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20 AOÛT 2017
OMNISCIENT
CAMP NOU
La jeune femme a un mouvement de recul et sa respiration s'accélère quand son regard se plante dans le sien. Un frisson parcourt son échine, elle ferme les yeux pour garder son calme.
Quand elle les ouvre, un silence assourdissant règne dans la pièce, les regards sont braqués sur elle. Ils attendent sa réaction et Alicia comprend enfin dans quel piège elle est tombée.
Jordi et Gérard ont longuement insisté pour que la brune assiste à ce match. Ils ont souligné qu'elle travaillait trop et que cela ne lui ferait aucun mal de se détendre un peu pendant une partie de football. Tout s'éclaire à présent dans les pensées d'Alicia, elle se tourne vers ses deux amis, un sentiment de trahison lui perce le cœur et elle s'emporte :
- Vous étiez au courant, n'est-ce pas ?
Elle désigne ses amis et s'arrête sur les deux défenseurs.
- Putain, vous me décevez.
Les deux concernés baissent les yeux sous le regard rempli de colère de la brune.
- Et toi..., elle se tourne vers Marc et pointe son index contre son torse. Tu oses mettre les pieds, ici. Mais bordel, tu te prends pour qui ?
Ce dernier détourne les yeux, ce qui agace un peu plus Alicia.
- Tu n'as même pas le courage de me regarder, elle crache.
Cette phrase suffit à ce que le footballeur relève la tête, plantant ses yeux dans les siens. Alicia y lit de l'incompréhension, à quoi s'attendait-il en revenant ici ? La jeune femme n'avait pas bouger d'un pouce quand il était parti. Elle était restée ici dans cette ville juste pour son travail : la seule chose qui la préoccupe.
- Je démissionne, elle dit tout bas.
- Attends Pérez avant de prendre une décision attive, lâche Lionel.
Alicia retire sa casquette et la dépose au sol dans un geste de colère.
- Et tu oses revenir dans ce club, j'hallucine, elle dit en regardant Marc. Ta place de titulaire n'est toujours pas disponible et tu continueras de cirer le banc comme tu l'as déjà fait. Dortmund ne te suffit plus, il ne fallait pas chosir un club de bras cassés.
Alicia voit dans les yeux de Marc qu'elle touche un point sensible. Elle le connaît par cœur, malgré deux ans passés, ses points faibles sont toujours les mêmes. Il s'apprête à répliquer mais elle l'interrompt en s'adressant aux autres :
- Demain, je passe au centre pour récupérer mes affaires. Je reste pas dans le même club que lui, c'est mort. Je vais peut être me barrer à l'étranger pour être dans un autre pays que le sien.
Alicia tourne les talons, les laissant complètement désemparés par sa colère. Elle quitte la loge mais elle se fait bien vite rattraper par le footballeur. Sa main la retient par le bras, la dernière fois qu'il l'avait touché ainsi, elle s'était dégagée et elle fait une nouvelle fois de même.
- Lâche moi.
- Je crois que tu n'as pas bien compris, il dit doucement.
- Au contraire, on n'a plus rien à se dire.
Elle plante son regard glacial dans le sien et sent les larmes qui lui montent aux yeux en voyant son visage de si près. La maudite nostalgie se fait sentir et Alicia se déteste d'être aussi faible quand les premières perles d'eau roulent sur ses joues.
- Je ne reviens pas au Barça, Alicia. Le Réal Bétis m'a proposé une offre pour le mercato et je compte l'accepter.
- T'auras sans doute ta place de titulaire au moins cette fois, elle lâche ironiquement avant de partir en le laissant planter là.
Il est revenu et tout part déjà en vrille dans le cœur d'Alicia. Les sentiments font surface à son plus grand désarroi.
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