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03 SEPTEMBRE 2016
OMNISCIENT
BARCELONE
Alicia claque son verre vide sur le comptoir en bois. La tête de la brune lui tourne et ses pensées sont embrumées à cause de la boisson alcoolisée.
- Il a claqué la porte comme ça, d'un coup. J'ai même pas pu le retenir et lui dire que j'étais prête à le suivre, tu vois ?
Le serveur l'écoute attentivement de l'autre côté du comptoir. Il doit en entendre beaucoup des personnes se lamenter et parler de leurs regrets.
- J'voudrai lui dire qu'il me manque, lâche la brune.
Elle esquisse un geste de la main, le barman lui serre un nouveau verre du liquide lui brûlant l'oesophage.
- Il a sûrement rencontrer une femme maintenant, une vraie, avec des formes, des valeurs, des qualités, beaucoup de qualités et des yeux bleus. J'ai toujours su que mes yeux marrons ne lui plaisaient pas...
Alicia soupire et boit une gorgée de son verre en cristal.
- J'ai plus envie d'rien maintenant. Ça fait trois semaines que j'ai pas mis les pieds au boulot. J'ai dit que j'avais attrapé la grippe, la grippe en plein de mois de septembre, elle lâche dans un petit rire.
La jeune femme soupire. Alicia n'a rien fait depuis trois semaines, elle évite les soirées de ses amis ainsi que Jordi et Gérard qui passent tous les jours à son appartement. La brune ne leur ouvre pas la porte et reste en seule dans sa chambre plongée dans le noir.
- Je m'en veux tu sais, j'ai des regrets qui me bousillent. C'était l'homme de ma vie, puis j'ai fait des conneries. Il est parti parce que j'bougeais pas. J'ai un peu peur de l'avenir et on venait à peine d'emmenager ensemble.
Alicia pose sa tête dans ses mains, fixant son verre vide. Elle se mord la lèvre inférieure.
- J'ai fait une putain de connerie, la pire de toute ma vie. Il n'était pas au courant, seulement Gérard l'était et il dira rien. Je le sais, j'ai confiance en lui, c'est un homme de parole. C'est un bon ce Piqué. Il était là quand j'ai avalé le deuxième comprimé. Ça m'a fait un mal de chien.
Le serveur la regarde, seule devant son comptoir. Il ne comprend pas tout, il est seulement là, à écouter ses clients qui lui racontent leur histoire. Alicia en est une de plus, il ressent un peu de pitié pour cette brune qui noie son chagrin et qui tente de chasser ses regrets dans un verre.
- Je suis un monstre, tu sais.
Elle pleure désormais. Ses sanglots raisonnent dans le bar vide qui va bientôt fermer.
- J'ai perdu un bout de moi ce jour là, après Bartra. À la fin, je serai en miettes à force de tout perdre.
Elle s'arrête à bout de souffle, cherchant sa respiration entre deux sanglots.
- J'avais refusé de vendre mon appart' quand je suis allée chez lui. Je ne voulais pas au cas où... je me doutais bien qu'un jour il allait partir. Qui voudrait d'une pauvre fille comme moi ?
Alicia lâche un juron et s'effondre sur le comptoir, complètement abattue par le poids de la vie. Elle murmure :
- J'ai dû bouclé son dossier, tu vois ? Je suis l'attaché de presse, je gère le côté médiatique du club, les conférences et j'annonce les transferts. J'ai annoncé le sien, c'est ça le pire. Je l'avais appris le jour même, quand il a claqué cette porte, ça j'te jure ça m'a détruite.
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