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24 MARS 2016
OMNISCIENT
UDINE, ITALIE
Des cris raisonnent dans le hall spacieux de l'hôtel où réside l'équipe espagnole. La Roja a arraché le match nul contre l'Italie plutôt dans la soirée grâce à un but signé par Aduriz. Cette succession de matchs amicaux fait office de préparation à l'Euro 2016 et les joueurs se démènent pour montrer qu'ils méritent leur place sur la liste
Malheureusement, Marc n'a pas joué une seule minute aujourd'hui et il est d'une humeur massacrante. Sa poigne se resserre autour du bras d'Alicia alors qu'il la tire derrière son sillage devant les regards médusés de plusieurs employés.
- Lâche moi ! Tu me fais mal !
La brune tente de se dégager mais Marc ne la lâche pas pour autant. Ils parcourent le hall d'entrée et le défenseur s'arrête devant l'ascenseur. Il appuie plusieurs fois sur le bouton servant à appeler la cage métallique.
- Arrête ça Marc !
Marc l'a arraché de force de la fête où toute l'équipe était réunie. Alicia pleure désormais. Son mascara coule sur ses joues en y laissant des traces noires. Marc soupire bruyamment et s'engage dans les escaliers, il ne peut pas attendre plus longtemps ce foutu ascenseur. Il tire la brune derrière lui, cette dernière a des difficultés à le suivre et ses talons lui font mal aux pieds.
- Marc, arrête. Je t'en prie.
Son pied glisse sur une des marches en marbre. Elle tombe au sol, le défenseur lui lance un regard noir quand Alicia lâche un sanglot. La jeune femme se relève précipitamment et ils continuent de monter les marches. Marc ne décroche pas un mot mais il a fini par lâcher le poignet d'Alicia.
Le défenseur s'arrête devant la porte de leur chambre et l'ouvre en passant un badge. Sa main presse le bas du dos d'Alicia pour l'inciter à entrer plus rapidement et il referme immédiatement la porte derrière elle.
- Marc...
- Tais-toi.
- Je suis désolée...
- Putain Alicia ! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?
Sa voix forte retentit dans la pièce et la brune tremble de tous ses membres. L'espagnol passe une main dans ses cheveux tandis qu'il essaye de chasser les flashs de son esprit. Ça le rend dingue. Il ressent un profond dégoût pour la brune, il est sur les nerfs depuis ce matin et Alicia n'arrange rien.
- Je n'aurai pas dû lui parler, lâche la brune soudainement.
Marc se pince la lèvre inférieur et son poing frappe la porte d'un coup sec. Il lâche un juron et secoue sa main pour chasser la douleur de ses phalanges.
- Cela ne t'as pas suffi quand il s'est barré au Bayern ? Tu pensais à quoi, merde !
Marc est énervé et il monte le ton, se moquant qu'on puisse l'entendre depuis l'extérieur de la chambre. La brune baisse la tête et sanglote doucement :
- C'est mon ami... je ne peux pas m'arrêter de lui parler comme ça...
Marc serre les points et soupire une nouvelle fois en regardant Alicia. Il la déteste.
- Barre toi.
- Quoi ? elle s'étrangle à moitié.
Marc ferme les yeux, il prend une grande inspiration.
- Je ne veux plus te voir Alicia.
Ses yeux brillent avec intensité, elle fronce les sourcils. Elle se dirige vers l'armoire et en sort son sac à dos qu'elle remplit de vêtements puis des mots s'échappent de ses lèvres, elle les regrette aussitôt :
- Au moins, lui n'est pas un connard. Il traite les filles avec plus de respect que toi.
Marc voit rouge et un rire nerveux s'échappe de sa gorge.
- Il veut juste te mettre dans son lit, Alicia. C'est pas un scoop, tout le monde le sait. T'avais pas hésité, il y a trois ans ; tu ne l'avais même pas repoussé quand il t'a embrassé, n'est-ce pas ?
Les larmes d'Alicia reprennent de plus belle, elle s'approche de Marc et pointe son index contre le torse du défenseur.
- C'était une erreur, je dois le répéter combien de fois ?
Marc secoue négativement la tête.
- T'aurais arrêter de lui parler, si c'était vraiment une erreur, ajoute le footballeur. C'est pas de l'amitié votre relation... t'es une traînée Alicia.
Alicia a mal au cœur, mal à son égo. Elle se retient de hurler et de coller une claque à Marc pourtant elle ne fait rien. La brune récupère son sac, les iris vertes de Marc suivent ses mouvements.
- Thiago est gentil avec moi... toi tu me fais peur quand t'es dans cet état, elle désigne le footballeur. Alcântara m'a embrassé, je le regrette depuis trois ans, tu crois que ce n'est pas suffisant ? J'ai l'impression de t'avoir trompé et humilié depuis.
Elle s'approche de la porte et reprend d'une voix douce :
- Je vais dormir avec Romarey, ne sois pas surpris de voir débarquer Jordi ici parce que j'ai pris sa place. J'espère que tu te rendras compte que cette trainée t'aime et qu'elle te considère comme la plus belle chose de sa vie. Bonne nuit Marc.
Alicia referme la porte et Marc reste seul avec ses pensées.
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