Chapitre 28

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Le chapitre contient des scènes pouvant potentiellement "choquer" 😅 enfin plus ou moins... J'en sais rien mais je préfère avertir... Je vais donc ressortir la phrase bâteau "je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez" 😅 Normalement ça passe mais bon... Ne sait on jamais, mieux vaux prévenir. Bonne lecture ❤️😅☺️

***

La maison est bien vide et triste sans Maena. Ses petits cris pour attirer mon attention, ses sourires, et même ses crises de nerfs me manquent. Je m'ennuie. Je me rends compte que je suis devenue dépendante de cette petite chose... Il faut dire qu'elle occupe une grande partie de mon temps chaque jour...
Elle n'est partie que depuis hier soir et j'ai déjà envoyé plus d'une vingtaine de messages à Matteo pour savoir comment elle allait, si elle avait bien mangé ou si elle ne faisait pas trop de bêtises...
Eliana ayant dû le remarquer, (ou Matteo ayant dû lui en toucher deux mots), m'a alors gentiment envoyé une vidéo de ma fille et de son père en train de s'amuser sur leur lit, ainsi qu'une photo sur laquelle ils apparaissent tous les trois. Elle et Matteo plus ou moins souriant, Mae' positionnée entre eux deux, s'occupant plus de son jouet que de ce qui pouvait se passer autour d'elle. Néanmoins, elle paraît tout à fait à l'aise, et a même esquissé un petit sourire à la caméra, lorsque Eli' l'a interpellé. La jeune femme m'a assuré que ma petite protégée était traitée comme une princesse et qu'elle allait bien. J'aurais pu en être complètement heureuse... Mais quelque chose m'en empêchait. J'étais jalouse bien que ça m'en coûte de l'avouer... J'aurais aimé être à la place d'Eliana... Former cette famille qu'il semblait eux même être... Je sais pourtant qu'elle et Matteo sont en froids mais je sais aussi que tout pourrait aller en s'améliorant et très rapidement. Maena pourrait même les aider à se ressouder... Être là l'un pour l'autre... Je n'ai pas eu la chance d'être aussi bien entourée à mes débuts en tant que maman. J'envie Matteo, je jalouse Eliana et c'est comme si on étaient en train de m'arracher la seule chose à laquelle je tiens plus que tout au monde, soit ma fille... J'ai l'impression de perdre tout ce à quoi je tiens depuis quelques mois et que ça ne veut plus s'arrêter.
Mes amies s'étaient volatilisé, ma carrière a été mise sur pause et ma réputation était au plus bas, l'homme que j'aimais est parti avec une autre, et maintenant, j'ai peur que ma fille aussi ne m'échappe. Je sais que ça n'arrivera sûrement pas mais après tout ce que j'ai vécu, c'est quelque chose que je crains vraiment.
Des fois, je me mets à penser à ce qu'aurait pu être ma vie si Diego n'y était jamais entré... Serai je toujours avec Matteo ? Sûrement... En apprenant ma grossesse, les choses n'auraient peut-être pas été simple mais je suis sûr qu'on s'en serait remis rapidement... On se serait soutenue mutuellement en tout cas, j'en suis quasiment persuadée.
Pour faire passer le temps, et m'éviter de trop broyer du noir, je me suis décidée à faire un grand ménage. Ça m'empêche de trop penser à Maena et me permet de focaliser mon attention sur autre chose. J'ai tout de même du mal à ignorer mon inquiétude et les maux de ventre que celle ci entraîne. Jamais je n'aurais pensé être autant préoccupée pour quelqu'un... Mais je me répète sans cesse qu'elle va bien et essaie de m'en persuader du mieux que je le peux... Tout en regardant mon portable chaque cinq minutes au cas où le jeune couple n'aurait pas cherché à me contacter... Ce qui est ridicule étant donné que le son de mon mobile a été poussé au maximum et qu'au moindre message ou appel, je pourrais être sûr de l'entendre. Mais un bug n'est pas à exclure. Ne sait on jamais.
