et lorsque ma main descend un peu plus bas, les évènements de la veille me reviennent en tête. Je peux de nouveau voir son visage crispé par le plaisir et entendre ses gémissements.
Je me redresse sur le lit et vient m'installer à califourchon sur lui, juste au dessus de son membre, au niveau de ses hanches.
Ce poids soudain sur lui le réveille et lui fait ouvrir les yeux.
Ses prunelles noires plongent dans les miennes et son rictus habituel vient habiller ses lèvres.
- Tu ne peux plus te passer de moi, visiblement. Constate-t-il de sa voix rauque et grave, me procurant un frisson le long de la colonne vertébrale.
- Pourquoi est-ce que tu es resté cette nuit ? Fais-je, toujours perdu.
- Parce que tu me l'as demandé ? Propose-t-il sans se départir de son sourire.
- Je veux la vraie raison. Dis-je, frustré, sachant qu'il ne dit pas la vérité.
Il attend un instant, qui se transforme en une longue minute, tandis qu'il continue de me fixer sans ouvrir la bouche.
Je m'apprête à parler mais il me coupe.
- Ah, voilà, je suis resté pour ça. Répond il avec les yeux pétillants, le sourire jusqu'aux oreilles.
À ce moment précis, la porte de ma chambre s'ouvre et un cri étouffé se fait entendre.
Toujours sur Taehyung, je me retourne vivement et découvre un de mes conseillers, la main sur la bouche et les yeux prêts à lui sortir de la tête.
Oh non.
Mes yeux s'équarquillent et je me tourne de nouveau vers Taehyung.
Oh non.
Ce n'est plus Taehyung.
Je me lève immédiatement et roule sur le lit, me cachant sous les couvertures.
- Ce n'est pas ce que vous croyez ! Crie-je au conseiller qui se tient toujours immobile à l'entrée.
- Qu'est-ce que tu racontes, chéri ? Viens là bébé. Fait celui qui était autrefois Taehyung, glissant sa main sur ma hanche.
Je la chasse immédiatement et secoue vivement la tête.
- Il ment ! Il n'y a rien eu !
- Comment ça, rien eu ? Tu n'as pas aimé? Tu as honte ? Demande le garçon à côté de moi innocemment, d'une voix claire.
- Oh Taehyung, tu vas m'enlever ce masque avant que je ne te l'arrache. Je murmure, les dents serrées.
Il me répond par un simple clin d'œil et j'entends la porte de la chambre se fermer.
Je me tourne immédiatement. Le conseiller est parti avec mon plus grand secret.
Je me jette hors du lit et cours jusqu'à la sortie.
- Comment est-ce que tu vis l'humiliation ? Demande Taehyung de sa vraie voix. Tu crois qu'on va aussi te brûler sur un bûcher ?
Je m'arrête en cours de route et lui fait face. Il a retiré le masque et ses yeux brûlent de vivacité, son rictus encore plus large que d'accoutumé.
- Tu me le paieras. Je murmure d'un ton glacial.
- Avec quoi ? Je n'ai plus rien, à part ma vie, et tu n'es pas prêt de me la prendre. Répond il en rigolant.
Je ne prends pas le temps de répondre et attrape ma chemise de nuit, l'enfilant avant de sortir. Je cours à travers les couloirs jusqu'à la salle du conseil où je suis sûr que l'homme s'est rendu.
Quand j'ouvre la porte, je m'arrête immédiatement.
Tous mes conseillers se sont tournés vers moi, les yeux méfiants. Ils sont rassemblés autour de celui qui m'a vu et qui semble toujours horrifié.
- Un seul mot à qui que ce soit et vous êtes tous morts. Je menace alors qu'ils baissent un à un la tête.
Je fixe plus précisément le plus concerné d'entre eux et pointe un doigt vers lui.
- L'avez-vous dit à d'autres personnes que les gens présents ici ?
Il secoue vivement la tête sans oser me regarder. Cela semble être suffisant pour que je le crois.
Je serre les dents et quitte la salle du conseil en claquant la porte.
Lorsque je traverse les couloirs, les servantes et servants me dévisagent ou détaillent mon corps à cause de ma tenue légère.
Je n'y prête pas attention, pressé de retourner dans ma chambre afin de régler mes comptes.
Quand j'ouvre la porte, je ne suis même pas surpris de constater qu'il a disparu, laissant le lit vide et les draps défaits. Même ses vêtements ont cessé de joncher le sol, abandonnant les miens.
Je me laisse tomber sur mon matelas et contemple le plafond noir.
J'ai passé une nuit de rêve pour me réveiller dans un cauchemar.
J'aurais dû me douter que tout ça arriverait.
Taehyung est resté et a attendu que quelqu'un rentre pour qu'on me surprenne avec lui. Surtout dans cette position, bon sang...
Je pose les doigts sur l'arrête de mon nez et ferme les yeux, tentant d'effacer la migraine qui semble s'installer.
Alors c'est ce que Taehyung a ressenti quand je l'ai accusé de m'avoir embrassé ? Non, pire encore, je crois. Il s'est vengé pour ça, mais je ne sentirai jamais la peine tranchante qu'il a dû ressentir quand il a sût que plus rien ne serait jamais comme avant, qu'il n'y aurait plus que de la haine au fond de son cœur. Moi, j'ai la chance d'avoir du pouvoir pour arrêter ça. Lui n'en avait pas.
Je suppose que quand je mourrai de sa main, je sentirai ce qu'il a ressenti. La douleur déchirante de la trahison et le fait de savoir qu'il n'y aura "plus rien après".
[Note de l'auteur]
Coucou mes petits Togekiss !
J'ai écrit ce chapitre en 50 minutes tellement j'étais inspirée. J'espère qu'il vous a plu ! Est-ce que vous aviez imaginé que ça se passerait comme ça ? Je vous laisse faire des théories sur la suite !
À très vite 💕
Ghetis
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Faceless [VKOOK]
FanfictionDans la ville de Senzavolto, règne une lignée de rois depuis des années. Cette lignée a toujours été la proie des assassinats des Sans-visages, un clan voulant affranchir la ville de la royauté. Les Sans-visages portent bien leur nom. Il est impossi...