Après avoir jeté un énième coup d'œil, je replonge mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et continue de ranger, attrapant certains documents pour les mettre dans le tiroir de ma commode. Peu concentrée, j'ouvre le mauvais et mon regard est attiré par la fameuse boîte contenant tout ce que j'avais pu garder de ma relation avec Matteo. Je pose les quelques papiers en soupirant et attrape celle ci puis l'ouvre. J'inspire profondément, alors que les images de la vidéo et de la photo d'Eliana me revienne. Tout avait l'air de se passer pour le mieux et Maena acceptait bien de vivre avec Eli' autant qu'avec Matteo... Il fallait que je me résoude à tirer un trait sur le passé. Je marche jusqu'à ma poubelle que je finis par ouvrir dans un geste lent. Avant de me résigner, j'y vide le contenu de la boîte. Au lieu de me sentir soulager, je suis prise d'une douleur plus profonde encore... J'allais refermer et me forcer à passer à autre chose, mais un éclat blanc attire mon attention. Je sais très bien de quoi il s'agit. Et je n'arrive pas à le laisser à sa place. Je me penche en avant pour attraper le collier que m'avait offert Matteo pour mes dix-huit ans mais également la bague en plastique, non loin de celui-ci, qui tous deux s'étaient échappés de l'écrin dans lequel ils se trouvaient. J'hésite un instant, puis les garde définitivement dans ma main, me maudissant intérieurement en rejoignant la table du salon où je m'assois pour les observer. Ces deux objets ont apparemment une trop grande importance à mes yeux pour le moment... Je pose la bague et me concentre sur le pendantif en me remémorant chaque instant de la journée où il me l'avait donné. Une des plus belles que j'ai pu vivre. Ce jour là, j'étais presque certaine que plus rien ne pouvait m'arriver de mal. Parce que j'étais entourée de ceux que j'aimais, j'avais réussi à assembler toutes les pièces du puzzle que formait ma vie passée, ma carrière était en pleine essor, et j'avais Matteo. Je revis chaque instant marquant vécu après mon anniversaire. J'étais comblée. Évidemment que j'ai pu rencontrer quelques petits problèmes, comme tout le monde, mais rien qui ne puisse m'affecter autant que l'a fait l'arrivée de Diego. Mais comment aurais je pu me méfier de lui ? Je l'avais déjà vu quelques fois au Mexique, quand il venait voir Simon... Mais ses visites n'étaient pas régulière. Je sais qu'il a eu beaucoup de problèmes familiaux. Sa mère l'a abandonné avec un père peu aimant. Je ne connais pas toute l'histoire mais je sais qu'il a beaucoup souffert. Pour cela il est tombée dans certaines addictions dont il avait apparemment réussi à se débarrasser mais récemment sa mère avait refait surface et il n'avait pas vraiment apprécié. J'éprouvais d'avantage l'envie de l'aider, surtout que sa situation paraissait inquiéter mon meilleur ami. Alors quand il a débarqué à Buenos Aires, j'ai juste sympathisé avec lui comme je l'aurais fait avec n'importe qui d'autre. Grave erreur quand j'y repense. Je voyais bien qu' il commençait à m'apprécier un peu trop mais il savait pertinemment que j'étais avec Matteo, je répétais sans cesse à quel point je l'aimais pour justement le tenir à distance. Il s'entendait bien avec tout le monde en fait. Très serviable, dévoué, volontaire, gentil... Personne n'aurait pu soupçonner qu'il était du genre à mentir pour ses propres intérêts... Et malheureusement pour moi, ses principaux centres d'intérêts n'étaient pas des plus sains...
Je remonte mes genoux contre ma poitrine, posant ma tête sur ceux ci, tout en continuant de regarder le petit bijou, nostalgique et la gorge serrée.
Tout aurait pu être différent. On toque à la porte me faisant sursauter. D'un geste automatique, et restée perdue dans mes pensées, je vais ouvrir. Mon regard en percute un autre, bleu et froid. J'en ai un hoquet de surprise et recule brutalement, au lieu de claquer la porte et m'enfermer à nouveau à double tour.
Mais Diego s'en charge. Il prend bien soin de tourner la clé dans la serrure avant de mettre celle ci dans sa poche.

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant